La Biennale d’art contemporain revient à Lyon à partir du 14 septembre, pour 3 mois et demi d’exposition sur le sujet de la fragilité et de la résistance. Les commissaires Sam Bardaouils et Till Fellrath ont pour l’instant programmés 87 artistes de 39 pays différents.
Après avoir annoncé le thème de la 16ème édition de la Biennale d’art contemporain en octobre 2021, l’équipe est revenue sur les artistes programmés et les avancées de leurs recherches. Malgré une édition reportée en 2022 à cause du Covid, les commissaires Sam Bardaouils et Till Fellrath se sont nourris de ce contexte pour donner à l’exposition le thème de la fragilité, « la temporalité de notre existence » comme le définit Till Fellrath, mêlé à une forme de résistance.
« C’est pour ça qu’on a trouvé le titre « Manifesto of fragility », pour que tous les artistes et les partenaires viennent ensemble écrire ce manifeste de la fragilité », continue Till Fellrath. Pour certains, la fragilité se retrouve dans les matériaux utilisés pour les œuvres, pour d’autres elle se retrouve dans leur parcours personnel ou dans les thèmes représentés sur les productions. Pour la peintre et dessinatrice Sylvie Selig, qui participe à la Biennale, « une vie est faite d’événements, certains joyeux d’autres plus sombres ; mais tous ont cette fragilité dans ce que je désire transmettre ».
Comme la saison dernière, l’événement aura lieu au musée d’art contemporain et dans les usines Fagor, cette année imaginées par Olivier Goethals, lui qui conçoit des créations dans l’espace mêlant sculpture et architecture. Les autres lieux seront annoncés prochainement.
Une exposition organisée en deux axes
Il s’agit d’abord pour la Biennale de s’ancrer très fortement à Lyon. De cette manière, ils souhaitent que cette ville deviennent le cœur d’un réseau de connexion international, pour nouer des liens avec d’autres centres d’art à l’étranger. C’est pour cela qu’ils veulent accueillir 87 artistes de 39 pays différents (la liste reste encore à compléter) pour l’exposition et qu’ils ont 33 partenaires dans 10 pays différents. Parmi eux, plusieurs musées internationaux comme le Metropolitan museum et beaucoup d’institutions lyonnaises, comme l’Opéra de Lyon, la Basilique de Fourvière, le Conservatoire de Lyon etc.
Cette Biennale souhaite également s’inscrire dans le temps, traversant différents siècles. Inspirée de l’histoire et de l’architecture de Lyon, elle est considérée comme « transhistorique », composée d’œuvres prêtées aussi bien par Lugdunum, le musée archéologique que le musée des tissus. « Puisant dans la richesse des collections des musées de Lyon et d’ailleurs, la Biennale de Lyon a pour objectif d’initier une nouvelle lecture des œuvres… », comme indiqué dans le point presse.
Zoom sur le Liban
L’exposition met particulièrement en valeur la ville de Beyrouth dans les années 60 pour montrer la fragilité de la résistance durant la guerre civile et en parallèle la fragilité du Liban actuel avec l’explosion à Beyrouth. Pourquoi le Liban ? Tout simplement, parce qu’il est lié à Lyon historiquement par la soierie, lorsque les Français sont arrivés au Liban pour les filatures de soie. Au total, 230 œuvres seront proposées, réalisées par 34 artistes et 300 documents d’archive. Notamment, des œuvres restaurées après l’explosion du musée d’art moderne de Beyrouth, avec le soutien le gouvernement français. Cette partie de l’exposition sur Beyrouth va déjà ouvrir à Berlin en mars, comme un premier chapitre de la Biennale.
Après Lyon, certaines sections de la Biennale vont voyager dans d’autres pays.