Nouveau président du club de Lyon La Duchère, et directeur général de l’entreprise 6eme Sens Immobilier, Jean Christophe Vincent est l’homme ambitieux qui a succédé récemment à Mohammed Tria. Habitué du club et du quartier, M.Vincent semble rempli d’espoir pour la suite. Pour le Lyon Bondy Blog, il raconte son arrivée ainsi que tous les projets qu’il espère mener.
Lyonnais pur et dur, Jean Christophe Vincent est devenu le nouveau président du club de football de Lyon La Duchère. Homme politique, directeur général et désormais à la tête d’un des clubs lyonnais les plus suivis. Il a accepté de répondre à nos questions lors d’une interview exclusive.
Comment s’est passée votre prise de fonction au sein du club en tant que nouveau président ?
Ma prise de fonction a été assez simple. Je suis dans le club depuis longtemps, j’étais ami avec le frère de Mohamed Tria. J’ai beaucoup d’espoir pour ce que nous allons mener et j’arrive avec de nombreuses idées.
Quel est votre passif avec le club Lyon la Duchère ?
J’habite depuis 1999 à Vaise, mais j’ai une attache particulière avec le quartier de la Duchère. C’est là-bas que mes parents travaillaient, se sont rencontrés, et bien que je ne sois pas un enfant de la Duchère, c’est là bas que j’ai passé pas mal de temps étant plus petit, à jouer au foot évidemment. À la demande du frère de Mohamed j’ai d’abord rejoint l’équipe pour gérer les relations avec les partenaires publics et privés. Moi je travaillais en politique, donc je connaissais tous les élus, c’était un certain atout. Au début je cherchais des sponsors, je soutenais Mohammed dans ses projets, mais je ne m’occupais pas du tout de la partie sportive. Je me suis toujours intéressé à l’aspect social et sociétal du club, mais je suis aussi un sportif dans l’âme.
Malgré l’annonce de l’année blanche pour la N2 par la fédération, vous voilà relégués, que s’est-il passé ?
On a fait un recours devant le Conseil d’État, mais on est National 2. La fédération ne nous a même pas répondue, ils nous ont complètement ignorés. Il y a trois semaines, on est passé devant le comité national olympique de sport français, un organisme de conciliation. Il n’y a eu véritablement aucune conciliation, la présidente avait, dès le départ, son point de vue. La FFF n’a même pas eu besoin de se défendre.
On est dans un cas qui n’était pas prévu par les instances du football. Ils ont déclaré une saison blanche, qui signifie normalement pour la N2 qu’il n’y a ni montée, ni descente .Mais voilà comme il n’y a pas de montée, on ne peut pas faire descendre quatre équipes de N1, ce serait inégal pour les poules. Le règlement prévoit donc que le dernier doit absolument descendre, on a été relégué. Il n’y a pas eu de discussion, ils ont pris le club arrivé en cinquième en N2 et ils ont choisi de le faire monter pour ne pas jouer avec 17 équipes. Mais ils ont été choisis sur l’avant-dernière saison, et sur une saison incomplète en plus. C’est une situation ubuesque, l’éthique sportive n’est pas respectée.
Nous a cette époque là, on jouait la première partie de National 1, quand eux jouaient celle de National 2, c’est pas cohérent. J’aurais accepté qu’ils jouent à 17 équipes, on était dernier, c’était à nous de descendre. Mais là, c’est éthiquement parlant, critiquable.
Beaucoup de choses ont changé, notamment un grand nombre de vos joueurs. Parlez-nous de votre nouvelle équipe
Pour l’équipe, j’ai confiance en Nicolas Le Bellec qui nous a recruté de bons joueurs, mais l’année dernière aussi on avait de bon joueurs, dit-il en riant. On visait la Ligue 2, mais on se retrouve en National 2, donc on va se montrer plus méfiants et plus combatifs cette saison. On a en grande partie changé le Staff et désormais on a une équipe très motivée et investie. L’équipe a beaucoup changé aussi, on a axé nos choix sur l’esprit de compétition et on place nos espoirs en eux.
Quels sont les projets menés premièrement par Mohamed Tria que vous allez faire perdurer ?
Mohammed a fait des choses extraordinaires en tant que prédécesseur que je compte perpétuer. Premièrement, on a refait, après huit éditions , l’évènement “Ton Métier c’est ton but” en partenariat avec la Maison de Lyon pour l’emploi, ainsi qu’avec l’aide de la ville et la métropole de Lyon. Cette “foire au métier” on l’a déjà réorganisé en début d’année. C’est un gros projet annuel que je compte porter à nouveau, puisque ça représente une centaine d’emplois pour les duchérois chaque année.
