Le dispositif itinérant de la Croix-Rouge a intervenu lors du festival Dialogues en humanité qui a eu lieu du 2 au 4 juillet au Parc de la Tête d’or. Ses objectifs : favoriser l’échange sur le sujet des migrations, déconstruire les idées reçues et valoriser la diversité culturelle.
Fondé en 1864, la Croix-Rouge française travaille sur la déconstruction des préjuges. L’association déploie une diversité d’outils pour sensibiliser les publics ciblés. Elle adopte de nombreux leviers pour aborder le sujet avec un aspect ludique.
Sensibilisation ou l’art d’atteindre un plus large public
Parmi les activités mises en place, le dispositif « porteur de parole » consiste à ouvrir un espace de dialogue, « on discute avec les gens et on leur demande des réponses qu’on affiche après dans l’espace public au regard des passants. Ces réponses affichées dans des lieux publics permettent aux passants de se positionner et dialoguer. Progressivement, nous créons une exposition géante sur un enjeu de société.» explique Florent Clouet, responsable de coordination à la Croix-Rouge française.
En matière d’activités destinées aux enfants, la Croix-Rouge a repris une animation souvent utilisée dans les écoles. Il s’agit d’un jeu de parcours migratoire identique au parcours des enfants sur le chemin de l’exil. « Cette animation interactive incite les écoliers à prendre la place des enfants exilés. Ainsi, nous les initions au vécu particulier de certains camarades de classe. Le but est de créer un sentiment d’empathie» affirme le responsable de coordination.
Dans la même démarche de communication, la Croix-Rouge a intégré une expérience de réalité virtuelle dans ses animations. Un moyen de vivre un « semblable » d’immersion dans un camp du HCR à la frontière syro-libanaise, à travers les témoignage des migrants.
Public réceptif ?
Interrogé sur la réceptivité du public, le coordinateur affirme que les visiteurs du festival sont pour la plupart initiés à la question de la migration. L’édition de cette année aurait accueilli des personnes venant par intérêt, car les conditions météorologiques ont obligé les organisateurs à migrer vers la Cité Internationale, à l’abri des averses. « Si on était dehors dans le parc, on aurait parlé à un public plus large. Un public,potentiellement non-concerné par la thématique. Il y a des personnes qui ont une opinion défavorable sur les migrants, elles peuvent avoir une réaction violente » atteste le coordinateur de l’accompagnement des personnes migrantes.
Atteindre le public appelé « le milieu mouvant » est le défi à relever. Selon le responsable de coordination, le milieu mouvant peut avoir des préjugés mais c’est un milieu qui n’a pas d’opinion tranchée et qui est encore à l’écoute.
Ayant mobilisé ses bénévoles pour intervenir dans ce festival, la Croix-Rouge déploie ses ressources humaines dans toute la France. À Lyon, ils interviennent souvent dans des lieux de vie informelle, à Villeurbanne, à Vaulx-en-Velin ou encore à Feyzin. Notamment, en répondant à leurs besoins primaires immédiats : l’aide alimentaire et l’accès à l’hygiène, mais aussi sur des besoins d’accompagnement psycho-social.