Les Insoumis lancent leur campagne pour des européennes citoyennes

Benoît Schneckenburger est un proche du leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, dont-il a été le garde du corps pendant la campagne présidentielle de 2012. Le philosophe  a lancé sa campagne pour les Européennes de mai 2019. Il a évoqué les grandes lignes du programme au cours d’une soirée-débat à la maison des Italiens (Lyon 3ème).

 

Dès les premières minutes de la conférence de presse le ton a été donné par Benoît Schneckenburger. La campagne européenne du mouvement La France Insoumise sera l’occasion d’un référendum contre la politique présidentielle, des sortes de « midterms » sauce franco-européenne. « La plupart des mesures sont une application directe des directives européennes et parfois le président Macron , comme sur le rail, va même plus loin. » déclare ce militant de la première heure.

Pour une Europe plus verte

Le principal grief à l’encontre de l’Union européenne est sa politique, caractérisée d’ultra-libérale. C’est d’ailleurs par des mots du président luxembourgeois de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, qu’a été introduite la séance de travail des militants qui a suivi. Pour les militants l’UE n’est plus le symbole de paix qu’elle veut incarner. Ils dénoncent entre-autres les négociations en douce pour le CETA et certaines mesures anti-démocratiques. « On a vu comment la Grèce a été étranglé par la troïka et comment son ministre de l’économie a été mis à l’écart. » peste Benoît Schneckenburger. Il dénonce également le recul de l’UE sur des sujets comme l’écologie : « Ces reculs sont dus au pouvoir des lobbys ». Sur ce sujet le mot d’ordre est sus au capitalisme vert. Le mouvement veut axer l’écologie sur un programme d’investissement financier, dont le chiffrage n’est jamais évoqué. L’enseignant a insisté sur la nécessité d’une adhésion pour rendre efficace la transition écologique. Les principaux pollueurs ce sont les transports aériens et maritimes. « Il faut abandonner la logique du marché carbone. Ca suppose de gros investissements dans les énergies renouvelables; pas juste des taxes sur les consommateurs ou des plans d’annonce. Nous devons changeons notre manière de produire, de distribuer et de consommer. »

Il en a profité pour annoncer sa présence dès le lendemain matin à Bruxelles pour un lobby tour organisé par des ONG. « Lutter contre les lobbys c’est aussi accomplir un des actes de notre programme : garantir la démocratie populaire. » C’est pour cela que le mouvement a choisi de lancer cette campagne européenne en réunissant des groupes de travail composés de citoyens. Nathalie Perrin-Gilbert (maire du 1er) et les anciens candidats aux législatives 2017 Eliott Aubin (1ère circonscription) et Pascal Le Brun (3ème circonscription) étaient présents.

 

Début des débats à la maison des Italiens. Crédit photo : Hugo Dervissoglou / Lyon Bondy Blog 


Vaincre l’abstention comme enjeu majeur

« Nous prenons cette échéance comme une occasion de repolitiser les gens. On veut aller dans les quartiers pour faire des ateliers prises de parole afin de parler de la colère des gens. Il faut leur faire prendre conscience de ce qui relève des traités européens plutôt que de leur dire d’allez voter ». A Rillieux-la-Pape, l’abstention a atteint 29,59% au second tour de la présidentielle, plus de 60% aux européennes et plus de 40% aux municipales.

« Les gens veulent des perspectives et nous allons partir des colères comme la malbouffe, l’accès aux soins pour provoquer une prise de conscience sur ce qui est fait ou non par l’Europe» détaille Benoît Schneckenburger. Il s’est  à nouveau défendu d’une centralisation du mouvement autour de la personne de Jean-Luc Mélenchon et  a  tenu la  à rappeler que l’objectif principal du mouvement était la rupture avec les politiques libérales et d’austérité menées par les partis socialistes (PSE) et la droite libérale européenne (PPE).

Les Français sont appelés aux urnes le dimanche 26 mai 2019 . Plus que le duel entre libéraux et populiste voulu d’un côté par le tandem Macron / Merkel et de l’autre par Salvini / Orban, l’enjeu majeur sera l’abstention. En 2009, elle avait atteint un  record dans l’hexagone avec 59,36%. La France Insoumise parviendra t-elle à  se faire le porte-parole des « petites gens » ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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