Le mercredi 16 novembre à 17H, le nouveau gouvernement de la république d’Italie mené par Mario Monti a prêté serment devant le parlement, tournant ainsi la page « Silvio Berlusconi ». Maxime nous donne son avis sur ce changement.
Samedi à Rome, à la suite de l’annonce de la démission de « il Cavaliere », des scènes de joies ainsi que des liesses populaires ont pu être observées dans la ville éternelle. Cette effervescence traduit un profond soulagement d’une partie de la population italienne, désabusée face aux frasques incessantes de l’ex chef du gouvernement. Et on les comprends.
Entré en politique en 1994, trois fois à la tête du gouvernement italien (1994-1995 ; 2001-2006 ; 2008 -2011 ) , cet homme des médias a incarné l’image d’une Italie dépravée et corrompue, au grand dam d’une population travailleuse et honnête.
En effet, Berlusconi rime avec accusations judicaires. Il les accumules depuis 1990 : fausses déclarations sous serment, falsification de bilan, fraude fiscale, financement illicite de parti politique, corruption de magistrat, achat de faux témoignages…La liste n’est pas exhaustive.
En outre Berlusconi s’illustre aussi sur le terrain des mœurs : Dans le « scandale Rubygate » il est accusé d’inciter à la prostitution une jeune fille ; d’autres soupçons portent sur l’organisation d’orgies dans ses villas romaines. Au pays du vicaire du Christ, la population a de quoi être traumatisée.
De ces accusations, Berlusconi fut souvent condamné en première instance, acquitté en appel, innocenté en cassation. Justice impartiale ou justice d’influence ? À vous, chers lecteurs, de juger.
Pire, il profite de sa fonction exécutive pour faire voter en 2008 une disposition taillé sur mesure : l’immunité judiciaire tant qu’il occupera la fonction de président du Conseil. C’est le remède que M. Berlusconi a trouvé pour lutter contre la justice qu’il qualifiait en mai 2011 de « cancer de la démocratie». Lorsqu’on sait que la justice est l’un des piliers du système démocratique, cette déclaration laisse perplexe sur l’état de la démocratie dans la péninsule à la suite du bail berlusconien.
Bien plus grave pour la démocratie, les raisons de la chute de M. Berlusconi ne sont pas endogènes à l’Italie : l’opposition politique avait essayée à plusieurs reprises de faire chuter la majorité du président du conseil, en vain. La justice ? Elle fut muselée. Les catholiques ? Rien n’en fut. Il restait le peuple. Ce dernier s’est retrouvé à Rome le 16 octobre dans le cadre de la journée internationale des indignés. En dépit d’une forte affluence et des revendications parfois cristallisées autour de M. Berlusconi, rien n’as bougé.
Le départ de M. Berlusconi est dû à la conjoncture internationale, à cette fameuse crise de la dette qui impose aux Etats ‘’en difficulté’’ des plans de rigueur drastiques sous l’égide des pouvoirs financiers. M. Berlusconi est prié de démissionner car les marchés, les institutions financières ainsi que les partenaires européens n’ont plus confiance en cet homme politique. Le peuple italien, quant à lui n’a plus confiance en son dirigeant depuis un bon moment : en mai dernier, sa côte de confiance était de 31%, soit son plus faible score historique.
La démocratie apparait en danger quand le peuple n’est plus maître de ses responsables politiques.
Alors oui la démocratie semble avoir gagné une bataille avec le départ de M.Berlusconi. Cependant c’est une victoire amère car elle n’appartient pas au peuple italien.