par Le maire de Villeurbanne a accepté l’invitation des habitants pour venir au quartier Jacques Monod ce jeudi 22 juillet. Suite à plusieurs mobilisations, ils demandent des travaux de réhabilitation, notamment thermique, pour leurs logements. Le maire s’est engagé à ce que ces travaux d’envergure démarrent avant la fin de son mandat.
Le Maire, Cedric Van Styvendael, s’est rendu au quartier Jacques Monod dès 17h30 ce jeudi, où il a visité un appartement du quartier, considéré indécent par ses occupants. Il a ensuite pris la parole devant les habitants, dont une partie sont membres d’Alliance Citoyenne, réunis pour l’occasion avec la directrice d’Est Métropole Habitat Céline Reynaud. Abdelkarim El Hani, président du syndicat du quartier était aussi présent. L’objectif des habitants est d’obtenir des avancées sur un certain nombre de problèmes. En particulier, ils ont souhaité interpeller sur les travaux de réhabilitation, notamment énergétiques qu’ils demandent depuis deux ans, ainsi sur le sentiment d’abandon du quartier par les autorités. Le maire s’est engagé à ce que les travaux débutent avant la fin de son mandat en 2025.
Des engagements suite aux mobilisations
En juillet dernier, 40 habitants avaient manifesté devant Est Métropole Habitat, le 17 mars, ils étaient allés devant la Mairie puis la Métropole pour demander « l’écologie pour nous aussi » et faire entendre leur demande d’accélération des travaux de rénovations énergétiques. Dans le quartier Frappaz voisin, des mobilisations en mai avaient permis d’obtenir des travaux de rénovation énergétique dès 2022 de la part d’Alliade Habitat. Dans les deux cas les habitants ont monté des syndicats de quartiers et se sont fédérés avec l’aide d’Alliance Citoyenne. Une enquête menée dans le quartier a révélé que 79% des locataires souffrent de précarité énergétique. Naouel Benseghir, une des habitantes a par exemple dépensé 1536 euros en 2020 pour le chauffage. Pour cette aide-soignante à temps partiel, c’est 14% de ses revenus annuels, bien au-dessus du seuil des 10% caractérisant la situation de précarité énergétique.
Le maire dit « ne pas découvrir la situation du quartier Jacques Monod ». Anciennement directeur d’Est-Métropole-Habitat, organisme HLM attaché à la Métropole, il est à l’origine du rachat des bâtiments par la métropole pour « faciliter les projets de rénovation ». Il a assuré aux habitants que « si ce travail n’avait pas été fait, aujourd’hui, on vous aurait dit que la situation est bloqués ». Après avoir rappelé le projet de rénovation de la voirie du quartier, il s’est engagé à revenir auprès des habitants avant la fin de l’année 2021. Selon lui, « des habitants qui s’organisent pour un dialogue constructif, honnête et apaisé, sont très utiles pour une ville. ».
De son côté, Céline Reynaud, directrice générale de Est-Métropole Habitat, dit vouloir « mobiliser les agents de proximité » comme les gardiens, ainsi qu’augmenter les diagnostics et rénovations avant les travaux de réhabilitation.
« On attend de voir ce qu’il va se passer »
Abdelkarim El Hani, président du syndicat de quartier Monod, se dit « content » de la venue du maire. Selon lui, la venue du maire n’était pas donnée, ce qui est une « première étape» : « Maintenant, si on a pu régler les problèmes avec la mairie, on en discutera avec la Métropole. »
En plus des questions thermiques, d’autres problèmes sont présents dans les habitats, notamment les infiltrations. Pour Fatima*, habitante du quartier, « les infiltrations c’est un problème structurel. Ici, la solution ultime serait de tout casser et reconstruire dans tout le quartier, car il n’y a pas que moi qui en souffre. Il y en a de partout chez tous les habitants ».
Lucas Sadowski
*prénom anonymisé
