Ce 3 février 2025, le gouvernement passe le budget en force avec le 49.3.
François Bayrou, confronté à une Assemblée nationale sans majorité claire, a une nouvelle fois dégainé l’article 49.3 pour imposer le budget 2025. Une méthode controversée, justifiée par l’exécutif comme une nécessité pour éviter l’instabilité institutionnelle, mais dénoncée par l’opposition comme un déni de démocratie. En réaction, une motion de censure a été déposée, mais son issue était incertaine dès le départ.
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Une opposition divisée
Le résultat du vote a confirmé les fractures au sein de l’opposition. Le Parti socialiste avait annoncé qu’il ne soutiendrait pas la motion, tandis que le Rassemblement national a hésité avant de trancher. À droite, les tensions sont également palpables. Laurent Wauquiez, longtemps pressenti pour l’élection présidentielle, voit sa position fragilisée. Il a refusé un poste ministériel, laissant ainsi le champ libre à son rival Bruno Retailleau, désormais en première ligne.
À gauche, entre tensions et recomposition
Les divisions n’épargnent pas non plus la gauche. Après son succès aux présidentielles 2022, La France insoumise espérait imposer son leadership, mais son influence s’est érodée. Les écologistes ont joué un rôle clé dans la réconciliation des forces progressistes, facilitant la création du Nouveau Front populaire. Pourtant, le Parti socialiste, fort de sa progression aux européennes, s’est imposé comme un acteur central du bloc de gauche. Déjà, une précédente motion de censure avait révélé des désaccords internes. Celle-ci ne fait que confirmer que l’unité reste fragile et sujette à des rapports de force constants.
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La motion de censure a été rejetée, et le budget adopté. Mais cette séquence illustre un problème plus profond : un gouvernement contraint d’imposer ses décisions sans véritable majorité et une opposition incapable de s’unir. Le recours répété au 49.3 témoigne d’une crise politique durable, où chaque camp tente d’affirmer sa légitimité, sans parvenir à une véritable stabilité institutionnelle. Le duel entre l’exécutif et l’Assemblée nationale est loin d’être terminé.
Article signé par Sam Bursztein