« Est-ce que je me sens Européen ? Pourquoi tu me demandes ça, t’es bizarre toi. »
C’est drôle d’imaginer que quand on pose cette question, on paraît tout de suite suspect. Et si quelqu’un daigne vous répondre il vous renvoie votre question à la figure : « Et toi, c’est quoi pour toi l’Europe ? » Moi je lui réponds que c’est le Prix nobel de la paix. « La paix, mais à combien ? » On a eu le pack de 6 et le pack de 12 notamment. Et maintenant on est à 25 mais avec plus de pression. Il me répond : « Ah ouais, c’est le pack des nations. » Là on se retrouve, on parle le même dialecte. Mais maintenant si on pense européen, comment on va le traduire ?
L’Europe des langues
Je roule dans une voiture italienne, j’achète mes clopes en Espagne, je bois du whisky Ecossais et je mange des bretzels Allemands. Donc je suis Européen. Sauf que non. C’est plus compliqué que ça.
En France, on apprend, tant bien que mal, l’anglais, l’espagnol, l’allemand et l’italien. Leçon numéro un, on cherche après Bryan, où se cache-t-il ? : « Bryan is in the kitchen. » Ca vous dit quelque chose, c’est la première langue étrangère qu’on apprend. Et c’est pas fameux ! On fera d’ailleurs pas la traduction en Espagnol, Allemand et Italien. Puisque c’est à ça que se résument les langues étrangères en France.
Heureusement, il y a Erasmus pour partager le pack européen. C’est le système d’échange privilégié des étudiants. Il contribue grandement à faconner l’identité européenne. Mais là encore, les destinations favorites des Français sont l’Espagne (6 791 étudiants français) le Royaume-Uni (6 502) et l’Allemagne (3 770).
L’Europe se résumerait donc, du point de vue Français, à quatre ou cinq pays. Tampis pour les vingt autres, moins favorisés pour développer la culture européenne. Quoi qu’en vérité, ne devrait-on pas parler de culture occidentale ?
La culture européenne
Car à y réfléchir de plus près, le GPS dans ma voiture est américain, mes Marlboro que j’achète en Espagne sont Ricaines. En plus, je bois aussi du Bourbon du Tenessee avec des chips au barbecue. Sans parler de mon Iphone.
L’Europe des frontières
Moi j’ai pas attendu Erasmus pour traverser les frontières. A pied ou en scoot très souvent, c’est pas cher. En voiture aussi, et pas toujours en stop. En train c’est compliqué avec les finances. Bien plus qu’en avion. Bientôt on nous dira que Ryanair et EasyJet sont les meilleurs ambassadeurs de l’Europe. Sauf sur le plan du social, bien entendu. On partage les ouvriers mais pas les salaires. Et pourquoi pas partager la dette aussi. Hey Coco, c’est la récession tu comprends !