Le Lyon Bondy blog s’est entretenu avec Gabriel Amard, député La France Insoumise dans la 6eme circonscription du Rhône. L’occasion de revenir en détail sur les relations entre la NUPES, plus particulièrement La France Insoumise, et le parti présidentiel.
Ce week-end, Emmanuel Macron affirmait que le Rassemblement national et la France Insoumise ne « s’inscrivent pas comme des partis du gouvernement ». Une déclaration qui poursuit la stratégie du président de renvoyer les extrêmes dos à dos, ce que dénonce Gabriel Amard, député dans la 6eme circonscription du Rhône, « Aucune force de la NUPES n’accepte d’être comparé à l’extrême droite. Nous sommes des mouvements politiques en faveur de l’émancipation, de l’égalité…, nous luttons contre toutes formes de discriminations. Nous agissons dans le cadre des lois de la République et en tant que républicain. {…} Il est inadmissible de se faire traiter de la sorte, comme si nous n’étions pas à même d’être d’une culture gouvernementale ».
Le député de Villeurbanne tient à rappeler qu’un travail commun, une union, avec la présidence reste impossible, « Si monsieur Macron veut nous entendre dire que d’aucune manière nous participerons à un gouvernement d’union nationale avec eux, ça c’est sûr, il n’y a pas de risque sur cette question. Nous ne participerons pas à un exécutif ». De son côté le président de la République identifie ses alliés possibles « des communistes aux LR ».
Des idées communes, des combats qui diffèrent
Vendredi dernier, l’alliance de gauche annonçait une proposition de loi visant à inscrire le droit à l’IVG dans la constitution. Le lendemain Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée, expliquait déposer un texte de loi similaire à celui de la NUPES. Si le combat est le même, l’hypocrisie persiste. Une situation que regrette Gabriel Amard, « Vendredi, on dépose une loi pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse, la seule chose qu’avaient à faire les marconistes, c’est de dire « oui vous avez raison ». {…} Au lieu d’aller dans ce sens, ils montent toute une construction médiatique autour de leur nouvelle présidente, Aurore Bergé. Pour dire nous déposons un texte dans le mépris total de la proposition et la main tendue que nous leur faisions la veille ».
Depuis les résultats des élections législatives, le parti présidentiel affirme vouloir discuter et construire leur projet avec les différentes forces politiques. Pour autant, selon Gabriel Amard, les événements récents montrent une tout autre logique : « On voit bien qu’une démarche s’installe chez Macron ou dans son groupe parlementaire : L’idée qu’il faut avancer, mais à leurs conditions. Ils ne sont donc pas vraiment, contrairement à ce dit le président de la République, dans une co-construction ».
Pas de majorité, pas de compromis
L’Assemblée nationale n’a en son sein aucune majorité, obligeant les forces politiques à négocier. Si chacun semble camper sur ses positions, les compromis seront nécessaires pour avancer. Une vision réfutée par le député LFI, « Nous voulons gouverner au côté d’aucune force de droite, aucune force libérale. Nous avons un programme, un projet. Il n’y a pas à se compromettre {…} Chacun a ses idées, nous représentons ceux qui ont voté pour nous. On nous a élu pour faire l’allocation jeunesse à 1063 euros, le smic à 1500 euros, l’allocation adulte handicapé à 1500 euros, les conférences salariales pour tenir compte de la réalité, …. On m’a élu pour faire ça ! Je ne vais pas arriver à l’Assemblée et dire « non les électeurs je m’en fous ! Je vais aller faire un compromis pourri avec quelqu’un qui pense l’inverse de moi ». Non, Je suis là pour représenter mes électeurs, c’est ça la démocratie ».
Malgré tout, le député de Villeurbanne n’exclut pas de prendre en compte les textes de loi proposés par les autres forces politiques : « S’il s’agit de textes similaires, ce qui compte pour nous, c’est de se rendre utile à l’heure où des gens souffrent et sont pris à la gorge ».
« Villeurbanne sera une fois de plus, une terre de résistance citoyenne…»
Interrogé sur l’abstention, Gabriel Amard évoque l’importance d’inclure les citoyens dans les décisions politiques. Une tâche qui se joue au niveau local selon le député, « Avec ma suppléante Melouka Hadj-Mimoune, nous avons pris l’engagement solennel, de mettre en place des ateliers des lois citoyennes à Villeurbanne ». Ces ateliers participatifs ont pour objectif d’utiliser « l’intelligence collective des habitants », pour articuler les textes de loi autours des idées et des besoins des citoyens. « Vous verrez qu’en trois heures, les habitants sont tout à fait légitimes et aptes à produire du texte législatif. Il se sous estiment vous savez. {…} aux dégoûtés, aux éloignés, à ceux qui ne croient plus en rien et aux jeunes qui pour autant sont conscients qu’on va dans le mur… Je leur dis « venez faire la loi vous-même ». Je serai un député qui portera ce qu’on construira collectivement dans ces ateliers des lois villeurbannais ». La volonté du projet est également de permettre à la ville de renouer avec sa citoyenneté, « Villeurbanne sera une fois de plus, une terre de résistance citoyenne et d’exemples de ce que l’éducation populaire peut produire. Les habitants sont extrêmement mobilisés ».
Selon Gabriel Amard, ces ateliers participatifs auront lieu huit fois par an. Le prochain se tiendra au mois de juillet et portera sur la question des déserts médicaux ainsi que l’accès à la santé.
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Léo Ballery et Aurore Ployer
Pas plus de Jean bonnet que de l ancien ministre nous avons donnez avec eux vive la France insoumise avec la nuppes sans rouselle