Mardi 7 mars, le pays s’est retrouvé mis à l’arrêt par les multiples manifestations contre la réforme des retraites. À Lyon, les syndicats ont compté 50 000 manifestants, et 3000 à Villefranche sur Saône, toujours selon les syndicats.
Le parcours de la manifestation à Lyon était le même que lors de la précédente, de la Manufacture des Tabacs à la place Bellecour. Le cortège a débuté son chemin aux alentours de 11h, alors que dans la commune de Villefranche sur Saône, le départ était donné à 16h30 place de la Libération.
« Les jeunes ne battront pas en retraite »
Dans tout le pays, les étudiants ont été appelés à un blocage massif des lieux d’enseignement. À Lyon, les établissements comme Science Po et l’université Lyon 2 ont été bloqués.
La personne a l’origine probable de ces blocus serait le député LFI Louis Boyard. Ce dernier a appelé les étudiants à participer à un « blocus challenge », leur demandant de poster leurs plus « belles photos » de blocages de lycées et d’universités, avec un prix à la clé.
Les étudiants se sentent très concernés par la réforme des retraites. Faisant des études de plus ne plus longues, ils ne collecteront pas assez d’annuités, et donc pourraient partir à la retraite encore plus tard que 64 ans.
Déjà touchés par la récente réforme qui a supprimé les repas à un euro pour tous les étudiants sauf pour les élèves boursiers et en situation de précarité. Les étudiants ne trouvent pas ça normal de réduire leur accès et expriment leurs opinions sur les réseaux ainsi qu’en bloquant et en manifestant cette semaine.
Une manifestation pacifique d’un côté, un second mai 68 de l’autre.
À Villefranche sur Saône, c’est en musique que le cortège de manifestants a défilé dans la rue Nationale, rue principale de la ville. Les différents partis qui prenaient place dans la manifestation étaient sous une entente commune contre une réforme. Un parti satyrique a même trouvé sa place sans causer de grabuge.
Ces manifestants parodient les dires de la droite en manifestants « pour » cette droite. Le mouvement a été crée par des intermittents du spectacle, pour Martin, c’est « le discours officiel poussé à l’extrême de son absurdité ».
À Lyon cependant, la manifestation ne sera pas restée toute rose, et le 69 s’est transformé en 68.
Des vitrines de banques et d’agences d’intérim ont été brisées tout comme certains panneaux publicitaires. De légers incendies ont aussi éclaté dans les rues, quelques manifestants ont mis le feu à des poubelles dans la rue Sébastien Gryphe.
Les forces de l’ordre ont dû recourir à des moyens de dispersion comme l’usage de gaz lacrymogène et celle d’un canon à eau. Ces moyens ont été pris pour répondre aux jets de projectiles de certains manifestants sur les forces de l’ordre. Ces débordements auraient fait 35 blessés chez les forces de l’ordre et 7 chez les manifestants. 6 personnes ont aussi été interpellées à la suite de ces violences.
Il ne faut cependant pas s’en tenir aux débordements, les manifestations sont faites pour exprimer de manière pacifique les opinions de la population. Pour beaucoup de participants comme Dominique, continuer de se mobiliser et de bloquer est primordial pour se faire entendre.
« C’est la plus importante mobilisation depuis janvier, bravo aux Caladois », a annoncé Michel Catelin, secrétaire général de la CGT Villefranche Beaujolais.