Une cinquantaine de personnes ont marché ce dimanche 10 mai 2015 entre la place Bellecour et les Terreaux afin de dénoncer les répressions sanglantes du pouvoir burundais contre ceux qui sortent dans la rue pour s’opposer au troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza.
De nombreux pays africains font face à la problématique des dirigeants qui changent la constitution afin de rester au pouvoir. L’actuel Président du Burundi, Pierre Nkurunziza, n’y échappe pas. Elu en 2005 et réélu en 2010, il s’accroche au pouvoir. Les élections présidentielles au Burundi sont prévues le 26 juin prochain.
Le Burundi, la volonté du président de rester au pouvoir par la force
Le Burundi, pays des Grands Lacs à l’Est de l’Afrique, a vécu une guerre civile meurtrière entre 1993 et 2003. Les accords de paix d’Arusha, signés en 2003, ont permis la résolution du conflit. Ces accords ainsi que la Constitution ne permettent pas au président de briguer un troisième mandat. Malgré cela, le président Nkurunziza s’obstine à vouloir changer la constitution afin de rester au pouvoir. Cette situation a suscité la colère de la population burundaise. Celle-ci est descendue dans la rue de la capitale Bujumbura dès l’annonce le 25 avril dernier de la candidature du Président Nkurunziza à sa propre succession.
Depuis, la situation qui prévaut au Burundi est préoccupante. La répression violente des manifestations contre la violation de la constitution et les accords de paix d’Arusha par le Président de la République a déjà causé des morts et des blessés, et des centaines de manifestants ont été arrêtés et sont torturés dans les différents lieux de détention. Le peuple burundais n’a même plus le droit d’être informé. Les stations radio privées ont été fermées ou n’émettent que dans la Capitale Bujumbura. Face à cette répression menée par le pouvoir, les citoyens burundais fuient en masse vers les pays voisins. La communauté internationale est déjà en alerte face à l’évolution de la situation au Burundi.
Une marche pour la liberté de manifester et de s’exprimer
La marche de ce dimanche à Lyon avait pour objectif de dénoncer les violations massives des droits de l’homme par le pouvoir burundais ainsi que de soutenir les manifestants au Burundi contre le troisième mandat du Président Nkurunziza. Des pancartes « Stop aux massacres », « Respect de la constitution » ou encore « Sauvez le Burundi » fleurissaient dans la foule, accompagnées de cris « Nkurunziza dégage » et « vive le Burundi ». Dans une très bonne ambiance, le cortège est arrivé à la place des Terreaux où l’hymne national burundais a été chanté, suivi de différentes prises de parole des organisateurs et participants pour témoigner de la situation au pays. La présence d’Africains non burundais venus soutenir le mouvement était importante, comme la communauté rwandaise présente massivement, car le plus proche voisin. Mais il y avait aussi des Congolais, Sénégalais et Nigérians. Gracias, étudiant congolais nous explique qu’« il faudrait que la jeunesse africaine en général, et burundaise en particulier, se saisisse de ces problématiques. Car c’est ce qui va déterminer un lendemain meilleur pour l’Afrique ».
La diaspora burundaise aura réussi son pari de marquer de sa présence les rues de Lyon afin de faire entendre leur voix et mettre en lumière la situation du Burundi. Pour eux le combat ne fait que commencer. Ils n’étaient que 50 à Lyon, éspérons qu’ils seront plus nombreux à l’avenir.