Julia a assisté au débat ‘’Peut-on se construire sans frontières ?’’ et nous livre son expérience.
Cette introduction me paraît floue, je n’ai pas bien compris le rapport entre la définition de nouvelles frontières, la possibilité éventuelle de se construire sans frontière et le langage musical. Par la suite ça s’améliore, Keren Ann explique q’un individu peut choisir de se sentir chez soi partout, la langue n’étant pas la seule définition de l’identité, elle n’est qu’un moyen de transcrire une idée ou une pensée. Mais je n’ai pas particulièrement adhéré à ce discours largement basé sur la technique musicale (explication de la place que prend un instrument dans une pièce, la gamme de ces mêmes instruments). Peut –être voulait-elle dire que le langage musical est un langage que tout le monde comprend indifféremment du pays dans lequel on se trouve.
On se rapproche du sujet avec l’intervention de Raphaël Enthoven qui nous rappelle que le mot « frontière » est un oxymore, en-effet elle désigne une clôture ouverte. Il fait ensuite l’analogie à la peau, qui, tout comme l’Etat a besoin d’une frontière « poreuse » afin de pouvoir survivre et de ne pas finir par étouffer. Nous avons tous plus ou moins conscience d’appartenir à un monde commun, un monde dans lequel il faut apprendre aux individus comment ne pas fermer la porte. Il cite ensuite l’éminent philosophe Schopenhauer (néanmoins antisémite) qui pose le postulat que l’homme est foncièrement égoïste mais qu’à côté de ça il existe une forme de solidarité organique entre les êtres. Si l’on meurt le monde ne s’arrête pas avec nous, la vie des autres continue. Il lance ensuite une phrase sans réelle connexion avec les propos précédents mais qui peut nous éclairer sur bien des choses : si les frontières étaient réelles nous n’aurions pas besoin de garde-frontières pour les garder. Il met également l’accent sur l’importance de l’existence d’autrui, autrui qui est ce qu’il y a de plus intime chez soi.
Le débat s’engage ensuite sur la voie de la démondialisation (thème que Mr Enthoven n’a pas l’air de porter dans son cœur). Pour lui on ne peut pas « guérir » de la mondialisation, ce n’est pas un phénomène réversible. Ce thème est brandi par les dirigeants politiques dans un but démagogique même venant de la gauche, ce qui est étonnant car la démondialisation signifie la fermeture des frontières. Keren Ann aborde ensuite la question du cosmopolitisme, en-effet elle semble la mieux à même d’en parler étant donné son parcours personnel. Elle parle de l’importance de préserver certaines cultures dans le but de ne pas être unique, d’appartenir à un groupe, pourtant ceci n’a aucun rapport avec une quelconque notion de communautarisme. Elle décrit par la suite New York comme le lieu de prédilection du cosmopolitisme puisque toutes les communautés ethniques ou religieuses sont amenées à vivre ensemble et à partager leur culture. C’est l’idée du melting pot américain, avec ce mélange permanent et cette imprégnation mutuelle. Mais Kerenn Ann oublie cependant que ce modèle est justement remis en question, on parle actuellement de « salad bowl » c’est-à-dire de communautés qui vivent ensemble mais qui se replient sur elles-mêmes et qui ne mélangent pas. Elle n’a pas pris en compte dans ses propos le déclin du modèle dit du melting pot. Selon Mr Entheven, le 11 septembre est une attaque contre ce modèle cosmopolite. Sur ce point il me parait un peu réducteur et simpliste de faire du cosmopolitisme la seule cause de ces attentats.
En conclusion est abordée l’idée d’Internet comme moyen de briser les frontières. En effet les contacts peuvent se nouer plus facilement entre les individus. Internet peut également repousser les frontières de la dictature, on l’a vu avec l’importance de Facebook pendant le printemps arabe. Seulement Internet peut causer énormément de dommages en démocratie avec la possibilité des gouvernants et des Renseignements Généraux de « fliquer » la population.
Une conférence au thème évocateur que j’attendais au tournant. Finalement elle est retombée comme un soufflé, le débat est parti dans tous les sens, en manquant le fil conducteur qui aurait pu être des plus intéressants. Des idées intéressantes mais ma curiosité demeure insatisfaite sur la possibilité de construire un monde sans frontières.