Nordine Gasmi, tête de liste « Union des Vaudais Indépendants », et professeur à Vaulx-en-Velin, est candidat à la mairie. Selon le natif de la ville de l’Est lyonnais, « tout va ensemble » : sécurité, transport, emploi, environnement.
Pourquoi vous-êtes vous lancé dans ces élections, et pourquoi à Vaulx-en-Velin ?
Je vis dans cette ville depuis toujours, je suis né là. J’ai grandi là, elle m’a tout apporté, j’ai eu mon diplôme d’ingénieur, ça a été une jeunesse très intéressante. Elle m’a permis ensuite d’aller au lycée. C’est une ville de cœur. Je suis parti travailler à Paris pendant 5 ans, je suis revenu. Je me sens bien ici, ma famille est là. Pourquoi ai-je voulu m’engager maintenant ? J’observe, depuis quelques années, qu’il y a un laxisme à Vaulx-en-Velin, un laisser-aller. Rien n’est fait pour le vivre-ensemble. On essaye de stigmatiser les uns contre les autres. De ce fait, j’ai envie d’être acteur, je ne veux pas être juste spectateur. Je ne veux pas être là juste pour faire des constatations. Je pense que j’en suis capable, car je vois que je rassemble beaucoup de monde autour de moi. Si les gens me suivent, c’est parce qu’ils voient que je me lance dans ces élections avec conviction.
Cette année, les lyonnais doivent voter pour la métropole et la mairie. Comment voyez-vous la relation entre la métropole et la commune de Vaulx-en-Velin ?
Il y aura toujours une interaction importante entre ces deux entités, on ne peut pas travailler sans la métropole, elle a de plus en plus de pouvoirs. C’est pour ça que l’on se présente aussi à la métropole. Nous souhaitons un lien direct entre Vaulx-en-Velin et la métropole.
Comment vous positionnez-vous sur le thème de l’environnement à Vaulx-en-Velin. Avez-vous des projets concrets ?
Au dernier conseil municipal, on a parlé de l’environnement dans notre ville. On a quelques projets : repositionner des arbres dans la ville, par rapport à la température notamment. L’urbanisme de la ville depuis 30 ans se résume à enlever des arbres et mettre du béton à la place. L’été est insoutenable. A Vaulx-Village, il ne reste pas beaucoup d’arbres : la maire actuelle les a fait enlever. On veut reverdir la ville, on veut développer des jardins partagés : il y a une vraie demande, importante. On souhaite également établir un lien entre le Nord et le Sud de la Rize, avec des bateaux-navettes.
Dans quelle partie du budget de la ville peut-on aller piocher pour améliorer la qualité environnementale de Vaulx-en-Velin ?
La mairie a prévu de faire un boulodrome : trois millions d’euros, il me semble. C’est une lubie de la maire actuelle, qui va contenter 30 personnes à Vaulx-en-Velin, sur 50 000 habitants. Donc, voilà où il y a de l’argent. Il y a des cyclistes professionnels, et c’est bien pour la ville, mais comment se fait-il qu’on donne autant d’argent à des gens qui sont à Paris, à Marseille, et qui nous coûtent environ 500 000 euros par an? On nous dit que c’est pour l’image de la ville, mais ces professionnels sont censés trouver des sponsoring auprès des entreprises. Cet argent, nous voulons l’utiliser pour créer des espaces verts, des parcs, des endroits où on ne construira plus. Car, justement, un des problèmes de Vaulx-en-Velin, c’est que la municipalité veut constamment construire. Il y a beaucoup d’argent à Vaulx-en-Velin, le problème est que sa gestion relève de décisions politiques: vous avez l’envie de bien faire les choses, ou vous ne l’avez pas. Au niveau de la commune, il y a environ 1300 employés. Il faut redéployer certaines choses, parce que l’argent est gaspillé dans tous les sens. On fait plaisir aux gens, il y a beaucoup de copinage. Si on arrête ça, on pourrait faire beaucoup plus pour la ville de Vaulx-en-Velin.
Il y a deux bornes de vélo’v à Vaulx-en-Velin. Souhaitez-vous en installer d’autres ?
Tout à fait. Il faut comprendre pourquoi les vélos ne marchent pas à Vaulx-en-Velin. Ils sont dégradés, donc il faut d’abord mettre en place du savoir-être, en essayant d’apporter plus de sécurité, qu’il y ait du civisme, et à partir de là on peut tout faire, comme à Lyon. Sauf qu’aujourd’hui, il y a un tel laxisme, qui est voulu, que j’appelle « théorie du chaos ». Mais si on met du calme dans cette ville, si l’on en revient aux valeurs de respect, alors le vélo qui est garé, personne ne viendra l’embêter. Car ce même vélo, il va vous servir à aller en ville, au travail, à se promener. Le problème aujourd’hui, c’est que tout est dégradé. Selon moi, l’environnement, les transports, la sécurité, tout va ensemble. Une fois que l’on aura réglé ça, on pourra installer des vélos. On a l’envie de le faire, mais si on le fait maintenant, ça n’a aucun intérêt.
Quels sont vos projets concernant les transports à Vaulx-en-Velin ?
Déjà, on entend souvent parler du tramway à Vaulx-en-Velin, de la Soie au Mas du Taureau. Ceux qui habitent à Vaulx-en-Velin savent que ce n’est pas si intéressant que ça pour eux. C’est prévu pour 2030, ça fait maintenant 20 ans qu’on entend parler de ce projet de tramway. La question qui se pose est « que fait-on maintenant ? « . Aujourd’hui, entre le Nord et le Sud, il n’y a pas de liens directs. C’est là où j’en reviens au thème de l’écologie, nous voulons installer ce que l’on appelle des vaporettos, des bateaux-bus, qui feraient le lien entre le Nord et le Sud. C’est écologique et c’est agréable. Et c’est aussi une de nos ambitions à Vaulx-en-Velin : rendre la ville agréable. On souhaite également plus de cadences au niveau des bus. Il y a environ 60% de personnes qui utilisent la voiture à Vaulx-en-Velin, cela pourrait réduire un peu l’utilisation de la voiture. Nous ne parlons pas de tramway car selon nous, les autres le font pour les élections et c’est tout. Il faudrait 130 millions d’euros pour le financer, et cela fait 20 ans que tous les 6 ans, on nous promet le tramway. La première fois que j’ai entendu parler du projet de tram, j’avais 20 ans. J’en ai 49 aujourd’hui. Donc je ne suis pas contre un tramway, mais ce qui m’intéresse en priorité, c’est les moyens de transport accessibles aux Vaudais aujourd’hui, dans l’immédiat. Nous avons également le souhait, pour les autos-entrepreneurs que cela intéresserait, de mettre en place des vélos-taxis, comme on peut voir dans certaines villes, notamment pour les personnes âgées, et de manière gratuite, ou bien à 20 ou 50 centimes symboliques, et le reste sera financé par la mairie. Juste en mettant en place ce projet, on pourrait permettre aux personnages âgées de sortir de chez elles, on créerait de l’emploi et du contact entre les gens, du vivre-ensemble.
Ce sont de bons projets pour les vaudais Suzette nerplat bravos à mr gasmi