A Vaulx-en-Velin, Ange Vidal se présente dans une ville qu’elle connait particulièrement bien aux élections municipales, qui se dérouleront en mars 2020. Elle sera à la tête de la liste “Demain, Vaulx-en-Velin”.
Retrouvez la première partie ici.
Pour les familles les plus démunies également, on a un taux de pauvreté qui est très élevé à Vaulx-en-Velin, 33 pour cent, donc une famille sur trois vît en dessous du seuil de pauvreté, qu’est-ce qu’on peut faire pour les aider ?
La gratuité de la cantine scolaire par exemple. Pour la première tranche de la CAF, au niveau de l’accès aux périscolaires gratuités également. Nous pouvons faire jouer les solidarités aussi. Toutes ces compétences métropolitaines alourdissent les aides pour les familles, il faut des aides directes. Vaulx-en-Velin est une terre de grande solidarité. Nous avons des associations sur notre territoire qui jouent toutes les solidarités envers les familles. L’essence même de Vaulx-en-Velin est d’être solidaire. En parallèle, nous pouvons reprendre son histoire. J’ai le souvenir il y a très longtemps, lorsque les usines au Sud ont fermé, il y a eu une grande mobilisation. Les élus sont venus. Il y a eu un conseil municipal dans l’usine, en solidarité. Il est important que les élus montrent qu’ils sont solidaires avec la population.
Concernant les personnes âgées, on sait que les EHPAD, même si la population de personnes âgées n’est pas forcément très importante par rapport aux jeunes à Vaulx-en-Velin, sont remplies, on parle souvent de l’aide à domicile, comment vous vous positionnez par rapport à ça ?
À Vaulx-en-Velin, cela a l’air de fonctionner puisqu’il y avait deux maisons médicalisées pour les personnes âgées et une a fermé car il n’y avait pas assez de mondes. Cela étant, on peut surement l’améliorer. C’est important de rencontrer les personnes âgées. Il faut savoir que pour les personnes âgées qui ont des aides à domiciles, c’est très difficile de les toucher. Bien souvent, ce sont les enfants qui s’en occupent. Pour en discuter, je pense qu’il faut s’adresser à toutes ces aides.
Le taux de chômage est élevé chez les jeunes de Vaulx-en-Velin avec près de 22% selon l’INSEE. Avez-vous des projets sur ce sujet ?
Bonne question. Elle a par ailleurs été ma préoccupation aujourd’hui. À midi, j’ai été aux vœux de Vaulx-en-Velin entreprise où l’on souhaite mettre en place des parrainages et trouver des acteurs d’entreprises pour accueillir des jeunes. Je trouve cela vraiment intéressant. Après au niveau de l’emploi sur Vaulx-en-Velin, nous avons beaucoup de tertiaires. On a des sociétés qui font quasiment que de l’artisanat, c’est un peu compliqué par rapport à certains métiers. Je pense qu’il faut travailler avec aussi bien les entreprises, pôle emploi, que la mission locale pour mettre avec les jeunes tout le monde autour de la table. Cela peut être des solutions comme : un permis de conduire, une bourse au code en mairie par exemple. Pour d’autres cela peut être une formation : “L’école de la deuxième chance par exemple”. Chez les jeunes le chômage c’est dramatique. L’étiquette Vaulx-en-Velin, il faut aussi la changer. Si on cherche Vaulx-en-Velin sur internet, ce sont les images des émeutes qui ressortent, de la criminalité. Il y a aussi une responsabilité des médias par rapport à cette image que l’on donne de notre ville. Ce n’est pas une ville de délinquants, de bandits. C’est une ville populaire qui a été stigmatisée et c’est la jeunesse d’aujourd’hui qui en paye le prix, mais également le reste de la population. Il y a des jeunes qualifiés, qui ont fait des études, qui souhaitent travailler, ou donner des cours en complément de leurs études, mais que l’on refuse car ils sont vaudais. Je pense qu’on accentue encore cette stigmatisation. Pour moi, il faut arrêter. Si vous mettez Vaulx-en-Velin sur votre CV, vous n’avez pas de réponses. Ce n’est pas normal.
Comment peut-on aider les petits commerçants à Vaulx-en-Velin avec la concurrence des grandes surfaces, notamment pour s’installer ?
C’est un organisme d’État qui gère cela. Un commerçant qui veut s’installer en centre-ville monte un dossier. Ce dossier passe en commission, puis dans cette commission il y a des élus municipaux qui avec d’autres personnes valident le dossier sur tel ou tel type de commerces. Donc oui, il y a des choses à faire. Il faut recenser les besoins de la population. Beaucoup disent que le Grand Frais est une bonne chose par exemple, mais ils voudraient d’autres commerçants. Cela ne répond pas à toutes les demandes. En centre-ville, c’est pareil,il y a beaucoup de locaux qui sont fermés, et il y a un manque certain. Il y a une partie du Sud où il y a une demande spécifique en commerce, et toute la nouvelle partie du Sud fonctionne avec le Carré de Soie. Cela répond aux besoins de tout le monde mais dans d’autres quartiers, c’est compliqué.
Ce besoin vient des commerçants qui ne s’installent pas ou des élus qui n’acceptent pas forcément leur installation ?
J’ai entendu des personnes sur le centre-ville qui avaient déposé des dossiers. Leur dossier avait été écarté par rapport à un autre dossier. Je pense qu’il faut savoir doser les types de commerce, ne pas multiplier les mêmes types de commerce dans une même rue. Il faut diversifier. Et effectivement, en achetant chez un petit commerçant, ce n’est pas le même prix qu’une grande surface. Il faut aider, de manière réfléchie, à une implantation du commerce par rapport à un secteur. Il y a plus des petits supermarchés aux 7 chemins.
Comme les marchés, il y a eu une tentative au Sud, mais cela n’a pas fonctionné. Le marché du village qui était là deux jours par semaine, cela se réduit de plus en plus. J’ai connu le village avec deux maraîchers vaudais qui vendaient leurs produits locaux. Le primeur de fruits était là et c’étaient des commerçants présents depuis des décennies. Cela se réduit de plus en plus. Il faut essayer de satisfaire tout le monde et trouver le bon commerce qui pourrait être un plus pour le quartier et pour la ville.