Créé il y a 20 ans par Franck Renaudin, l’entreprise vaudaise est surtout connue pour ses projets humanitaires auprès de populations défavorisées. Présente en Afrique (notamment au Togo et en Sierra Leone), en Asie (notamment au Cambodge et aux Philippines) et en Haïti, l’entreprise revient en France avec un food truck participatif. Rencontre.
Des chefs du Food truck « des saveurs et des ailes » (crédit : association entrepreneurs du monde)
Situé dans un quartier en pleine construction, non loin du métro A, entrepreneurs du monde « n’est pas connu du grand public, mais plus par nos partenaires à l’étranger » précise Leslie Gomez, chargée de projet. Parmi ses nombreux projets pour les plus précaires, l’entreprise développe « beaucoup de micro finance (qui permet aux personnes exclues du système financier classique d’avoir des produits financiers NDLR), d’accès à l’énergie et d’insertion sociale. Ces pays regorgent d’idées et de projets ambitieux, mais ils n’ont pas de financements. On les aide par ce biais-là » continue la chargée de projet. Par exemple, « le projet Nafa Naana, au Burkina Faso, permet aux habitants d’avoir un accès à l’énergie dans un pays qui n’en a pas. Depuis son lancement, on dénombre 9000 foyers améliorés avec des réchauds ou des lampes solaires » déclare elle.
Le programme ICI, programme du futur
Acronyme d’ « Incubation, Création, Inclusion », son objectif est « d’orienter et d’accompagner des entrepreneurs dits fragiles ou vulnérables, parce qu’ils sont bénéficiaires de minima sociaux, des parents isolés et des personnes réfugiées et on les accompagne dans la création d’entreprise par le test d’activité dans le secteur de la restauration uniquement, qui est une nouveauté de cette année et sur la métropole lyonnaise » précise Agathe Simon, chargée de mission du programme ICI. Accompagnés pendant 2 mois en formation collective, les bénéficiaires traitent de tous les aspects, « des démarches administrative jusqu’à la gestion des prix, en passant par trouver des fournisseurs » ajoute-t-elle. Historiquement basé à Poitiers, dans la Vienne, c’est en 2014 que l’association s’installe à Villeurbanne. « À notre arrivée, le quartier où se trouve le siège (Vaulx –en-velin Sud, NDRL) était très défavorisé. À l’époque, l’idée était de faire des actions comme celle que l’on fait en Afrique de l’Est ou en Haïti, dans la métropole lyonnaise, pour des personnes fragiles et de faire rayonner l’Est lyonnais parce qu’il y a plus de potentiels clients, d’entreprises qui nous accueillent et des bénéficiaires potentiels » complète la chargée de projet. Le Food truck, appelé « des saveurs et des ailes » a embauché des chefs du monde entier, « des Géorgiens, des Iraniens, des Syriens, des Camerounais et des Italiens, on veut que les clients connaissent des saveurs d’ailleurs tout en mettant en avant le côté entrepreneurs. Nos chefs feront une tournante pour que les clients puissent connaître les saveurs du monde » continue Agathe Simon. Le programme s’inscrit dans 3 grands objectifs : « l’évaluation et la levée des freins par exemple quand une personne arrive et quelle rencontre un problème de langue française ou de garde d’enfant, on les réoriente vers des structures partenaires, on les forme et on les accompagne et on les suit après la formation selon leur besoin avec nos structures partenaires » énonce la chargée de projet. Mais, au final, pourquoi la restauration ? « C’est un secteur qui est très porteur. C’est ce qu’on appelle ‘’un métier sous tension’’, c’est- à- dire qu’il y a beaucoup de potentiels d’embauche mais il y a très peu de demandes, parce qu’il faut former et la restauration représente quand même 7% du PIB et 1 million d’actifs en France. Mais le cliché qui persiste est que la restauration est facile alors qu’il y a énormément des critères à prendre en compte» argumente Agathe Simon. Espérons que ce projet novateur saura séduire des entreprises locales et s’exportera en France.