par Le candidat à l’élection présidentielle Europe Ecologie les Verts (EELV) Yannick Jadot est venu à Lyon ce samedi 29 janvier pour présenter son programme. Il axe son « projet des possibles » sur deux points : le climat et la justice sociale.
Samedi 29 janvier, sur les quais Perrache à Confluence, c’est le grand jour pour Yannick Jadot, candidat Europe Ecologie les Verts (EELV) à l’élection présidentielle : il présente aujourd’hui son programme « Le projet des possibles » à Lyon. Il est 14h30 ; la salle, toute de vert vêtue, accueillent peu à peu les participants du meeting. La presse locale et nationale est là également. Quelques minutes plus tard, ce sont le maire de Grenoble, Éric Piolle et la maire du premier arrondissement de Lyon, Yasmine Bouagga, qui présentent le début de la rencontre. L’occasion pour eux de rappeler les autres villes EELV, dont les maires sont en visio en direct pour suivre le meeting : Bordeaux, Poitiers, Nouvelle Aquitaine, Strasbourg, Lorient, Agen, Nevers etc.
C’est ensuite au tour du maire de Lyon, Grégory Doucet, de prendre la parole pour revenir sur son mandat et également sur la candidature de M. Jadot. « Il y a deux ans ici-même, dans cette salle, presque dans la même configuration, le « projet des possibles » était pour Lyon, pour la Métropole de Lyon et… on l’a fait ! Aujourd’hui, le visage qui incarne notre force de caractère partagée, c’est celui de Yannick. Il est pour cette élection [présidentielle] notre champion ! » Et s’adressant au candidat : « Sache qu’à Lyon, ici, nous sommes fiers que tu aies choisi notre ville pour présenter ton « Projet des possibles ». Il évoque également le quinquennat de Macron dit « de renoncement », estimant que « notre pays s’est ridiculisé » et que ce président « entrave les changements nécessaires ». « Make our planet great again », déclare-t-il, avant de conclure, encensé par la foule qui agite des drapeaux français, européen et « Jadot 2022 » : « Vive la République écologique ! »
Avant que Yannick Jadot arrive sur scène, les deux présentateurs reprennent la main pour donner la parole à deux maires en duplex, celle de Poitiers, Léonore Moncond’huy et celle de Strasbourg, Jeanne Barseghian. Elles reviennent chacune sur les mesures mises en place dans leurs villes respectives, comme « la gratuité des transports pour les moins de 18 ans » à Strasbourg. Enfin, le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, a juste le temps de dire quelques mots concernant son territoire, confiant que « la métropole se porte bien » mais déplorant le manque d’accompagnement de l’État. « Nous démontrons que l’écologie est compatible avec l’économie et qu’on redonne du sens à cette économie, à nos vies, à ce que l’on consomme. »
Yannick Jadot entre en scène
C’est enfin la venue de Yannick Jadot, acclamé par le public. « L’écologie avec nos maires est une promesse tenue », affirme-t-il, tandis qu’il reproche au gouvernement actuel son inaction : « Ça suffit ! Ils n’ont rien fait, la gauche, la droite, et aujourd’hui les Français et les Françaises en payent les conséquences. Je serais le président de l’écologie et du pouvoir de vivre. » Pour lui, il est temps d’ « arrêter de subir » : « Nous allons agir ; no more blablabla. »
« 2022, l’année où tout doit changer, l’année où tout peut changer ; alors, changeons ! Changeons, c’est le slogan pour mobiliser toute la société. […] Ce n’est pas seulement un slogan, c’est une alerte. » Lors du meeting, son programme est distribué et également mis en ligne. Au total, 120 grandes mesures, listées plus ou moins lors de son discours ; il axe sur deux points principaux, le climat et la justice sociale.
Le climat, son cheval de bataille
« Notre projet permet de baisser d’au moins 55 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 », promet-il. Il souhaite reconnaître le crime d’écocide ; c’est-à-dire qu’il y aura des sanctions pénales pour ceux qui détruisent l’environnement et mettent en danger les milieux naturels. Il veut également remettre l’impôt sur la fortune, en fonction de l’engagement des patrimoines dans la transition écologique. « Les plus vertueuses payeront moins, les plus polluantes payeront plus ! La TVA sera supprimée, par exemple, pour les produits bios. »
10 milliards d’euros seront investis par an dans la rénovation thermique des logements et des bâtiments publics. Une mesure qui devrait, selon Yannick Jadot, créer 100 000 emplois dans les métiers du bâtiment et de la performance énergétique.
5 milliards d’euros seront également investis pour étendre les lignes desservies et améliorer les fréquences. Il évoque également un investissement dans les « trains du quotidien », pour relancer 15 nouvelles lignes de train de nuit et un « covoiturage gratuit » grâce au forfait de mobilité durable. Et qui dit nouvelles formes de transport, dit vélo ; Yannick Jadot a pour volonté d’augmenter de 500 millions d’euros par an le fonds vélo.
Sur le sujet du nucléaire, il « [fermera] les réacteurs les plus vieux et les plus dangereux », précisant que ce sera fait « de manière progressive et maîtrisée ».
« Je veux maintenant parler du vivant. Nous protégerons les espèces et les espaces naturels. » Il souhaite sortir la France de l’élevage industriel d’ici 10 ans et créer un défenseur.se des droits de la nature, avec un ministère dédié à ça. Il est également question d’interdire les produits les plus toxiques comme le glyphosate ou le néonicotinoïde.
Il veut travailler avec les paysans, les agriculteurs et leur donner les moyens de mettre en place cette transition écologique : « L’agriculture biologique doit devenir notre modèle de référence ».
Vers une justice sociale
« Le climat et la défense du vivant sont notre point de départ ; mais la justice sociale est notre chemin », annonce-t-il. Yannick Jadot créera un revenu citoyen à 920 euros, automatique et accessible dès 18 ans.
700 000 logements sociaux seront construits sur les 5 ans du mandat, le taux de logements sociaux sera relevé à 30 %.
« Nous interdirons les nouvelles installations Ehpad à but lucratif », précise-t-il. Il parle également de l’accessibilité aux personnes en situation de handicap, avec la création d’une agence nationale de l’accessibilité et l’allocation individualisée pour les adultes handicapées.
Il veut « immédiatement » augmenter le SMIC à 1 400 euros net et le porter à 1 500 à la fin du quinquennat. Il souhaite également restaurer le compte personnel de pénibilité dans le calcul des droits à la retraite. Et pour finir, le candidat promet « une grande négociation nationale » pour aller vers une réduction du temps de travail. « Cela peut être les 32 heures, la semaine de quatre jours, ce seront aux partenaires sociaux et aux citoyens de le décider ».
En ce qui concerne la santé, il a pour objectif d’augmenter le nombre de lits dans les hôpitaux publics en fonction des besoins de la population et d’empêcher les médecins de s’installer dans une zone déjà bien pourvues en médecin. En complément, il mettra en place une obligation de débuter son exercice de médecin dans un désert médical.
« Parcours sup avec nous, c’est terminé ! », assure Yannick Jadot. 60 000 à 100 000 places d’étudiants seront créées.
Il termine sur le sujet de la démocratie, précisant qu’il est important d’en « remettre de partout ». « Un seul objectif : transformer l’espoir en victoire », clame le candidat avant de conclure par « Vive l’écologie, vive la République et vive la France ! ».
