Lors du rendez-vous annuel des Amitiés judéo-musulmanes, peu de représentants de l’Etat étaient présents pour entendre les messages de fraternité et de dialogue.
En cette fin d’après-midi très ensoleillée, un rendez-vous important a eu lieu à la Mairie centrale de Lyon, la rencontre annuelle des Amitiés judéo-musulmanes. Depuis 2005 et à l’initiative du Rabbin Serfaty et de Djelloul Sedikki, ce rendez-vous pose la question des avancées sur une fraternité et un dialogue citoyen, républicain et interreligieux. C’est donc devantl’Hôtel de Ville que le Bus des Amitiés judéo-musulmanes a fait escale à Lyon, mercredi 1er juillet, avant de poursuivre son Tour de France. Le Maire étant absent, une élue le représenta.
Dans une salle étouffante de chaleur, la première allocution d’accueil revient à Marcel Amsallem, Président du Crif-Rhône qui remercie chaleureusement les participants. M. Gaci nouvellement réélu Président du CRCM (Conseil Régional du Culte Musulman), la représentante du Cardinal Barbarin, l’Imam de la Mosquée de Paris ont tenu à être présents pour marquer la poursuite du dialogue des hommes, des cultures, des croyances. Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, M. Kabtane est absent pour raison de santé.
Marcel Amsallem intervient en insistant sur les quatorze siècles de liens entre juifs et musulmans : « L’esprit de Fraternité doit être une règle et non pas une exception dans notre pays. Les Amitiés Judéo Musulmanes ne doivent pas se réduire à des témoignages polis d’amitiés réciproques mais doivent s’inscrire dans une Fraternité active ».
Azzedine Gaci, Président du CRCM insiste sur la diversité des croyances : « Dans le coran, il est dit qu’en tant que porteur de foi, nous devons travailler et s’ouvrir à la différence, notre dieu et le votre est Un et accepter l’autre c’est être musulman, refuser l’autre c’est refuser d’être musulman« . M. Gaci conclue en disant que sur ce nouveau mandat de trois ans à la tête du CRCM, un travail interreligieux avec la communauté juive du Rhône se fera comme cela s’est produit durant les précédentes années avec la communauté chrétienne.
L’Imam de la Mosquée de Paris insiste quant à lui sur les liens tissés entre les deux communautés durant la période de l’Espagne musulmane en Andalousie où savants, médecins, chercheurs, poètes, écrivains tel Maimonide avaient déjà en eux les liens entre les deux peuples sémites.
Le Rabbin Serfaty retrace par la suite les rencontres à Besançon, Dijon, Tour, Saint-Etienne, Bourg-en-Bresse, Lille, Metz, Nancy, Montpellier, Marseille, Bordeaux où l’accueil a été chaleureux. Pourquoi ce Tour de France des Amitié Judéo Musulmanes ? « Tout d’abord, lorsqu’il n’y a pas de rencontres, c’est la place à l’imaginaire avec tout le coté suspicieux et négatif. Alors que marquer un dialogue interreligieux tout le long de l’année avec ce moment annuel fort évite les erreurs et les incompréhensions ».
M. Amsallem clôture la rencontre en proposant le « thé de l’Amitié » et invite toute l’assistance à l’exposition sur les Amitiés Judéo Musulmanes. Rendez-vous est pris pour l’année prochaine avec le bilan d’une nouvelle année d’Amitié franche et sincère.
Par : Azedine Haffar