Implantés à Lyon depuis l’été 2020, Les Ateliers Amasco accueillent des enfants âgés de 6 à 13 ans le temps des vacances scolaires. L’objectif : lutter contre les inégalités scolaires à travers une série d’ateliers pour développer les compétences psychosociales et renforcer les acquis.
“Le temps libre génère plus d’inégalités que le temps scolaire”. Ce constat du chercheur Pascal Bressoux est partagé par nombre d’observateurs, qui s’accordent à dire que les congés creusent significativement les inégalités entre élèves. En 2011, un rapport de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires imputait cet état de fait à la disparité des activités des élèves pendant les vacances : “activités enrichissantes pour les uns, vacuité d’un temps non mobilisé pour les autres”.
Face à ce constat, Michel Wendling a fondé Les Ateliers Amasco en 2018. L’association concentre son effort sur les vacances pour limiter l’accroissement des inégalités scolaires pendant cette période. Pour se faire, elle accueille des enfants de tous les milieux pour participer à des ateliers ludiques et éducatifs. Lancée en région parisienne, l’initiative a gagné la métropole lyonnaise à l’été 2020. Depuis, des sites ont été ouverts à Lyon 3, Villeurbanne, Vénissieux et Sathonay.
Promouvoir la mixité sociale
En plaçant un idéal d’égalité des chances au cœur de sa mission, l’association veut défendre la mixité sociale. Dès lors, elle pratique une facturation différenciée, indexée sur le quotient familial : selon leur niveau de vie, l’association charge les familles entre 10 et 200 euros pour une semaine d’activités. Parmi les 550 enfants accueillis en 2020, 60% d’entre eux étaient issus des classes populaires. Un tiers vivaient sous le seuil de pauvreté. De la même façon, Les Ateliers Amasco se veulent particulièrement attentifs à l’intégration des enfants en situation de handicap : ainsi, 20% des élèves accueillis l’année passée étaient porteurs d’un handicap.
Si ces chiffres ne sont pas encore atteints à Lyon, l’association compte bien tendre vers cet objectif. A ce titre, Les Ateliers Amasco sollicitent fréquemment les structures en lien avec les publics plus précaires – centres sociaux, associations…
Du point de vue de l’association, cette mixité est doublement bénéfique, parce qu’elle permettrait de réduire les inégalités sociales tout en développant les capacités relationnelles des enfants.
Assurer une continuité pédagogique, dépasser le cadre scolaire
Cette mixité est en effet présente jusque dans les petits groupes formés par les intervenants. “Nous avons la volonté de dépasser la logique des groupes de niveau”, confie Virginie, qui travaille pour l’association : “Nous voulons créer des groupes où les enfants n’ont pas forcément le même âge pour qu’ils développent entre eux la collaboration et l’entraide”. Les ateliers sont en effet en partie axés sur des compétences souvent jugées peu académiques, comme la présentation de soi. Là encore, l’association défend une idée de cercle vertueux : “Un enfant qui n’a pas de très bons résultats scolaires aura souvent tendance à croire que c’est de sa faute. Ce n’est pas nécessairement vrai. Avoir confiance en soi va aider à avoir de meilleurs résultats scolaires, ce qui permettra en retour d’avoir davantage confiance en soi”.
Pour autant, l’association ne souhaite pas complètement s’écarter du programme scolaire, comme en témoigne le profil des encadrants – professeurs des écoles, futurs enseignants en fin d’étude ou animateurs expérimentés. La coordinatrice pédagogique est même une ancienne directrice d’école, et veille à la continuité des apprentissages. Les ateliers sont ainsi construits autour de six thématiques : sciences et mathématiques, français, relaxation, expression de soi, activités d’extérieur et activités manuelles. Pour Virginie, “ce que propose Amasco, ce sont des ateliers qui vont un peu plus loin que le centre de loisirs, où il n’y a pas tant une volonté d’assurer une continuité pédagogique.”
“Amasco” : commencer à aimer
Cette allusion aux loisirs n’est d’ailleurs pas anodine. L’association privilégie une pédagogie “par le jeu”. Si elle souhaite accompagner le programme scolaire, les ateliers n’en sont pas moins des temps de vacances. Les activités mises en place se veulent donc ludiques et épanouissantes pour les enfants : chasse au trésor, ateliers de théâtre, programmation de robots…“Ce n’est pas comme à l’école, conclut Virginie. On aborde des sujets scolaires par le jeu, donc les enfants s’en rendent moins compte et s’en aperçoivent seulement au moment de faire le bilan”.
L’association a déjà ouvert les inscriptions pour les vacances de février – plus d’informations sur le site internet.