La première poutre du campus Assia Djebar a été posée hier à Vaulx-en-Velin. Ce futur lieu d’apprentissage et d’émancipation ouvrira ses portes en 2027 pour favoriser l’accès aux études supérieures et répondre aux besoins du territoire, dans une ville où près de 40 % de la population a moins de 25 ans.
Pensé comme un espace d’émancipation, d’orientation et de réussite, ce futur campus universitaire répond à un enjeu de fond. Le décrochage et les difficultés d’orientation rencontrées par de nombreux jeunes vaudais ne relèvent pas d’un manque d’ambition individuelle, mais sont les conséquences d’un environnement social qui les marginalise, les invisibilise et limite leurs perspectives. Alors que les parcours vers le supérieur restent semés d’obstacles imposés par des inégalités structurelles, ce nouvel équipement vise à lever ces freins en s’appuyant sur les atouts du territoire et en rendant physiquement possible une vraie mixité des jeunesses locales. En effet, une structure d’information pour la jeunesse et la vie étudiante s’installera au sein de cette nouvelle architecture et accompagnera le parcours des jeunes de 11 à 25 ans.

Un triptyque au cœur du projet : habitants, jeunesse, savoir
Plus qu’un simple bâtiment, la Cité Assia Djebar est conçue comme un carrefour entre les habitants, les acteurs de l’éducation et les jeunes
Elle accueillera non seulement des formations de l’ENSAL (École nationale supérieure d’architecture de Lyon) qui a besoin d’agrandir ses locaux déjà présents dans la ville, mais aussi des projets portés par l’ENTPE, le Campus des Métiers et des Qualifications, et la Direction Jeunesse et Vie Étudiante de la Ville. L’objectif est clair : faire coexister sous un même toit enseignement supérieur, initiatives citoyennes, culturelles et collaboratives, et ainsi permettre à chacun d’imaginer et construire son avenir.
Christophe Boyadjian, professeur à l’ENSAL et président de son conseil d’administration, insiste sur l’importance d’ouvrir les universités.
Ce projet est porté avec conviction par la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, qui en a fait l’un des piliers de sa politique éducative et urbaine.
Avec un budget total de 13 millions d’euros TTC, financé par des fonds municipaux, l’ANRU, le ministère de la Culture et la Métropole, le chantier a démarré début 2025. L’inauguration est prévue courant 2027. Ce projet s’inscrit pleinement dans les objectifs du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain, visant à réduire les inégalités territoriales par le biais de l’habitat et des équipements publics.
Assia Djebar : une figure inspirante pour nommer ce lieu d’apprentissage.
Donner à ce campus le nom d’Assia Djebar, première femme musulmane algérienne admise à l’École normale supérieure de Sèvres, n’est pas anodin. Écrivaine, intellectuelle, cinéaste et militante, elle incarne le combat pour l’accès au savoir et à l’émancipation des femmes et des peuples opprimés. En rendant hommage à cette figure majeure, le projet affirme son ambition de porter les voix des invisibilisés, de faire de l’école un levier de transformation sociale.
Pour les jeunes vaudais et vaudaises, pouvoir étudier à Vaulx, sans devoir quitter Vaulx, est une avancée concrète. Cela signifie ne plus avoir à franchir des barrières géographiques, sociales ou culturelles pour obtenir un diplôme. Cela signifie aussi voir son quartier devenir un lieu de savoir, de rencontres et de possibilités tout en contribuant au rayonnement et à l’attractivité de la ville.
Article signé Jade DUPOND.