Ce mardi 20 mai 2025 s’est tenue la conférence de presse exclusif pour la présentation de la saison culturelle du Théâtre Renaissance à Oullins. Animée par Hugo Frison, le directeur elle lui a permis d’expliciter les différents enjeux de son programme et les objectifs auxquels il a souhaité répondre.
Inauguré en 1982 par Roland Bernard, le Théâtre de la Renaissance constitue aujourd’hui un pôle dans la création artistique. La saison 2024-2025 avait été signe de renaissance pour le théâtre avec le nouveau venu Hugo Frison qui impose une nouvelle impulsion à la direction artistique. Il met la musique au centre de la création théâtrale avec de jeunes compagnies en l’intégrant dans des projets transdisciplinaires. Cette saison a permis d’apporter un renouveau artistique en mêlant théâtre, cirque, musique… Mais également avec une nouvelle politique tarifaire. Cette saison 2025-2026 constitue ainsi une sorte de continuité des objectifs de l’année précédente avec tout de même des changements. Depuis 2013, la ligne de métro B s’arrête à gare d’Oullins, le théâtre jouit donc d’une nouvelle attractivité dû à une meilleure accessibilité qui leur donne un nouveau public.
Retour sur la programmation artistique 2025-2026
Lors de cette conférence, le directeur, Hugo Frison a exposé ses nombreuses volontés pour son théâtre sur la saison 2025-2026. Souhaitant faire de son théâtre un endroit de la musique et lui donner une voix en plateau, de nombreuses propositions ont vu le jour pour cette nouvelle saison. C’est le cas de spectacles proposant de la musique-live, des chanteurs comme le concert de Maliqa le 16 octobre ou celui de Lagon Nwar le 3 février.
Nouvelle aspiration également avec un enjeu d’hybridation, la volonté étant de mêler musique et autres arts tel que le théâtre, le cinéma, la danse, les marionnettes… C’est ainsi qu’est présenté le spectacle Barbara de Rafaèle Huou et Philippe Mangenot qui se produiront le 14 et 15 octobre 2025 ou Esquif de l’autrice et metteuse en scène Anaïs Allais Benbouali ou encore du ciné concert King Kong qui se déroulera le 21 janvier. La saison se clôt sur un spectacle hybride avec OUT le 17 juin de Noémie Boutin, une habituée du théâtre qui mêle musique et art de la rue. Cette volonté d’hybridation se voit d’ailleurs avec le changement de la charte graphique réalisée par le graphiste Boncaillou qui donne à voir cette hybridation avec beaucoup d’éléments imbriqués. Cette affiche présente une juxtaposition d’éléments qui font «théâtre» mais avec une ouverture sur des composants qui renvoient par exemple à la sculpture et une tournure vers la notion de jeu, d’autodérision. Le ton affiché par cette charte graphique est de donner une approche plus ouverte au théâtre avec une place importante pour les graphistes puisque toutes les compositions sont faites main.
Un meilleur impact sur le public
Le Théâtre de la Renaissance souhaite accentuer son ancrage auprès des populations avec des projets sur le territoire. Une envie de développer la convivialité voit donc le jour avec des autours comme les karaokés et les repas qui seront au nombre de 5 sur cette saison. Cette volonté d’accentuer l’accessibilité passe par un pari important du théâtre qui généralise sa politique du tarif choisi avec une grille de 5 prix allant de 6 à 30€ sans justificatif, hormis pour le premier prix. Enjeu de démocratisation culturelle, cette politique s’inscrit également dans une volonté d’augmenter la discussion avec les spectateurs et ainsi questionner la valeur qu’ils accordent aux représentations. Ouvert à tous publics le théâtre fera un tiers de ses levers de rideaux pour les écoles, auxquels s’ajoutent 12 spectacles familiaux.
Les jeunes sont également intégrés avec le comité Jeunes Prog’ pour les adolescents de 12 à 15 ans qui leur permet de choisir 3 pièces qu’ils souhaitent voir proposées au Théâtre de la Renaissance. Pour cette saison, il s’agira d’Alerte blaireau dégâts qui se déroulera du 4 au 6 février, de Ce que je veux dire, du 13 au 17 novembre et de Vive, le premier coup de cœur du comité, un spectacle de Joséphine Chaffin et Clément Carabédian abordant l’inceste. Spectacle essentiel d’après les jeunes pour avancer dans la volonté de briser le tabou sur l’inceste sans minimiser sa gravité.
Un fil rouge pour guider la saison
Saison donc riche en propositions qui, comme la saison précédente, suit un fil rouge dans sa programmation. La saison qui touche à sa fin abordait les thèmes du deuil, de la mort et de la mémoire et cette nouvelle saison garde ce dernier élément mais pour l’articuler cette fois avec une dimension culturelle. L’objectif du théâtre sur cette saison 2025-2026 est d’organiser des rencontres avec différents pays. C’est dans ce cadre que s’inscrit la pièce de Vanasay Khamphommala et de la compagnie Lapsus Chevelü qui se déroulera du 20 au 22 novembre et qui se démarque par sa tonalité musicale. Cette pièce permettra un voyage culturel au Laos en s’appuyant sur une quête de mémoire avec la recherche par Vanasay de sa grand-mère qu’elle n’a jamais rencontrée. I’m deranged de Mina Kavani, abordant l’exil d’une iranienne en France illustre également ce fil. La pièce sera présentée le 9 décembre par la compagnie Grosse Théâtre.
Enfin, 3 temps forts marqueront cette nouvelle saison, Les Rues Sonores du 26 au 28 septembre, un week-end dédié aux arts de rue, Au Fil d’Avril du 2 au 10 avril avec trois spectacles, et Les Fabricants du 21 au 23 avril. 40 propositions, 8 créations, 3 temps forts, des nouveaux enjeux et projets, une politique tarifaire améliorant l’accessibilité à la culture, c’est le résumé de la nouvelle saison du Théâtre Renaissance à Oullins qui se lancera le 10 juin 2025.
Signé Ines Belghit