Au soir du premier tour, les deux candidats sortants Emmanuel Macron et Marine Le Pen se lancent dans une longue parade pour séduire un maximum de français avant le 7 mai. L’entre-deux-tours traverse les camps et les candidats pour s’ouvrir à ce paysage politique controversé. Rencontre avec Fouziya Bouzerda.
Fouziya Bouzerda, élue modem, a avoué avoir succombé au programme d’Emmanuel Macron se situant « dans son espace politique ». Quelques minutes après la victoire du premier tour, l’adjointe confiait au local de ce dernier que c’était « un pari réussi pour pouvoir faire émerger de nouveaux visages ». L’arrivé de François Bayrou tente pourtant à prouver le contraire. Les 5 % obtenus lors du premier tour ne sont pas négligeables et obligent les « nouveaux visages » politiques à faire avec du « réchauffé »…
Les nombreux soutiens qu’a reçu Emmanuel Macron dans les heures, voire les minutes, qui ont suivi cette première victoire laissent à penser que son paysage politique sera composé de nombreux soutiens. De Droite (Renaud Dutreil, Dominique Perben) comme de Gauche (Jean-Yves Le Drian, Manuel Valls). Bien que ces derniers ne soient pas toujours reçus avec…enthousiasme.
« Je suis contente que l’imposture sur le programme de Marine Le Pen est été mis à jour de manière aussi visible »
Dans un combat de réel politique, il est encore plus nécessaire de prouver les méfaits du programme adverse que de prouver les bienfaits du sien. Ballotés, chahutés, les deux candidats à la présidentielle sont largement critiqués pendant leurs débats. « Pire débat télévisé entre deux candidats à l’élection présidentielle dans l’histoire de la Ve République » selon le journal allemand Die Welt. “La France mérite mieux que cela » selon le Daily Telegraphe. C’est donc avec logique que le programme de Marine Le Pen est qualifié « d’imposture » pour Madame Bouzerda.
Abstention, vote blanc, ne pas donner de la force au Front National est une évidence pour le camp Macroniste. « On ne peut pas dire qu’on ne veut pas qu’elle soit présidente et ne pas aller voter. C’est plus qu’un vote utile, c’est un vote Républicain ». Jouer sur l’évidence, l’incompatibilité entre le Front National et la France, jouer sur l’émotion. Technique politique de tout parti, démagogie de tout bord, il faut que ce 7 mai soit une fête, que ce dimanche soit un « ouf » de soulagement.
« Ce débat montre bien quel risque et quel danger on aurait d’être gouverner par une femme qui ne maitrise aucun des sujets ». Le dernier débat, Marine Le Pen n’en est pas ressortie vainqueur. Contrer par Macron, partiel dans ses propos, pas claire, elle a sans nul doute donné des points à son adversaire.
Selon l’alliée de Gérard Collomb, ce qui pourrait faire passer le candidat d’En Marche devant serait sa façon de « garder de la solidarité » dans son programme et « que les libertés soit réelles ». Madame Le Pen est vue comme « une ennemie de la République ». Le plus grand risque n’est pas tant le noyau de votant fidèle au Front National depuis toujours mais plutôt les déçus des partis qui n’ont pas vu leur candidat accéder au second tour. « Il y a quand même une crainte pour l’abstention, que les gens ne se mobilise pas car leur candidat n’est plus au second tour ». Alors le bulletin dans l’urne ce dimanche sera d’une importance capitale.
Le prochain président sera sans majorité.
Si le ralliement de Nicolas Dupont-Aignant n’a surpris que les plus menteurs elle répond qu’elle « n’en pense assez peu de chose si ce n’est qu’il y est allé seulement pour avoir un financement et un poste ». S’y attarder ne serait-il pas qu’une simple perte de temps ? Pour Fouziya Bouzerda, oui.
Celle qui se dit officiellement « candidate pour la 3e circonscription de Lyon » veut « élire un président à la hauteur de ce que mérite la France ». Les deux potentiels futurs président de la République se présentent aux 4 coins de la France et sont aussi bien accueillis qu’ils ont de popularité dans les communes. Impopulaires, ils risquent de l’être dès le début de leur mandat. Qu’importe, l’Histoire montre que le peuple français est de plus en plus impatient et la prochaine sanction sera les législatives.