A l’heure où racisme et tensions planent sur le pluralisme culturel, certaines disciplines sportives permettent de briser les barrières sociales. Le « Streetball » en fait partie. Retour sur une discipline de rue très populaire en France.
Avant toute chose, qu’est-ce que le « Streetball » ? C’est simple, un ballon, un panier et c’est parti. Cette discipline n’est autre qu’un dérivé du très célèbre « Basketball » avec quelques spécificités différentes. Contrairement au basket traditionnel, les matchs de streetball se déroulent généralement sur un demi-terrain, les joueurs se contentant donc d’un seul panier. Si les formes de jeu peuvent être différentes, celle que l’on retrouve le plus souvent est celle du 3×3 (soit deux équipes constituées de trois joueurs chacune).
Sur les playgrounds, aucun arbitre. Les joueurs pratiquent l’autoarbitrage avec le fair-play pour seule règle de conduite. C’est à l’équipe qui attaque d’annoncer les fautes commises. Très esthétique, le streetball laisse place à la créativité. Ici, on oublie les systèmes de jeu et les mécanismes du basket traditionnel. Le but, c’est d’impressionner et de « scorer ». Ainsi, dribbles, « Dunks, Pick & roll » et autres gestes techniques s’enchaînent sur les bitumes. Le « Streetball » ou basket de rue a la particularité de s’exercer sur des terrains goudronnés plus communément appelés « Playgrounds ».
Une activité très présente à Lyon
Ces terrains urbains se font de plus en plus populaires chez nous et les plus fréquentés en ville sont ceux présents à Bellecombe dans le 6 ° arrondissement en passant par celui de la Croix-Rousse dans le 4 ° Arrondissement, mais encore celui de Clemenceau ou du parc Sergent Blandan dans le 7 ° Arrondissement.
Là-bas, le respect de l’autre est une règle primordiale et chaque joueur attend patiemment son tour sur le banc de touche. Une partie dure en moyenne entre dix et quinze minutes, ce qui est relativement court. Cela permet aussi d’avoir un roulement entre chaque joueur.
« Ici, tu peux être qui tu veux. Tant que tu joues dans les règles, on s’en fout ! »
Comme souvent avec les disciplines urbaines, le Streetball permet de faire tomber les barrières sociales existantes. Accessibles à tous, à tout moment de la journée et situés au cœur de la ville, les terrains sont convoités. En règle générale, les terrains se remplissent à vue d’œil dès la fin d’après-midi. Ici, personne n’accapare le terrain. Le but n’est pas de jouer individuellement, mais bel et bien de partager. À ce sujet, les personnes rencontrées sont unanimes : les terrains sont d’abord un lieu de rencontre et d’échange :
« Le streetball reflète la richesse de la rue. On se mélange, il n’y a pas de couleur, pas de culture, pas d’âge. On vient tous pour la même chose. On prend du plaisir et c’est tout ». « On ne se connaît pas, mais on joue ensemble. Sur les playgrounds, j’ai sympathisé avec des gens que je n’aurais pas pu rencontrer autrement » explique Djibril qui du haut de ses 27 ans sillonne les terrains lyonnais depuis plusieurs années.
Malgré tout, une chose est sûre, même en ces temps où le racisme et la peur de l’autre sont très présents, le sport reste une valeur immuable pour tous.