C’est avec ce chiffre que Ouajdi Feki, coordinateur régional de SOS racisme Rhône- Alpes, a entamé la formation régionale sur l’immigration et la loi Besson de SOS Racisme, tenu le week end dernier à Lyon.
Premier constat : il apparaît clairement que certaines pensées xénophobes se sont peu à peu normalisées, on voit de plus en plus de personnes adopter une attitude discriminatoire et de manière tout à fait décomplexée. J’en ai moi-même fais l’amère expérience quand deux personnes m’ont pris à partie au sujet de l’Islam, de la barbarie de cette religion et du fait que les femmes voilées étaient, je cite, « complètement écervelées et pitoyables », ce qui m’a le plus frustrée c’est que j’ai pris la peine d’endurer toutes ces attaques, de rester polie et respectueuse et qu’au moment où j’ai voulu me défendre, ces personnes se sont littéralement enfuies en courant pour prendre leur bus…
Les nombreux amendements apportés à cette loi vont quasiment tous à l’encontre des principes fondamentaux des droits de l’Homme mais cela ne semble pas causer de problème à nos parlementaires… La question est donc la suivante : combien de temps encore allons nous subir cette politique de chasse à l’étranger ? Etranger dans tous les sens du terme car il semble que toute personne étrangère à « l’héritage patrimonial de la France » ne soit pas la bienvenue en France d’après le fameux discours du Président au Puy-en-Velay.
Exemple concret : la mise à l’écart du Juge des Libertés et de la Détention, ce juge se prononce sur la légalité de la détention en prenant en compte la manière dont l’arrestation s’est faite. Les détenus ont le droit de le voir dans un délai de deux jours mais cette loi veut repousser ce délai à cinq jours, ce qui fait que certaines personnes seront expulsées avant même que l’on sache si leur arrestation était légale. Du point de vue de la Commission Européenne des Droits de l’Homme cette mesure ne passe pas, le Sénat avait d’ailleurs supprimé cette mesure mais elle a été remise en place par l’Assemblée Nationale.
Autre exemple : l’interdiction de retour sur le territoire français qui, à la base, est une mesure facultative mais qui est de plus en plus utilisée suite à un refus de visa. Or, cette loi prévoit que cette interdiction de territoire ne vise pas que la France mais tout l’espace Schengen, alors qu’un pays ne peut pas décider pour les autres états. De plus, la décision se fait par la préfecture, aucun juge n’est impliqué. Les personnes concernées se verront donc listées dans un fichier de personnes interdites de territoire dans les pays européens et ce pour une durée indéterminée.
En date du 5 Avril, le gouvernement compte « ouvrir un débat sur l’Islam » et c’est sans vous rappeler que la dernière fois qu’une religion a été stigmatisée à ce point en France, c’était à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale…
SOS Racisme lance donc un appel à cette date pour un rassemblement devant le siège del’UMP à Lyon, à noter que le Ligue des Droits de l’Homme sera également de la partie.
Auteur : Rhabiha El Machichi