Après un mois d’octobre encourageant, l’annonce d’un deuxième confinement le 30 octobre a été un coup dur pour les cinémas. A Sainte-Foy-Lès-Lyon, le CinéMourguet s’est efforcé de garder le contact avec son public.
La crise du coronavirus a obligé tous les secteurs de la culture à s’adapter et trouver de nouveaux moyens de partager des œuvres. Comme d’autres, le CinéMourguet s’est tourné vers le numérique. Au programme, une newsletter, un journal vidéo, et une programmation mensuelle de films sur la plateforme de streaming La Toile. Grégory Tudella, directeur adjoint du CinéMourguet, revient sur ces actualités pour le Lyon Bondy Blog.
Comment vous êtes-vous organisés depuis le deuxième confinement pour assurer une continuité ?
Nous avons reconduit ce que l’on avait mis en place au premier confinement. Je ne vous le cache pas, ce deuxième confinement n’est pas du tout le même au niveau de l’ambiance. Au premier confinement, il y avait quand même beaucoup d’échanges dans la profession, on recevait beaucoup d’informations, tout le monde était très actif. Lors du deuxième confinement, on ressent moins cette effervescence. On est tous un peu abattus. Au premier confinement, on s’était dit : “On a un lien particulier avec nos spectateurs, il faut essayer d’entretenir ça”. Les seuls outils à notre disposition étaient numériques. Nous avons voulu continuer à entretenir le lien et pas seulement attendre la réouverture des cinémas.
Qu’avez-vous pu mettre en place ?
On a pas mal de choses. Déjà, il y a La Toile. Ça, ce n’est pas quelque chose que l’on a inventé, leur plateforme a d’ailleurs complètement explosé lors du premier confinement. Le principe de La Toile, c’est que le travail de programmation de films que fait la salle en général est prolongé avec les spectateurs quand ils sont chez eux. Donc en principe, on essaye quand on est ouvert de faire des liens avec la programmation au cinéma, par exemple si on a le nouveau film d’Albert Dupontel, on va leur proposer de voir ou de revoir ses anciens films qui sont disponibles sur La Toile.
Cette continuité numérique fonctionne bien ?
Oui mais ce ne sont pas des chiffres délirants. Nous sommes dans les 20 premiers sur environ 200 salles qui utilisent la toile. Malgré tout, ça ne représente qu’environ 50 locations par quinzaine. Mais ça permet d’avoir une proposition. Financièrement c’est anecdotique, cela ne peut pas constituer un revenu supplémentaire.
La deuxième chose, c’est la newsletter que l’on continue d’envoyer chaque semaine. Un de nos bénévoles a eu l’idée de faire un petit journal filmé du cinéma, comme si c’était lui qui parlait. Pendant le premier confinement, il y a eu des travaux au CinéMourguet, ça fait des histoires à raconter. On donne également des recommandations, on leur propose des contenus à aller voir sur internet.
Avez-vous des retours de vos spectateurs ?
Oui tout à fait, c’est vrai que lorsque l’on envoie la newsletter avec le journal du ciné confiné on a souvent des spectateurs qui réagissent, qui envoient un message en disant : “Vous nous manquez, on a hâte de venir au cinéma !”. Il y a vraiment ce lien qui est fort et qui se manifeste. Nous avons également mis en place un jeu où l’on fait gagner des places pour la réouverture des cinémas, ça permet de créer de l’interaction. On sait qu’on a un public de fidèles qui peuvent venir 3 ou 4 fois au cinéma dans la semaine. Pour ces gens-là, la sortie cinéma est importante.
Quelque chose de spécial est prévu pour la réouverture ?
Pour le moment, on ne veut pas trop prévoir de choses. Lorsque l’on nous avait annoncé la potentielle réouverture au 15 décembre, le milieu s’était emballé et nous avions eu énormément de travail. Finalement tout est tombé à l’eau. Mais bien sûr que l’idée est de faire quelque chose d’évènementiel pour la réouverture. Il pourrait y avoir le Festival Télérama fin janvier, même si je ne sais pas si ça pourra avoir lieu. Par ailleurs on nous a proposé pour notre réouverture de réaliser des avant-premières de films qui ont été présentés lors du festival des Arcs. Les spectateurs auront peut-être envie de plus aller au cinéma à la réouverture.