A l’occasion de l’événement ‘’Cité Stand’Up’’ qui avait lieu à la Croix Rousse sur un Gros Cailloux, je fais la rencontre de diverses associations (une association burkinabé par exemple) et d’artistes de divers milieux ; allant du rap, au dessin, en faisant un petit détour vers le flamenco. C’est ainsi que je découvre le talent de Maxence, un dessinateur hors du commun.
Puis, par « perte de motivation », il a décidé de poursuivre à l’école de Bellecour pour étudier la 3D afin de « trouver par la suite, un métier décent ». Cette 3ème dimension ne sera pas non plus à son goût…
Récemment, par le biais de facebook, il fut mis au courant de la journée ‘’Cité Stand’ Up’’ et c’est ainsi que naquît l’idée d’un spectacle consacré au dessin.
Maxence organise sur la scène du Gros Cailloux une bataille de dessin entre différents étudiants d’écoles des beaux arts séparés chacun en deux camps.
Ce « battle » s’organise autour de différentes musiques de 2 minutes chacune sur lesquelles il faut faire une représentation imagée des morceaux musicaux.
L’idée de Maxence était surtout de faire du transmédia, de fabriquer un grand melting pot artistique en créant des mariages entre les différentes cultures.
C’est ce que m’affirme ce jeune scénariste dessinateur qui adore la mixité, il revendique cette idée de « joyeux bordel », comme il aime définir sa philosophie, qui sera le maître mot de ses futures créations.
Lorsque j’aborde le sujet de la jeunesse actuelle, il me dit « regretter ce manque de revendications concrètes » chez celle ci. Des esprits trop « sages » enfermés dans des corps non sains, opposés à des casseurs et des « manifestants trop injurieux et sans inspiration » dans leurs propos. « Où est donc passé le lyrisme des années 68 ? », avec ses revendications bienveillantes de l’ancienne époque.
Lorsque je lui parle du Lyon Bondy Blog, des étincelles font leur apparition dans ses mirettes. Il connait très bien le concept, et avait adoré le livre écrit par nos collègues.
Il me cite tout de suite sa référence de jeunesse, j’ai nommé les NTM (avec le titre « Qu’est ce qu’on attend? »), qui en 1995 parlaient de ces traitements honteux dispensés en périphéries des grandes villes. Et aujourd’hui en 2011 ce qui révolte l’artiste est le fait que « six ans après les émeutes de 2005, rien n’a changé, il y a seulement un ostracisme des minorités plus fort que jamais ». « Les médias et les pouvoirs publics ne cessant de coller cette étiquette néfaste à cette force vive » que sont les jeunes de banlieues, les empêchant de s’émanciper et de se tirer vers le haut. C’est pour cette raison qu’il faudrait, selon le dessinateur, « plus de connexons entre les citoyens » pour s’organiser de manière indépendante ou même « faire publiquement des revendications comme le font les Indignés ».
C’est donc une nouvelle façon de vivre que Maxence préconise pour chacun. Selon lui, il y aurait « beaucoup moins de problèmes entre les habitants si chacun d’eux était plus ouvert » en faisant l’effort de faire la rencontre de son voisin, de connaître la culture de l’autre, sans se renfermer dans une case quelconque.
Il est en effet « difficile de discuter et d’échanger avec des personnes qui ont des idées trop ancrées », pour ceux qui revendiquent leur sexualité, leur handicap, leur couleur, leur religion, etc. « En effet, il est primordial, souligne Maxence, de ne pas oublier son histoire, mais cela ne doit pas se faire au détriment d’une construction du futur. Donc, finalement, plus de dialogues, plus de curiosité au quotidien, cela permettra à la Terre de mieux tourner, non? »
Pour conclure ses propos, Maxence me pose cette rhétorique finale : « personne n’a la vérité absolue, donc qui sont ces gens qui se permettent de juger l’autre, de refuser tout débat sous prétexte d’avoir raison ? ».
C’est cet esprit d’ouverture vers l’inconnu, ce besoin de mélange culturel avec différentes idéologies qui se côtoient que Maxence mettra dans ses futures planches.