Une vie de Pacha

Lyes, en fin observateur de cette vaste comédie qu’est l’humanité, s’attarde parfois sur certains de ses détails. Il observe, analyse, réfléchit et finit par en être aussi inspiré. Alors Lyes attrape son stylo et son petit cahier et couche sur le papier les traits parfois tirés de la société qui s’agite autour de lui…

22H30, le pacha sort de chez lui.
Dans son quartier, à part le vent glacial qui se promène au bas des tours, pas un chat ce soir.
Mais par un détour plutôt sombre, on peut voir des ombres se mouvoir dans des halls éclairés.
Au  clair de ces lumières blafardes, le pacha, enfume son avenir le teint blafard.
Le pacha, réputé si pauvre, en quelques taffes, fume le revenu journalier d’un taf.
Les jours passent et le pacha trépasse.

Il s’aliène dans les lianes noueuses de ses soucis, alors il noie ceux-ci dans des alcools produits par les monopoles qui renforcent l’emprise des pieuvres mégapoles et mégalos.
Le pacha réputé si pauvre, brise quelques cachets de monopole, pour s’enivrer de rêves aussi éphémères que la nuit.
Au petit matin, ces quelque verres se verront régurgités, les assauts sans trêve de son estomac lui retourneront le cœur.
Comme un cierge, il allumera une clope, pour échapper au goût de vomi que laisse la mélancolie du désespoir sur la langue.

Car le pacha, réputé si pauvre, fume, il envoie valser en fumée des milliers d’euros dans du tabac qui passe à tabac ses poumons, ses dents et ses années.
Mais la clope la plus savourée par le pacha est celle après avoir bien mangé, le ventre gavé de frites nucléaires et gorgé de coulis de tomates sucré et gélifié.

Car le pacha mange.
Il mange et remange souvent. Même quand il n’a pas faim. Le pacha est un adepte de la bouffe du pays sur lequel il crache et pisse le plus.
Les fast-foods sont légions dans sa nation, et le pacha se voyant légionnaire, se rêvant millionnaire, dilapide son avenir dans des cache-misères.

A foison, n’anticipant pas la trahison ou plutôt la désertion de son foie, qui ne supportera pas l’amoncellent de ces tonnes de détritus qu’on lui présente comme nutriments, le pacha bafoue le dénuement dont la nature l’a doté.

Lyes Kaouah

La rédaction

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