Le club va également renouveler le partenariat avec le lycée Victor Schoelcher, mais je souhaite lui donner une dimension encore plus importante. Les enfants qui sont inscrits au club sont obligés de suivre des cours du soir. Avant c’étaient des éducateurs qui assuraient ces cours, désormais ce seront de jeunes professeurs en formation. On aimerait prendre contact avec le lycée de la Martinière pour pouvoir suivre la scolarité et le parcours de nos plus jeunes joueurs. Notre objectif, ce serait d’avoir un gamin qui va rentrer en 6ème, et qu’on va suivre jusqu’à son entrée dans le supérieur. Le jour où un jeune issu de cette formation, arrivera dans le supérieur, je serais heureux que le club puisse le soutenir dans sa scolarité post bac si sa famille ne peut pas. C’est là que le projet sera abouti.
Des nouveaux projets ou des changements à venir dans le club ?
L’un des premiers changement ce fut de renommer le club Lyon La Duchère. Le projet Sporting Club de Lyon, a été un échec. C’est un échec sportif puisqu’on termine dernier, financier vu que l’on a dépensé beaucoup d’argent, mais surtout, il a coupé le lien avec les duchérois. En arrivant, j’ai voulu redonner le nom historique, mettre le nom du quartier dans le nom de l’équipe. Ma volonté, était de montrer que je voulais m’impliquer dans ce club de quartier.
Il y a aussi un nouveau projet que je souhaite mettre en place: une course caritative de 9.99 km. (Clin d’œil au 9è arrondissement évidemment !). On inviterait chaque année les entreprises, les écoles, et des bénévoles à venir courir pour encourager un projet social pour aider les gamins de la Duchère. On a des projets, on a besoin de fonds, et chaque année les entreprises du coin auront l’occasion de nous aider lors de cette course.
J’aspire aussi à faire du club un acteur événementiel, afin de ramener de la vie à la Duchère. Il n’y a plus autant d’animation dans le quartier qu’il y a 20 ou 30 ans. C’est pourquoi le 28 août prochain on organise une fête. C’est une première, on s’y prend un peu au dernier moment. On fait ça avec le club d’échecs de Vaise, le club de pétanque de la Duchère, et d’autres associations culturelles du quartier. L’idée c’est vraiment d’inviter les duchérois à manger, se réunir autour d’animation et de moment conviviaux. Et on fêtera le nouveau nom, explique le nouveau président en souriant.
Récemment, parmi nos bénévoles, on a accueilli le chef Grégory Cuilleron qui porte aussi un super projet. Il est connu en faisant des émissions télévisées de cuisine, alors qu’il n’avait qu’un bras. Aujourd’hui, il nous rejoint pour développer une section handisport au sein du club de Lyon La Duchère. Il animera aussi des ateliers nutrition avec les jeunes, pour éveiller leurs papilles tout en améliorant leur alimentation.
Quels sont vos projets pour participer au développement de la section féminine du club ?
On a une section féminine depuis 2010, et je pense que c’est bien parti pour continuer. Ines Dahmani, ancienne habitante de la Duchère et joueuse de foot, a été celle qui a été à l’initiative de l’ouverture de cette section féminine. Aujourd’hui elle est de retour parmi nous, et est devenue vice-présidente de l’association. Elle est notamment chargée de la féminisation du club. Donc c’est à la fois le développement du sport féminin chez nous, mais c’est aussi le fait d’axer la formation, le recrutement d’éducateurs, de staff afin de rééquilibrer la mixité à tous les niveaux du club.
Menez-vous des projets de sensibilisation pour l’inclusion des membres de la communauté LGBT ?
Concernant l’inclusion LGBT et les discriminations homophobes, c’est un sujet très important lorsque l’on travaille dans des quartiers populaires, notamment dans le milieu du sport. Il y a une sensibilisation à faire. Il faut prendre en compte que certaines cultures sont plus homophobes que d’autres et que la conciliation est dure à faire. On n’a pas encore de réel projet, mais on travaille, effectivement, sur la question.
Il y a-t-il une cause qui vous tient particulièrement à cœur ?
Il y a une question qui me préoccupe particulièrement, c’est celle de la pédophilie dans le milieu du sport. Partout où il y a un lieu de pouvoir ou de dominance entre un enfant et un adulte, il peut y avoir du danger. Comme à l’école, dans le milieu sportif, ou en milieu professionnel, c’est une réalité. C’est pourquoi des actions de sensibilisation seront menées, auprès des parents et des enfants. Je serais intransigeant à la moindre plainte, quitte à être injuste.