Depuis 2012, le Sporting Club Lyon s’est doté d’une section féminine. Après un départ à seulement huit joueuses et des réticences dans le quartier, le club peut maintenant compter sur 80 joueuses qu’il forme et suit au niveau sportif et au quotidien. Le Lyon Bondy Blog s’est entretenu avec divers acteurs du club dont Jonathan Lessig, le manager, Thomas Hernu le responsable communication et Maeva et Basma joueuses en U18 et seniors.
Crédit photo : Thomas Hernu
La section féminine du Sporting Club de Lyon ne s’est jamais aussi bien portée qu’aujourd’hui. On retrouve depuis 2018, des équipes de filles dans chaque catégorie d’âges. Le Président dit régulièrement que la section féminine du club est « sa plus grande fierté ».
Le SCL consacre ⅓ de son budget aux actions sociales, ce qui souligne la volonté du club d’accompagner les jeunes aussi bien sur le terrain qu’en dehors. Comme le dit Thomas Hernu, responsable de la communication, « si elles ne deviennent pas des joueuses professionnelles, l’important c’est aussi qu’elles deviennent de bonnes citoyennes. S’il n’y a pas de football, il y a d’autres choses à découvrir après ».
Au SC Lyon, l’intégration sportive ne s’arrête pas à l’entrée du collège. Le club s’est organisé pour que les joueuses puissent s’entraîner régulièrement tout étant encadrées scolairement. Le manager du club Jonathan Lessig nous explique ce qu’ils ont mis en place pour assurer cette mission : « En 2018, quand on a créé l’ensemble de la section féminine, on a tout de suite mis en place la section sportive féminine avec les collèges. C’est un grand projet qui fonctionne très bien. Elles ont deux entraînements dans la semaine qui sont sur le temps scolaire. Il y a un accompagnement scolaire, des stages sur les vacances pour découvrir des entreprises. Par exemple, elles ont été aidées pour trouver un stage de 3eet elles vont être boostées pour trouver une orientation après le collège ».
Cette année, le club a créé une entente avec l’ES Genas Azieu, dont Thomas Hernu se félicite : « C’était la première étape. Grâce à l’entente avec Genas, les catégories U18 et Seniors féminines peuvent jouer à onze pour la première fois. Le club a aussi mis en place des minibus pour qu’elles puissent s’y rendre facilement : certaines auraient dû arrêter sans ça ». Jonathan Lessig confirme la réussite de cette entente. Il insiste par ailleurs sur les rencontres que celle-ci a permises : « le fait de jouer avec Genas, ça leur permet de prendre d’avantage de plaisir, de partager encore plus avec d’autres joueuses ».
Nous avons interrogé des jeunes joueuses, Maeva et Basma, sur leurs motivations et leurs regards sur le football féminin.
Crédit photo : Thomas Hernu
« Grâce à l’équipe de l’OL féminine les mentalités ont évolué. On a reçu beaucoup moins de moqueries ou été victimes de préjugés. Elles ont fait le plus dur pour nous ».
Depuis combien de temps faites-vous du foot ?
Maeva, U18 : J’ai commencé le foot quand j’étais toute petite. J’en faisais avec mon frère et des amis, on jouait souvent dehors, dans la rue. Depuis, je n’ai jamais arrêté. Quand je suis rentrée au collège, j’ai commencé à jouer au foot avec l’association Sport dans la Ville. C’était la première fois que je jouais vraiment avec des équipes et ça m’a beaucoup plu. J’ai donc continué à la Duchère, choix que je ne regrette pas du tout et ça fait maintenant déjà quatre ans que je joue ici. J’espère devenir joueuse professionnelle un jour !
Basma, Senior : J’ai aussi commencé petite, en grandissant avec trois frères. J’ai pu jouer avec eux dans mon quartier, la Duchère. En sixième j’ai connu le Sporting Club de Lyon, à l’époque c’était encore l’AS Duchère. Depuis c’est pareil, je n’ai jamais arrêté !
Avez-vous des idoles dans le football ?
Maeva : Quand j’étais plus petite mon idole c’était Ronaldo. Après il y avait Zidane, il m’a beaucoup marqué pendant la coupe du monde de 2006. Actuellement c’est plutôt Messi et parmi les nouveaux joueurs Mason Greenwood.
Basma : Je n’avais pas vraiment d’idole, même si je m’intéressais aux grands joueurs. De mon côté c’était plutôt Ronaldinho. En ce moment les joueuses de l’OL m’impressionnent vraiment. Les filles peuvent être très très fortes au foot. Ce n’est pas une joueuse en particulier mais toute l’équipe de l’OL que j’admire. Pour la plupart lorsqu’elles étaient petites, elles ont reçu beaucoup de critiques par rapport au foot féminin, parce que ce n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui. Malgré ça, elles n’ont rien lâché. Elles ont vraiment de belles mentalités.
Vos familles vous supportent-elles dans votre passion ?
Maeva : Mon père oui ! Ma mère au début… non pas qu’elle ne comprenait pas mais elle pensait que j’allais délaisser l’école pour le foot. Par la suite, elle a vu que j’ai obtenu de bonnes notes, que j’ai rejoint le lycée et maintenant elle me supporte beaucoup ! Elle voit que je suis investie dans mes études donc il n’y a pas de problème. Grâce à l’équipe de l’OL féminine, les mentalités ont évolué. J’adore les joueuses Amandine Henry et Wendie Renard : par leur investissement, on a reçu beaucoup moins de moqueries ou été victimes de préjugés. Elles ont fait le plus dur pour nous.
Basma : Au début pas du tout, ils voulaient que je fasse un autre sport. Ils ne comprenaient pas pourquoi je voulais faire du foot alors que mes trois autres frères en faisaient déjà. Au fil du temps, ils ont vu que j’aimais vraiment ça et ils me soutiennent.
Est-ce que le foot vous apporte quelque chose dans votre vie quotidienne ?
M : Personnellement, je me suis blessée il y a environ six mois et je ne pouvais plus en faire pendant un mois. Et je me suis rendu compte que je ne pouvais pas vivre sans foot. Toute la semaine je n’ai qu’une envie, c’est faire du foot. C’est plus qu’un jeu, c’est une passion.
B : Pour moi c’est à peu près pareil, je me sens mal si je ne peux pas faire de foot.
Article signé par Maeva Blache, élève en 1ère, stagiaire journaliste