Pour la première fois, dès juin 2024, les élèves de seconde générale et technologique ont l’opportunité de découvrir le monde professionnel à travers un stage d’observation de deux semaines. En parallèle, ceux qui le souhaitent pourront opter pour le Service National Universel (SNU).
Le stage d’observation obligatoire se déroulera du 17 au 28 juin 2024. Les élèves auront le choix entre un stage en entreprise, en administration, ou en association, et une participation au Service National Universel (SNU). Plus de 300 entreprises et organisations se sont déjà engagées à accueillir des stagiaires, avec des offres disponibles sur la plateforme 1jeune1solution.gouv.fr depuis le 25 mars 2024.
L’orientation dès la seconde
Ce projet vise à permettre aux lycéens de mieux comprendre le monde professionnel, d’affiner leurs choix d’orientation, et de développer leur sens de l’initiative et de l’engagement. Ce projet inclut également des dérogations pour les élèves engagés dans des projets spécifiques, tels que des séjours de cohésion, des missions d’intérêt général, ou des mobilités européennes et internationales. Cette initiative répond à la volonté de reconquérir le mois de juin pour les élèves ne passant pas d’épreuves en fin d’année, d’après Gabriel Attal.
En réorganisant le mois de juin, le ministère de l’Éducation nationale souhaite maintenir l’engagement des élèves tout en gérant les contraintes du calendrier. Le stage de seconde est également vu comme un moyen d’améliorer la politique d’orientation et de dynamiser le lien entre l’école et le monde professionnel. Aucun rapport de stage n’est requis. Une exploitation collective en classe de première est prévue, soit plusieurs mois après le stage.
Stages en suspens, Professeurs en colère
Plusieurs professeurs d’écoles signalent que leurs élèves n’ont toujours pas trouvé de stage de deux semaines à l’approche de la date limite du 17 juin, qu’ils soient issus de classes générales ou professionnelles. Si les 500 000 élèves de seconde ne trouvent pas de stage avant cette date, les chefs d’établissements devront organiser des activités d’orientation au sein de l’école, telles que des conférences en ligne et des visites d’entreprises.
Les enseignants sont mécontents, car les directives concernant ce stage ont été communiquées trop tardivement, les empêchant de répondre aux questions des élèves tout au long de l’année. Annoncée à la rentrée 2023, la mesure n’a été détaillée dans une circulaire publiée au Journal officiel qu’à la fin mars et surcharge la fin d’année ponctuée par le baccalauréat pour les élèves de première et terminale. De nombreux syndicats, dont Sud Éducation, se sont opposés à cette mesure, la jugeant inutile pour les élèves et estimant qu’elle ne sert qu’à “flatter un électorat aux idées préconçues sur le personnel et les élèves”, comme exprimé dans leur communiqué de presse publié en mai dernier. La critique porte aussi sur le fait de mettre l’accent sur la promotion du SNU.
Essia Ben Miled et Amélie Carapito