Rassemblement mercredi 14 après midi , à la manufacture des tabacs contre le retour à l’enseignement de Bruno Gollnisch, Président du groupe Front national au conseil régional de Rhône-Alpes depuis 1986. Après six ans sans exercer le métier de professeur des universités, l’université Jean Moulin Lyon 3 a décidé cette année de réintégrer M. Gollsnich comme professeur de langue et de civilisation japonaise. En effet, en 2005 Bruno Gollsnich avait été exclu de ses activités d’enseignant pour propos négationnistes…
Voilà ce que l’on pouvait entendre hier après midi aux abords de la manufacture des tabacs
Les banderoles de l’UNEF, les autocollants de l’association « touche pas à mon pote », les cris du « Front de gauche » et des « jeunes communistes » animaient l’entrée de l’université.
En face, crs, police nationale et même contrôleurs tcl entouraient la dizaine d’extrémistes qui d’une bien petite voix scandaient : « bleu blanc rouge, la France aux français ». Quelques minutes avant, ils avaient voulu entrer en contact avec la foule de manifestants.
Nota bene : je l’ai compris comme « bleu, blanc, rouge, la France aux nationalistes » parce que bien entendu la France appartient aux français tout comme chaque résidant de ce pays est français. Personne ne s’opposait à cette affirmation sur place. LOGIQUE PAS LOGIQUE ?
On aurait pu croire que cette manifestation aurait rassemblé beaucoup d’étudiants mais malheureusement, on pouvait compter presque plus de policiers que de manifestants. LOGIQUE PAS LOGIQUE ?
Que comprendre de ce retour? Gollnisch est dans la place et le FN prend de la place.
Quand l’enseignant se doit d’être impartial, pourquoi accepter que cet homme enseigne alors même qu’il n’a pas suivi cette règle ? Peut être croit-on qu’il a compris ? Alors pourquoi n’a-t-il pas voulu s’excuser ? Parce que la cour de cassation lui a donné raison ? N’est-ce pas le conforter dans ses opinions que de lui rendre son droit d’enseigner ?
Tant de questions qui répondent d’elles-mêmes.
Bon, Bruno Gollnisch OK. Je suis ouverte d’esprit. Mais alors pourquoi pas Ségolène Royal, Jean Luc Mélenchon ou François Fillon ? LOGIQUE PAS LOGIQUE ?
La politique dans les universités, nouveau concept ou bien insertion implicite du mouvement racial dans le monde de l’enseignement supérieur ? Car ce que répand le Front National c’est l’incitation à la haine et quoi de mieux que de pouvoir s’exprimer devant une assemblée de jeunes curieux et bien souvent naïfs. C’est légitimer implicitement les propos que pourraient tenir Bruno Gollnisch lors de ses cours puisqu’ils seraient justement prononcés dans un cadre où les jeunes sont à la recherche du savoir et du vrai.
Amalgamer un partisan du FN avec un professeur très subtil et très intelligent à moins d’un an des présidentielles. Théorie du complot ? Pourquoi pas.
Je laisse bien évidemment le choix (Liberté), mais tout esprit logique (Egalité) et tous français de droit (Fraternité), si liberté, égalité et fraternité il y a véritablement en France, devrait considérer ce fait comme il se veut c’est-à-dire comme une entrave aux valeurs démocratiques.
Dans le cas contraire, je ne comprendrais plus le sens de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, de la définition de l’objectivité démocratique et républicaine des institutions ni même de l’article 225-1 du code pénal*.
J’attends tout de même de voir si l’Etat va réagir pour se prononcer définitivement. S’il ne le fait pas, je crois bien que ceux qui ne sont pas d’accord avec moi devront reconnaitre que mon article est logique.
L’essentiel étant dit, je vous remets le droit d’expression.
MON ARTICLE, LOGIQUE ? PAS LOGIQUE ?
*Article 225-1
Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales à raison de l’origine, du sexe, de la situation de famille, de l’apparence physique, du patronyme, de l’état de santé, du handicap, des caractéristiques génétiques, des moeurs, de l’orientation sexuelle, de l’âge, des opinions politiques, des activités syndicales, de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales.
Lydia Benaouda