Samedi 4 juin, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole à Villeurbanne afin de soutenir les candidats lyonnais de la NUPES. L’Union s’est alors présenté soudée et familiale.
L’événement qui devait d’abord prendre place au Gymnase Raphaël de Barros à Villeurbanne, a été déplacé dans un parc proche. Ces prises de paroles sont la concrétisation pour la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale de leur « campagne express ». En effet, cette union, née de l’échec de la présidentielle, a dû bricoler rapidement afin de pouvoir assurer une majorité à la Gauche à l’Assemblée Nationale. La présence de Jean-Luc Mélenchon à Villeurbanne s’inscrit alors dans l’objectif de rassurer les électeurs septiques quant au vote « Nupes », et d’apporter un véritable soutien aux candidats.
Avant l’arrivée de Mélenchon, prend notamment la parole le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael justifiant son ancrage socialiste tout en défendant l’Union : « Le parti socialiste est mon histoire politique (…) engagé enfin pour un rassemblement de toute la gauche et des écologistes ». Gabriel Amard (LFI), candidat de la 6e circonscription, ne fait pas l’unanimité, Villeurbanne étant un berceau du Parti Socialiste. Ainsi, les paroles se succédant entre des représentants de couleurs politiques différentes, affichant leur soutien et leur respect, permet de présenter à l’assemblée une image forte et soudée, car même si l’accord est acté il est nécessaire de convaincre l’électorat.
Un appel à la création d’une culture commune
Cette prise de parole est l’occasion pour les orateurs de convaincre que les scissions entre les partis fondateurs ne doivent pas être un frein au vote. Jean-Luc Mélenchon évoque la création d’une « Culture commune ». L’Union n’étant pas un simple accord électoral, mais bien « Un événement historique unique dans l’histoire des élections législatives » selon lui.
Cette invitation incessante à la création d’un « nous » entre tous les électeurs des partis membres de la Nupes (EELV, PS, PCF, LFI) semble bien être le résultat de la complexité à lier les convictions : « Nous avons négocié de jour comme de nuit. » déclare Mélenchon, affirmant que malgré 640 propositions négociées et actées, il en reste encore en discussion, tel que la question du nucléaire. Les orateurs s’affichent pourtant plus proches que jamais. Jean-Luc Mélenchon n’hésite pas à complimenter les différents partis membres : « Je veux rendre hommage à ceux qui lorsque la main était tendue l’ont saisi en sachant que ça n’allait pas être un jour de fête derrière, je pense à mes camarades socialistes, mes camarades d’Europe Ecologie Les Verts et évidemment communistes ».
Le martèlement des propositions phares du programme commun
Jean-Luc Mélenchon s’imaginant déjà à Matignon explicite les projets qu’il compte appliquer dès son mandat engagé. Il affirme vouloir redonner des libertés grâce à l’interdiction : « Je veux interdire le glyphosate (…) pour que vous récupériez ses libertés, il faut interdire ». Le sujet des forces de l’ordre est aussi rapidement évoqué : « La police sera réorganisée de fond en comble pour que nous ayons une police républicaine ». Des propositions économiques sont également rappelées telles que la hausse du SMIC et le blocage des prix, comme le clame Gabriel Amard : « Les gens veulent que les prix soient bloqués comme nous en avons pris l’engagement (…) et que nous savons financer dès le 20 juin ». Le moment est ainsi l’occasion de lever le doute sur des propositions assez controversées, en insistant sur l’urgence de mettre en place de telles mesures.
« Après qu’il ait fait ces choses remarquables, c’est-à-dire rien. »
L’événement est aussi marqué par de vives critiques concernant le Président. Mélenchon dénonce notamment un « bla-bla » incessant de celui-ci. Selon lui, les conseils citoyens réunis par E.Macron, promettant une démocratie participative, sont inutiles : « Le Conseil national de la refondation, j’ai envie de vous dire que ça sert à rien ». Cet exemple est une façon pour l’orateur de marteler l’idée que l’organisation démocratique est défaillante avec selon lui un délaissement des débats parlementaires. Mélenchon attaque aussi l’organisation des élections électroniques qu’il décrit comme « une pagaille indescriptible ». Le prétendant au mandat de Premier Ministre s’indigne devant le bilan des cinq dernières années du Président : « Après qu’il ait fait ces choses remarquables, c’est-à-dire rien ». Cherchant ainsi à défendre ses idées comme il le peut, lorsqu’un débat avec E.Macron semble bien compliqué à se mettre en place.
La jeunesse au cœur de la campagne
Gabriel Amard déplore la condition des jeunes, notamment des étudiants « cette question de la formation et des études et de l’autonomie pour pouvoir pleinement se consacrer à son avenir professionnel et à sa formation est incontournable. » Jean-Luc Mélenchon étant le candidat favori chez les jeunes, comme en témoigne le résultat des élections (32% des voix des 18-24 ans), il est alors nécessaire de convaincre de nouveau cet électorat, dans le cadre de la Nupes.
La rédaction