La ville de Villeurbanne, au côté des étudiants de l’université Jean Moulin III, organise une semaine culturelle dans le domaine du théâtre. Tous les soirs se jouaient, au théâtre national populaire de Villeurbanne, plusieurs pièces interprétées par des étudiants. Dont Medea, version italienne de Médée, tragédie en cinq actes de Pierre Corneille, une pièce de théâtre des plus emblématiques.
Pas besoin de décors, quand on a Médée
Les étudiants de l’université Jean Moulin III ont livré une représentation de l’œuvre revisitée et délivrée en italien, accompagnée de sous-titres en français sur un écran disposé au-dessus de la scène. Pour accompagner la pièce, un décor simple composé d’un fond noir avec, placé en son centre, un petit escalier de trois marches, recouvert d’un drap noir et d’un long tissu beige.
Au commencement, nous pouvons apercevoir deux jeunes hommes : Jason, mari de Médée, ainsi que Créon, roi de Corinthe. Les décors sont minimalistes mais suffisants. Au cours d’une scène, un visage, celui du père de Médée, apparait. Il est représenté comme un grand homme par la taille de la projection mais également par sa voix modifiée. Un effet qui lui donne une voix très grave, presque inhumaine. Sa mise en scène s’aggrave par le teint de l’image en noir et blanc, intensifiant les traits de son visage. Lors d’une scène de Médée, toutes les femmes ont la main rouge sang, illustrant sa haine et sa soif de vengeance. Elles sont toutes vêtues d’une longue robe noire ; la lumière s’y reflète, mettant en valeur leurs silhouettes féminines. Les deux hommes de la pièce sont, quant à eux, habillés comme au moyen-âge, Créon étant un peu plus élégant.
Médée ou la colère incarné
Pour rappel, Médée est une tragédie en cinq actes, cependant, seul l’un d’entre eux est joué ce soir-là. Il exprime la colère de Médée, envers son mari Jason qui l’a lâchement abandonnée pour en épouser une autre, Créuse. Médée est représentée par une dizaine de femmes, intensifiant son personnage et montrant l’ampleur de sa colère, comme si elle était détruite en plusieurs morceaux. Les scènes sont amplifiées par la rage du personnage principal, cherchant une vengeance à l’encontre de Jason et sa nouvelle épouse. Toutes les femmes qui représentent Médée ont un dialogue très poignant. Elles crient, hurlent et prennent beaucoup de place sur le plateau, ce qui maintient l’attention du spectateur.
Jason et Médée n’apparaissent qu’une fois ensemble lors d’un échange, pour cette scène une seule actrice est présente. La femme montre son désarroi, Jason, lui, subit sa colère. Incapable de s’en défendre, il sait qu’il a commis une erreur et part sans s’excuser. Décuplant la rage de Médée, la changeant à tout jamais. Pour conclure, un dialogue se fait entre Créon (roi de Corinthe) et toutes les représentantes de Médée. Cette fois-ci le dialogue est réciproque, mais toujours dans le registre de la haine. L’homme défend et aide son ami en kidnappant les enfants de Médée pour ainsi protéger la nouvelle épouse de Jason. Déclenchant la folie de l’héroïne. Le roi maintient tout de même sa supériorité avant d’admettre ses torts et de se retirer. C’est sur ce constat que la pièce prend fin.
Une performance aboutie qui donne envie
Les étudiants de l’université Jean-Moulin III ont su livrer une prestation originale de l’œuvre. Donnant envie dans découvrir les actes restants. A la sortie de la représentation une question persiste. Médée aura-t-elle sa vengeance ?
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Emma Laurens