Ce jeudi 5 juin, les députés sont appelés à voter à l’Assemblée nationale sur l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans. Un appel à rassemblement a été lancé par la CGT à 11h, place d’Arsonval (Lyon 3ᵉ), devant le métro Grange Blanche.
Deux ans après l’adoption controversée de la réforme, la contestation sociale trouve un nouvel écho dans les débats parlementaires. Le rassemblement a débuté dès 11h, avec la participation de plusieurs syndicats et formations politiques, notamment la CGT, Lutte ouvrière, la France insoumise, ainsi que le Parti communiste français, à l’origine de la proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites. Malgré une opposition toujours majoritaire dans l’opinion – près de 70 % des Français restent contre la réforme des retraites – la mobilisation de ce jeudi reste timide.
Bernard Coutanson, 65 ans, secrétaire de l’Union Syndicale des Retraités du Rhône (CGT), le reconnaît avec lucidité :
« La mobilisation n’est pas à la hauteur des événements », confie-t-il.
Selon lui, la faible affluence s’explique en partie par la période estivale :
« Beaucoup de gens sont déjà partis ou en fin d’année scolaire. »
Il espère malgré tout la venue de 2 000 à 3 000 militants. Engagé de longue date, Bernard insiste sur l’importance du vote à l’Assemblée avec un objectif, au nom de la CGT : un retour de l’âge légal de départ à 60 ans.
« On veut être entendus par le gouvernement, c’est la première étape, j’espère que ça va être favorable et défendu, je dirais que je suis optimiste ».

Si l’opposition à la retraite à 64 ans restait la revendication centrale, les manifestants ont aussi dénoncé les inégalités salariales et les vagues de suppressions d’emplois, comme l’a rappelé Adèle Kopff, 46 ans, enseignante de mathématiques au lycée Brossolette à Villeurbanne.
Parmi les manifestants, de jeunes militants étaient également présents, à l’image de Lucas, engagé au sein de La France insoumise, venu exprimer sa colère face à une réforme qu’il juge injuste et déconnectée des réalités de sa génération.
LBB : Quels sont vos attentes et ce que vous ressentez en tant que jeune militant ?
Lucas : “On est là aujourd’hui, à l’appel de l’intersyndical. Notamment, sur la question de la retraite qui est une revendication de la France insoumise […] même plus largement, pour revendiquer de nouveaux droits pour se battre pour la justice sociale. On s’y oppose. Voilà, nous, on veut le retour de la retraite à 60 ans”
LBB : Penses- tu que le vote des députés aujourd’hui va plutôt être favorable à la réforme ?
Lucas : “ on voit qu’on n’est pas forcément majoritaire dans l’Assemblée […] c’est compliqué, mais c’est aussi pour ça qu’il faut faire tourner la ligne, contre une réforme qui est détestée par une grande partie de la population.”
Le cortège est parti de la place d’Arsonval (Grange Blanche) dans le 3ᵉ arrondissement, a remonté l’avenue Rockefeller puis le boulevard Ambroise Paré, avant de rejoindre l’avenue Jean Mermoz, dans le 8ᵉ. Contre toute attente, l’Assemblée a voté en faveur de l’abrogation de la réforme, un vote symbolique porté par la gauche, sans valeur officielle.

Signé Lucie Boissin et Myriam Mezahem