La face sombre de la fast fashion 

En France, comme dans le monde, la consommation de vêtements ne fait qu’augmenter depuis le début des années 2000. Cette surconsommation va de pair avec la surproduction de vêtements. C’est ce qu’on appelle la « fast fashion » ou encore « mode éphémère ou expresse ». Son but est simple, produire et vendre beaucoup à des prix moindres. 

Mais derrière ces vêtements accessibles se cache une réalité bien moins reluisante, tant sur le plan environnemental qu’éthique.

Conditions de travail déplorables 

Afin de proposer des prix toujours plus bas aux consommateurs, l’industrie de la fast fashion s’appuie sur une main-d’œuvre à très faible coût, souvent employée dans des conditions indignes et contraires aux droits humains fondamentaux. Cette main d’œuvre est souvent localisée dans des pays où les salaires sont très bas et où il existe peu de réglementations. Les grandes entreprises de l’ultra fast fashion, telles que Shein ou Aliexpress, externalisent leur production dans des « sweatshops » — littéralement des « ateliers de misère » — où les ouvriers, y compris parfois des enfants, sont soumis à une exploitation intense et inhumaine. Ils y subissent des abus non seulement physiques mais aussi moraux. Les lieux sont souvent vétustes, les salaires en dessous du seuil de pauvreté, les heures supplémentaires non payées, il n’y a aucun accès aux soins de santé au travail, une dénégation du droit de s’organiser en syndicat…

Conséquences environnementales 

L’industrie textile est l’une des plus polluantes au monde et représente 10 % des émissions mondiales de CO2 liée à l’industrie. Elle est alors en deuxième position après l’industrie pétrolière. Outre le fait que la vente de vêtements pollue, sa production aussi. La production de vêtements nécessite une quantité astronomique d’eau, d’énergie et de produits chimiques. À titre d’exemple les fibres comme le polyester ou le nylon, issues de combustible fossile (donc particulièrement polluantes) figurent parmi les plus utilisées en raison de leur faible coût.

Le problème de l’offre et de la demande 

Il serait trop simple de remettre l’entièreté de la faute sur les géants Chinois. Le fait est que s’ils sont capables de produire et de proposer autant de produits, c’est à cause de la demande des consommateurs qui ne cesse de croître. L’essor de la fast fashion va aussi de pair avec l’essor des « micros-trends ». Avec la démocratisation des réseaux sociaux, on retrouve un phénomène récurent : les micros tendances. Ce sont des tendances à très courtes durées qui gagnent en popularité avant de totalement disparaître au bout de quelques semaines. Cet effet de « micro-trend » fait partie des raisons qui poussent les marques à toujours créer de nouveaux vêtements accompagnant les tendances du moment. 

Vol de créations

Le vol venant des entreprises de fast fashion est un sujet controversé, mais bel et bien présent. Les marques de fast fashion se reposent sur leur nom et notoriété pour se permettre de voler les designs originaux des marques indépendantes. C’est un moyen pour les grandes entreprises de fast fashion d’effacer toute concurrence en proposant des produits de moindre qualité à un prix plus avantageux. Les marques indépendantes et éthiques travaillent souvent à la main et produisent de petites quantités, ce qui les pénalise et les empêche de concurrencer les marques de fast fashion. 

Le problème du greenwashing 

Le greenwashing, ou « écoblanchiment », est une méthode marketing utilisée par les grandes organisations, consistant à se donner une image faussement écologique. Face à la montée des préoccupations environnementales chez les consommateurs, les grandes marques utilisent souvent le greenwashing afin de se donner une bonne image, sans prendre de réelles mesures. Le but étant de préserver leur réputation et de ne pas perdre de profit. Cet intérêt écologique est alors uniquement médiatique et non authentique, donc de plus en plus utilisé par les marques de fast fashion.

Article signé Myriam MEZAHEM

La rédaction

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