Le Rhône connaît désormais ses 14 représentants à l’Assemblée Nationale. Retour sur une soirée à rebondissement, du point de vue des perdants.
Touché par l’interdiction du cumul des mandats le député LR de la 10e circonscription, Christophe Guilloteau (2003-2017), était remplacé par son épouse Sophie Cruz pour cette campagne. Une circonscription qui a basculé comme 10 autres aux mains de la majorité présidentielle, Mme Cruz n’étant pas parvenue à refaire son retard sur son adversaire Thomas Gassilloud. Sa consœur Anissa Kheder a enlevé in-extremis le strapontin de la 7e circonscription, malgré des déconvenues de l’entre deux tours. Alors que les résultats définitifs n’étaient pas encore connus son adversaire Alexandre Vincendet (Les Républicains) a gravi l’escalier d’honneur de la préfecture, sourire aux lèvres, les résultats partiels le créditant alors d’une courte avance d’environ 300 voix. L’avance a même été d’une dizaine de points au tout début de la soirée
Mais les gros perdants de la Droite ce sont des députés historiques comme Philippe Cochet (maire de Caluire) et son confrère de la 11e Georges Fenech. Tous deux sont débarqués après des revers cuisants contre des candidats de la majorité présidentielle dans leur fief : 45,29% des suffrages exprimés pour le second et seulement 39,75% pour le premier.
Un retournement de situation et des défaites amères
A l’instar de Philippe Cochet et de Georges Fenech la candidate LREM de la neuvième circonscription, Marion Croizeau a perdu gros au second tour. En tête de 7 points après le premier tour elle s’incline finalement de deux points face à son adversaire, le sortant LR, Bernard Perrut. La faute éventuellement au candidat FN, ancien responsable départemental, Christophe Boudot et ses 15,59 % du premier tour. Seul candidat frontiste au second tour dans le département (14e circonscription) Damien Moncheau, s’incline contre le sortant et ancien socialiste Yves Blein. S’il se prépare à une reconstruction nationale de son parti, le conseiller municipal de Vénissieux, qualifie les résultats d’une mauvaise nouvelle pour la démocratie. Il pointe la non-légitimité de l’assemblée élue car non-représentative de la population. Il souhaite que les 8 députés FN mettent la pression sur le gouvernement pour voter la proportionnelle aux prochaines législatives.
Le discours est similaire dans la bouche des candidats de la France Insoumise Eliott Aubin et Pascal le Brun (1e et 3e circonscription) qui parlent, à l’instar de leur leader Jean-Luc Mélenchon, de coup d’Etat social à propos de la réforme du code du travail à venir.
Hugo DERVISSOGLOU