Coupe d’Afrique des nations : Naissance d’un symbole africain à une compétition mondiale

Née en 1957 dans un contexte de luttes anti-coloniales, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) est devenue bien plus qu’un simple tournoi de football : un miroir des indépendances, des ambitions sportives et de l’identité du continent.

La Coupe d’Afrique des nations est la principale compétition de football entre sélections nationales africaines, organisée par la Confédération africaine de football (CAF). Créée en 1957, elle se déroule tous les deux ans et a accompagné, décennie après décennie, l’émancipation politique et le développement sportif du continent.


Aux origines de la CAN


La naissance de la CAN est directement liée à la création de la CAF au milieu des années 1950, lorsque des dirigeants d’Égypte, du Soudan, de l’Éthiopie et de l’Afrique du Sud décident de doter l’Afrique de sa propre compétition continentale. La première édition a lieu en 1957 à Khartoum, au Soudan, avec seulement trois participants après l’exclusion de l’Afrique du Sud en raison de sa politique d’apartheid.

L’Égypte remporte ce premier tournoi et s’impose comme la première grande puissance du football africain, en gagnant également l’édition suivante de 1959. Ces premières CAN se jouent dans un continent en pleine décolonisation, où le football devient un vecteur de fierté nationale et un outil de diplomatie symbolique.


Expansion et structuration du tournoi


Dans les années 1960, le nombre d’équipes participantes augmente progressivement, avec l’arrivée de nouvelles nations indépendantes comme le Ghana, qui remporte le titre en 1963 et 1965. En 1968, la CAN adopte un format élargi à huit équipes et un calendrier biennal, ce qui permet de stabiliser la compétition et de renforcer sa visibilité.

Parallèlement, la CAF introduit progressivement des tours de qualification pour faire face au nombre croissant de sélections, marquant le passage d’un tournoi élitiste à une compétition véritablement continentale. La diffusion télévisée à partir des années 1970 contribue à populariser la CAN, qui devient un rendez-vous majeur pour les supporters africains et pour la diaspora.


Symboles, trophées et grandes nations


L’histoire de la CAN se lit aussi à travers ses trophées successifs et ses dynasties nationales. Trois coupes différentes se sont succédé : le trophée Abdelaziz-Abdallah-Salem, conservé définitivement par le Ghana après son troisième titre en 1978, puis le Trophée de l’Unité africaine, remporté pour de bon par le Cameroun après sa troisième victoire en 2000, avant l’actuel trophée mis en jeu depuis 2001.


Certaines sélections marquent des époques : l’Égypte détient le record de victoires, le Ghana et le Cameroun s’installent durablement parmi les grandes nations grâce à leurs titres répétés, tandis que le Nigeria s’affirme comme une puissance à partir de son premier sacre en 1980. Ces succès forgent des légendes collectives et individuelles, et inscrivent la CAN dans l’imaginaire populaire africain.


Professionnalisation et mondialisation de la CAN


À partir des années 1990 et 2000, la CAN s’inscrit dans un environnement footballistique de plus en plus mondialisé, avec la présence massive de joueurs évoluant dans les grands championnats européens. Le tournoi gagne en moyens, en couverture médiatique et en organisation, avec des stades modernisés et des dispositifs marketing proches des grandes compétitions internationales.


Un tournant symbolique survient en 2000 avec la première co‑organisation d’une édition par deux pays, le Ghana et le Nigeria, qui voient le Cameroun s’imposer en finale. Les formats continuent d’évoluer, avec un nombre d’équipes en phase finale porté à 24, signe de la volonté d’inclusion et de la croissance du football africain.

L’histoire de la Coupe d’Afrique des nations raconte à la fois l’essor du football africain et la quête d’affirmation politique et culturelle du continent depuis 1957. Partie d’un petit tournoi entre quelques nations fondatrices, la CAN est devenue une compétition emblématique, où chaque édition réactive des mémoires, crée de nouveaux héros et renforce le sentiment d’appartenance à une même scène sportive africaine

Etienne Aazzab

Etienne a contribué depuis 2 ans dans le journal satirique FOUTOU’ART. Il a intégré l’équipe du « clic 2014 » : Collectif local d’informations citoyennes à partir de novembre 2013. Il rejoint le Lyon Bondy Blog à partir de janvier 2014. Twitter : @AazzabEtienne Ses sujets de prédilection : #Politique #Société #Sport

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