Avant le premier tour des élections municipales de Givors qui aura lieu ce dimanche 5 décembre, le Lyon Bondy Blog est allé rencontrer les candidats des 6 différentes listes. Nous sommes partis à la rencontre de Christiane Charnay, ancienne maire de la ville et candidate Gauche Unie. Elle nous reçoit avec son directeur de campagne Yves Cotten.
Pouvez-vous vous présentez ?
Je suis Christiane Charnay, je suis givordine avant tout, citoyenne givordine. J’étais maire jusqu’en 2020. Je fais parti de la municipalité depuis 1995, j’ai été première adjointe de 2001 à 2017. En 2017, Marcel Passi m’a passé la main et je suis devenu maire en septembre 2017. J’ai aussi été salarié de la CPAM de Lyon et suis retraité depuis 2016.
Pourquoi vous représentez-vous à ces élections ?
J’aime cette ville, j’en suis fière et je suis très près des habitants. Ils me connaissent, me font confiance, c’est moi qui aie exercé un recours pour l’annulation des élections au tribunal administratif et au conseil d’état. Je suis prête à reprendre cette mairie !
Quel est selon vous le bilan de Mohamed Boudjellaba ?
Christiane Charnay : Je crois que beaucoup de Givordins ont été énormément déçus du bilan de l’ancien maire. Ça été un peu catastrophique, méprisant pour les Givordins.
Yves Cotten : Il y a eu un activisme de la part de cet équipe, mais qui n’a pas touché tous les sujets. Les sujets sociaux n’ont pas été réglés par exemple et certains services municipaux ont été très mal gérés. Cela a abouti à une désorganisation des services, sans parler du ‘’burn-out’’ des salariés. Ce coté du bilan est problématique et va nécessiter des mesures d’urgences dès que nous serons réélus. Après ça, il y a des choses qui on été faites pour démolir une partie du mandat précédent : les maisons citoyennes de quartiers pour aider les gens à avoir le contact avec la mairie et les différents services de proximité, ont été supprimer. Donc les gens dont totalement perdus. Il y avait un service ‘’logement’’ qui a carrément été laissé à l’abandon pendant 12 mois par la ville. À Givors, beaucoup de logements sont insalubres ou mal entretenus et les gens ont tout de suite senti qu’il y avait un effondrement de la qualité de ce service de la part de la ville. Il y avait des fêtes à Givors qui ont été supprimées et remplacées par des choses mal organisées. On avait par exemple mis en place un centre de bien-être qui été prévu avec la piscine municipale, mais comme Mohammed Boudjellaba l’a supprimé, la piscine a du fermer tout l’été. Il y a eu des actions de façades qui ont été menées mais le fond est problématique. Aujourd’hui, ce que la plupart des Givordins disent, c’est qu’il y a un gros problème à la municipalité, notamment de comportement. C’est d’ailleurs ce qui est le plus ressenti, que le maire n’est plus aller visiter ces habitants pendant 15 mois. Donc un sentiment de mépris, d’abandon qui s’est répandu dans les quartiers.
Quels sont les enjeux de givors selon vous ?
Nous avons 4 enjeux problématiques majeurs. Tout d’abord, la santé car nous avons un manque de médecins traitants à Givors et la fermeture du service d’urgence de l’hôpital. Nous voulons également parler de sécurité car il y a un sentiment d’insécurité et délinquance chez les habitants. On va essayer de travailler avec les habitants pour qu’il y a ai une instance de concertation entre eux et la Police nationale et municipale parce qu’on se rend compte que le terrain était un peu abandonné. Puis on veut aussi s’occuper de la circulation-transport-mobilité et du développement économique avec l’emploi.
Quelle relation de givors avec la métropole ? comment travaillerez-vous avec eux ?
Je suis conseillère métropolitaine dans la majorité. En tout cas, si je suis réélue on travaillera avec la métropole notamment sur un projet de territoire que j’avais engagé en 2019 que l’ex-maire à continué et qui est très important.
Yves Cotten : Un autre sujet important avec la métropole, c’est la Zone à Faible Emission. C’est une priorité car 75% des gens qui travaillent à Givors prennent leur voiture pour aller à Lyon. Il n’y a pas suffisamment de moyens de transports à Givors. La ZFE est un enjeu important de négociations avec la métropole. Les habitants de Givors ne sont pas très aisés et il faut les mesures de compensation pour eux de la part de la métropole.
Givors a 9 quartiers différents et l’ancienne municipalité à enlever les 6 permanences citoyennes. Qu’allez-vous faire pour la démocratie participative ?
L’ancien maire a fermé les maisons citoyennes dès qu’il est entré en fonction. Or, c’est un lieu de démocratie participative, les habitants savaient qu’ils seraient entendus et que leur problématiques remontraient jusqu’en mairie. Si on est élu, on les réouvrira car elles sont un véritable tremplin entre les quartiers et la mairie.
Lors des dernières élections municipales, il y a eu près de 60% d’abstention. Comme expliquer ce désamour ?
L’année dernière on était en plein Covid. Je pense que ça a beaucoup joué, d’autant plus qu’au mois de mars, 2 jours avant le scrutin, on annonçait un confinement. On le voit, nationalement, il y a depuis des années de plus en plus d’abstention. Je pense que c’est une véritable crise de la démocratie participative qui est en jeu.
Pourquoi les gens viennent à Givors ?
Les personnes qui viennent à Givors trouvent beaucoup de choses : des structures petites enfances, des associations culturelles ou sportives, des écoles. On est équipés comme une ville de 40 000 habitants. Je pense que c’est ce que regardent les nouveaux habitants, tous ces éléments qui constitue la vie sociale de la ville.
Yves Cotten : Les prix de l’immobilier sont abordables contrairement à ceux de Lyon. Les gens cherchent un logement et Givors n’est pas cher car on a beaucoup de logements anciens. Donc c’est cet équilibre-là qui fait que des gens viennent, et que certains partent pour aller chercher ailleurs. C’est un ensemble de paramètres.
Comment redonner de l’attractivité à la ville ?
Sur le développement économique, on a pas mal de boulot à faire. Mais on est bien placé : on est un véritable carrefour entre Lyon, Saint-Étienne et Vienne. Je pense que l’attractivité de Givors fait que beaucoup de gens viennent.
Yves Cotten : Le développement économique est à la fois un problème général et particulier. On a décidé de créer une instance avec les entrepreneurs pour essayer de cerner une ligne pour la ville. On va mettre avec cette instance les entrepreneurs et la mairie au chevet de la ville. Puis, ce qui fait que les gens restent dans une ville, c’est l’animation des commerces et de la vie festive. Il y a une tristesse qui s’installe, puisque le schéma de festivités qui était organisé avant à été abandonné et remplacer par 1 ou 2 concerts. Les gens s’ennuient s’il n’y a rien pour les divertir. Donc l’attractivité de Givors va passer par l’emploi, mais aussi par des animations. On a un grand projet d’aménagement des berges du Rhône et du Giers. L’une de nos actions va être de recréer des lieux de convivialité. Après l’épisode Covid, les gens ont besoin de se retrouver, de faire la fête.
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