Au Tambour : un moment serein pour les femmes en grande précarité

L’association caritative Au Tambour a ouvert ses portes le 1er juillet 2020, au 95 rue Crillon dans le 6ème arrondissement de Lyon. Elle est le fruit d’une réflexion de sa coordinatrice Anne Kahlhoven. Unique lieu de bien-être non-mixte dédié aux femmes victimes de précarité, d’isolement et de violence, Au Tambour se veut être une épaule sur qui ces femmes peuvent compter. 

Photo de groupe prise dans le local de l’association. Crédit Anne Kahlhoven.

 

En France, 40% des SDF sont des femmes selon une étude de l’INSEE publiée en septembre 2016. Ce chiffre peu connu mais très alarmant a poussé Anne Kahlhoven, coordinatrice de l’association Au Tambour à donner naissance à un projet solidaire destiné aux plus démunies après deux ans et demi de recherche. Un projet dont le nom a été choisi pour faire du bruit et élever la voix de ces « invisibles » de la société.

L’accompagnement humain comme devise

Composé de 33 personnes dont une présidente, une coordinatrice, 20 bénévoles et 11 personnes issues du conseil d’administration, cet organisme est la seule association caritative lyonnaise dont le but essentiel est d’accompagner humainement les femmes précaires victimes de violences et d’isolements. Pour mener à bien cette mission, l’association travaille régulièrement avec des structures lyonnaises dédiées aux femmes telles que Filactions, Bagage’Rue ou encore Entourage. « On reste en lien avec elles afin dorienter au mieux les femmes et les aider » relate Anne Kahlhoven. Malgré ces étroites collaborations, Au Tambour se distingue de ces autres structures dédiées aux aides sociales en prônant uniquement « l’accompagnement humain », insiste Anne Kahlhoven.

Un moment cocooning

Connaissant un véritable succès depuis son ouverture, l’association a pu accueillir 32 femmes en trois semaines, grâce aux succès de leurs différentes activités et « au bouche-à-oreille ». Malgré leurs différences d’âges et d’expériences, un point commun les lie : toutes sont victimes de violences et reviennent régulièrement. « La plupart est déjà revenue 2 à 3 fois pour seulement se poser ou discuter », relate la créatrice de ce lieu de bien-être à destination des femmes. Discuter étant le meilleur moyen d’évacuer ce qu’on garde à l’intérieur de soi. Plutôt calme et bien équipé, cet endroit offre tout le confort dont a besoin une femme : recharger son téléphone portable, remplir sa bouteille d’eau, discuter entre femmes, prendre une douche ou encore faire du yoga.

En plus de l’accompagnement humain qu’elle propose, l’association bénéficie de l’intervention de plusieurs spécialistes dont des sophrologues, des gynécologues et des infirmières. Ici, tout est mis en œuvre pour chouchouter les femmes et les services vont du plus basique au bien-être. Dans ce local où règne la sérénité, les femmes sans-abri et les femmes lambdas y trouvent refuge trois fois par semaine. Trois jours où ces femmes, dont le quotidien est rythmé par la violence, l’isolement et la précarité, viennent se confier à une oreille attentive. En effet, chez Au Tambour, elles peuvent facilement passer du rire aux larmes sans qu’on les juge. « On leur donne de l’empathie, on les écoute sans leur poser de questions puis elle se lâchent et elles pleurent », confie la coordinatrice de l’association. Esprit solidaire et humaniste, dans cette association, « on se tire plutôt vers le haut que vers le bas et même si on a des grosses différences en terme de quotidien au final on se rend compte qu’on est toutes pareils », conclue Anne Kahlhoven. 

Dans ce lieu d’accueil de jour où l’entraide est à son apogée, ces femmes marquées peuvent trouver un réconfort et un soutien qui manquent à leur vie quotidienne. De quoi mettre un peu de baume au cœur à celles qui en ont le plus besoin. 

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