Partir à la recherche d’un patrimoine culturel presque perdu, celui de l’immigration maghrébine, c‘est ce qu’a permis la soirée Scopitones qui a eu lieu dans le cadre du forum régional Traces et devenir.
Pour la quatrième édition du festival Traces et devenir en Rhone-Alpes, forum régional des mémoires d’immigrés, c’est un véritable travail d’archéologie culturelle qui a été fait. Une soirée scopitones s’est déroulée jeudi 4 décembre dans l’amphithéâtre de l’Opéra de Lyon. Il s’agissait de rendre hommage à tout un patrimoine oublié en projetant ces vidéos musicales produites en France.
Scopitones, vous avez dit scopitones ? Bien avant l’explosion des vidéoclips dans les années 80 aux États-Unis, il y avait les scopitones en France, sorte de juxbox qui associaient son et images. Ces machines, disposées dans les cafés, projetaient les chansons des vedettes de l’époque. Parmi elles, on trouvait des artistes comme Mazouni, Noura, Kamel Hamadi… tout un patrimoine de la chanson française occulté. Il ne faut pas oublier que beaucoup de ces artistes ont vécu en France et ont enregistré sur le territoire.
« La soirée entre dans un cadre large, explique Mustapha Najmi, chef de projet Traces-Aralis. Cette soirée traduit cette présence d’artistes maghrébins en France. Il est important de proposer au public lyonnais ce patrimoine peu vu. C’est un patrimoine populaire qui fait partie de l’histoire de l’immigration. Nous avons essayé d’en faire des acteurs de premier plan comme la productrice de ces petits films : Daidy Davy-Boyer. »
Ces artistes ont permis d’ouvrir une brèche. Même si l’audience de ces scopitones a été limitée à quelques cafés, ces artistes ont permis d’exporter la musique maghrébine sur l’hexagone à un moment où l’immigration était en plein boom. Ces petits films étaient en quelque sorte un moyen de rester en contact avec ses origines. La manifestation fait écho à une anthologie réalisée par Emi France, les Maîtres de la chanson maghrébine en France.
Rochdi Chaabnia