En attendant les conclusions du Conseil constitutionnel, plusieurs manifestations ont eu lieu en France ce jeudi 5 août. À Lyon, la mobilisation a été mise en place par les soignants à l’initiative des syndicats de santé.
Le projet de loi pour endiguer la crise sanitaire, voté par l’Assemblée nationale ce dimanche 25 juillet et qui entrera en vigueur le 9 août prochain, doit auparavant, ce jeudi 5 août, passer devant le Conseil constitutionnel pour qu’il valide ou non la constitutionnalité du texte.
En opposition au projet de loi, de nombreuses manifestations se sont tenues ces dernières semaines à Lyon et dans le reste de la France. Ce jeudi, ce sont les soignants qui se sont mobilisés, à l’initiative des syndicats CGT santé et SUD Santé Sociaux, devant l’hôpital Édouard-Herriot, dans le troisième arrondissement de Lyon, avant de se rendre devant la préfecture, quai Victor-Augagneur.
Un regroupement pour s’opposer à la mise en place du pass sanitaire et à la vaccination obligatoire, ainsi qu’aux sanctions prévues à l’encontre des soignants non vaccinés. Mais pas seulement, les soignants réclament également de meilleurs salaires (le SUD Santé Sociaux demande un salaire minimum de 1700€) et des aides attribuées à l’ensemble du personnel médical. Pour eux, le pass sanitaire vient « rajouter une couche » sur les difficultés que subit le personnel de santé.
« Se faire vacciner est un choix »
Si certains soignants sont contre le pass sanitaire et l’obligation de vaccination, ils ne sont pas opposés à la vaccination en elle-même. « Dans les hôpitaux, évidemment qu’on incite et encourage à la vaccination, mais se faire vacciner est un choix et doit le rester », explique George Tous-May responsable départemental à la CGT santé. Un avis partagé par le SUD Santé Sociaux « si la vaccination a pour objet la protection universelle, le gouvernement doit en faciliter l’accès à toutes et tous, tout en laissant à chaque individu la liberté de choisir », développait le syndicat dans son communiqué.
Ils redoutent également une mise en danger des droits du travail : « La Fédération SUD Santé Sociaux se positionne contre le pass sanitaire qui se construit contre les travailleuses et les travailleurs, avec des menaces fortes pour celles et ceux qui hésitent à se vacciner (pertes de salaires, mises à pied, suspension de contrat de travail…). »
De plus la CGT santé déplore la nécessité de posséder un pass sanitaire pour réaliser un examen à l’hôpital « si vous n’êtes pas vacciné, une consultation à l’hôpital peut vous être refusé {…} c’est scandaleux », rapporte George Tous-May.
La grève comme dernier recours
Pour continuer leur lutte, les syndicats ont déclaré plusieurs préavis de grève. Le SUD Santé Sociaux a indiqué qu’elle durerait du 4 août au 3 septembre, pour la CGT santé leur préavis débute aujourd’hui et n’a pas de limite de temps.
Tous attendent les conclusions du Conseil constitutionnel qui devrait être rendu public ce jeudi 5 août.