Les travailleurs sociaux bénéficieront de la même revalorisation salariale (183 euros net par mois) accordée par le gouvernement aux personnels de santé et des Ehpad. Selon le premier ministre Jean Castex, elle sera effective au mois d’avril.
Justice a été rendue. Les travailleurs sociaux seront désormais logés à la même enseigne que les personnels de santé et des Ehpad. À l’occasion du Ségur de la santé le 1er juin 2021, le salaire des personnels des établissements de santé et des Ehpad a été revalorisé (183 euros net par mois) avec le complément de traitement indiciaire (CTI). Cette initiative a été jugée comme une injustice par les éducateurs et assistants sociaux travaillant dans les secteurs de la protection de l’enfance et de l’aide aux personnes vulnérables. Selon le communiqué de presse de la métropole de Lyon, le gouvernement avait justifié sa décision par « des cadres de travail différents, notamment entre les personnels de santé en EHPAD et entre les éducateurs spécialisés ou assistants sociaux, et les personnels du tissu associatif ». Cette résolution est le fruit de plusieurs mois de combat et de négociations des organisations du secteur médico-social avec le gouvernement.
« Valoriser les rémunérations des travailleurs sociaux n’est pas seulement un geste de remerciement »
La Métropole de Lyon avait déjà entendu les revendications de ces agents de la fonction publique et décidé d’aider le secteur en leur versant une prime exceptionnelle le 27 septembre 2021. Dans le communiqué de presse, Bruno Bernard, Président de la Métropole de Lyon a salué la décision prise par le gouvernement : « Après avoir relancé à plusieurs reprises le Premier Ministre à ce sujet, l’exécutif métropolitain se réjouit de cette avancée […]. Valoriser les rémunérations des travailleurs sociaux n’est pas seulement un geste de remerciement ; il s’agit d’une mesure de reconnaissance de la valeur de ces métiers, pour également renforcer leur attractivité. N’oublions pas que pendant la crise sanitaire, les travailleurs sociaux se sont retrouvés en première ligne, au même titre que celles et ceux qui ont travaillé au sein de l’hôpital public ». La Métropole va participer avec l’Etat à cette revalorisation en investissant plusieurs millions d’euros.
Des travailleurs sociaux qui se sentent enfin écoutés
Pour Isabelle, monitrice-éducatrice dépendante de l’IDEF (institut départemental de l’enfance et de la famille) sur l’unité du Coliou qui accueille des enfants de 11 à 14 ans, c’est une véritable délivrance. La situation est en effet particulièrement difficile pour ces travailleurs : « On demande des augmentations de salaire régulièrement parce que le travail devient de plus en plus compliqué. On a de moins en moins de jeunes professionnels qui veulent venir travailler, beaucoup partent ailleurs parce que la pénibilité au travail est de plus en plus accrue ». L’établissement, qui accueille en urgence des enfants de toutes les tranches d’âge, est ouvert en permanence. Isabelle perçoit cette inégalité de traitement comme « une non-reconnaissance de notre métier, de notre valeur. Parce que si nous, on n’existe pas, où vont aller les enfants qu’on accueille ? On est le seul établissement d’urgence sur Lyon, nos unités sont souvent pleines. C’est une structure utile, nécessaire et plus qu’obligatoire sur une métropole ». Il est également difficile de recruter des soignants pour l’IDEF puisqu’ils ne peuvent pas bénéficier de cette revalorisation s’ils travaillent dans le secteur médico-social. Cette aide, demandée depuis que les soignants ont pu en bénéficier ne sera pour autant effective qu’au mois d’avril et « ne sera sans doute pas rétroactive » regrette la monitrice-éducatrice.