Rabyha était ce week end à la 25e édition de la fête du livre de Bron, le plus grand évènement littéraire de France.
Cette édition était autant festive que littéraire avec de très nombreuses conférences pour les adultes et des spectacles variés pour les enfants. Ces derniers ont pu se délecter sous les chapiteaux et ont également pu profiter de tours en calèche. Le soleil étant au rendez-vous, je vous laisse imaginer l’ambiance…
L’édition de cette année fut particulièrement suivie et appréciée du grand public qui vint en masse durant tout le week-end assister aux différentes conférences et animations proposées par le l’association « Lire à Bron ».
A noter que cette 25e édition de « La Fête du Livre » a connu une forte progression cette année. En plus des conférences et des spectacles, de nombreux libraires étaient présents, toujours avec ce souci d’être le plus serviable et agréable possible. Là encore, une progression notable a été enregistrée au niveau des ventes et les auteurs présents ont su séduire le public qui s’est présenté en masse devant les divers stands présents pour s’offrir leurs oeuvres.
La « Fête du Livre de Bron » a mobilisé une centaine de personnes (organisation, accueil, stands, libraires, etc) et approximativement 30 000 visiteurs. De l’avis de son organisatrice Colette Gruas, la directrice de l’équipe d’organisation, ce fut une grande réussite.
Si vous n’avez pas eu l’occasion d’y assister, n’hésitez pas à jeter un oeil sur les deux prochains articles : « Pourquoi Lire? », oeuvre de Charles Dantzig et la conférence de Razmig Keucheyan et Jérôme Vidal intitulée « La fabrication de la pensée ».
« Il y a quelque chose de singulier dans la lecture », en effet c’est une sorte de solitude qui se différencie de l’isolement qui lui est néfaste. La solitude permet au lecteur de se couper, à un moment donné, du monde extérieur et d’accorder du temps à un écrivain. Lire c’est s’extraire du temps. La lecture est un acte solitaire qui isole…
« Un des signes des temps et que l’ignorance n’a plus honte ».
A propos de cette maxime, l’auteur expose son avis sur l’hypocrisie qui, d’après lui, est une chose magnifique car elle nous protège des plus puissants devant lesquels nous perdons souvent nos moyens. De plus, il est nécessaire pour les dirigeants de faire semblant d’aimer la lecture. S’ensuit un plaidoyer fort amusant sur les trois derniers présidents de France et leurs soitdisant lectures.
Les gouvernements ne sont pas là pour protéger les écrivains mais pour faire semblant. Cependant, lorsqu’on lui demande si un grand lecteur pourrait être un meilleur président, Charles Dantzig répond que non; la lecture ne rend ni plus intelligent, ni meilleur.
Cette idée que la lecture puisse être influente est une hérésie. Lire rend heureux mais uniquement au moment où l’on lit car la lecture nous transporte hors de nous.
D’ailleurs on peut arriver à saturation après avoir beaucoup trop lu et ce qui au premier abord apparaît comme un défaut peut se révéler être une découverte, une redécouverte des ouvrages oubliés.
Et même si le lecteur se croit passif, cela est faux car il participe, mais pour ce faire il doit accorder « un crédit de temps ou de pages à l’auteur », par exemple lire au moins une trentaine de pages avant de décider si oui ou non il va continuer sa lecture.
Seul petit bémol : l’écrivain sous-entend clairement que les Musulmans sont des destructeurs alors que les « braves moines » réécrivaient encore et toujours de nombreux textes. Il est fort dommage qu’une si brillante civilisation comme celle-ci en soit réduite à ce mot alors que Montesquieu lui-même en faisait l’éloge dans ses « Lettres persanes », la 39e pour être précise…
Bonne lecture et surtout bonne réflexion !
Rhabiha El Machichi