Deux familles dont les enfants sont scolarisés dans l’école élémentaire Mazenod, sont à la rue. Le collectif Mazenod, afin de les aider à leur échelle, a organisé un goûter solidaire jeudi après-midi pour permettre de payer des nuits d’hôtel. Un moyen aussi de faire venir des élus pour échanger avec eux et trouver des hébergements d’urgence.
Depuis septembre, une famille, dont l’un des enfants est scolarisé à l’école élémentaire Mazenod dans le 3ème, est à la rue. Celle-ci est en demande d’asile et n’a pas de solution d’hébergements proposée par les autorités : « La famille est dans une demande non prioritaire donc elle s’est retrouvée à la rue. Une fois qu’on a su ça, on a mobilisé les économies qu’on avait, on a fait des goûters et on a payé des nuits d’hôtel à cette famille. Tout en alertant les autorités : la mairie, la préfecture », expliquer Benjamin, membre du collectif.
Seulement ce qui inquiète particulièrement le collectif, c’est que rien n’a été fait encore. « Chacun se dit non-compétent et se renvoie la balle entre la préfecture, la Métropole, la mairie. On est en lien avec la mairie mais les élus envisagent l’occupation d’école dans l’école où les enfants sont à la rue. On a l’impression que l’occupation d’école est institutionnalisée maintenant », continue Paul, également membre du collectif. Il précise qu’il souhaiterait avoir des solutions plus pérennes et que les réponses des élus sont trop tardives : la mairie promet une réunion le 7 décembre.
« On n’a plus le temps là ! Pourtant, nous les parents, on a repéré des logements vacants dans le quartier qui appartiennent à la mairie, pour héberger les familles en urgence. Là, c’est une famille mais il y en a d’autres qui arrivent », s’insurge Benjamin.
Ce n’est pas la première fois
Le collectif s’est créé il y a 6 ans, un peu dans les mêmes circonstances : « des familles à la rue, des enfants scolarisés dans l’école et des élus et un état défaillants pour leur fournir un logement », explique Paul. En 2015, le collectif Mazenod avait mis les familles à l’abris à l’école et avait déjà occupé l’école pendant trois mois. Mais les circonstances étaient plus simples, « c’était plutôt en printemps-été donc plus facile par rapport aux températures. Malheureusement, aujourd’hui la situation s’est reproduite ; il y a une famille qui est arrivée en septembre, une mère et son enfant. Puis il y a une autre famille arrivée début novembre avec 2 filles scolarisées dans l’école. »
Déjà, à l’époque, les parents d’élèves n’avaient pas eu de réponses de la mairie et de la préfecture. Alors, cette fois-ci, ils ont essayé de proposer des choses concrètes aux différentes écoles concernées par les mêmes problèmes : demander de mettre à disposition des logements de fonction vacants, dont ils connaissent l’existence. Leur allié de taille c’est aussi l’association Jamais sans toit, qui sont en contact, eux, avec la préfecture.
La mairie : « On cherche des solutions »
Plusieurs élus de la mairie étaient invités au goûter pour pouvoir discuter du sujet. L’adjointe à l’éducation du 3ème s’est déplacée pour l’occasion, souhaitant montrer « son soutien » aux parents d’élèves et avoir du dialogue. « Face à cette situation, on est touché et on cherche des solutions. Mais ce n’est pas de notre compétence. On est en discussion avec la préfecture pour essayer de trouver des solutions et leur faire des propositions qui puissent les aider dans leurs compétences à eux. »
« Des écoles sont occupées dans le 7ème et dans le 2ème arrondissement. C’est peut-être bientôt notre tour mais on aimerait éviter et trouver une solution plus adaptée », conclut Benjamin.