Un AOD toujours aussi surprenant

Le Lyon Bondy Blog commence à être un habitué du festival des Arts Of Dance (AOD), organisé à Lyon au début des vacances de Toussaint. Comme chaque année, Gyom Demba, l’organisateur, nous offre des bijoux du hip hop, des célébrités de la danse et plusieurs nouveautés. Au menu 2013 : Archie Burnett pour le waacking, Ejoe Wilson et Yugson en House, Salah pour le poppin, Kim Holmes pour le new style et enfin Big Ryat pour le krump.

Pour la septième édition de l’AOD, Gyom a mis les bouchées doubles pour organiser cet évènement exceptionnel dans le monde du hip hop lyonnais. C’est un long weekend qui s’annonce avec plusieurs évènements pour les plus petits et les plus grands.

Pour la première fois a été mis en place un concours chorégraphique de danses urbaines en ouverture de festival, le vendredi. Des jeunes de dix ans et plus ont pu s’exercer dans différents styles de danse allant du ragga dancehall au bboying en passant par le locking. Une fois les enfants rentrés à la maison, c’est l’heure de la soirée “Come And Dance” pour passer une nuit festive entre passionnés et amateurs de hip hop.

Le samedi, c’est le jour d’école au sein des studios de danses hip hop à Lyon. Des pointures de la danse debout ont pu vous enseigner leurs techniques et leurs petites astuces artistiques. Avec trois danseurs new-yorkais tels que Ejoe Wilson, Kim Holmes et Archie Burnett qui ont côtoyé des personnalités comme Maria Carey, Missy Elliott, et un californien krumpeur, j’ai nommé Big Ryat, l’équipe est au complet.

Une explosion de talents pour clore le festival

Le dimanche place au grand show à la Halle des Sports. C’est le moment tant attendu : celui des battles. Afin de mettre l’ambiance, Koumé Premier prend le micro pour chauffer cette salle remplie de spectateurs impatients. Le speaker sera accompagné de quatre Djs dont Sly et Manoo qui donneront de l’énergie aux danseurs et au public. C’est à ce moment que Yugson et Salah font leur apparition pour représenter respectivement la house et le popping. L’entrée des juges marque le début des battles, qui devront choisir entre des danseurs venus de Suisse, de Marseille, de Paris et d’ailleurs. Les juges ont pu donner leur opinion sur les modalités de la compétition. Archie Burnett a insisté plusieurs fois auprès des danseurs de waacking pour que ceux-ci gardent à l’esprit que ce style est une “ danse conviviale ”. Ce dernier a insisté auprès de deux filles qui étaient trop dans la compétition au détriment de l’esprit festif de la danse. Salah quant à lui ne voulait plus utiliser la technique de la bouteille pour désigner les danseurs qui devaient se jeter en premier dans l’arène. Pourquoi ? Parce que selon lui, quand on est hip hop “ on doit se lancer, on doit aller de l’avant et s’assumer ”. Ce qui n’a pas rencontré de succès auprès des danseurs qui, ne voulant pas perdre davantage, ne se sont pas lancés. Vers la fin de la journée, afin de remotiver les troupes, Gyom laisse la place à un groupe de danseurs lyonnais dont fait parti Constant, pour nous faire part d’une chorégraphie utilisant différents styles, ce qui rencontre un franc succès.

L’AOD se lance dans un nouveau style : le waacking

S’agissant de cette nouvelle discipline, le Waacking, intégrée pour la septième édition, Stéphane, un spectateur, nous avoue qu’il “ ne connaissait pas, c’est cool de découvrir ça ”. Le Waacking vient de l’expression “You wack”, signifiant “tu crains”. Cette danse afro-américaine, née dans les années 1970 dans les clubs Gay de Los Angeles, tire ses origines de la funk et du disco. Ce qui caractérise ce style ce sont ces mouvements féminins consistant à utiliser des mouvements de bras de façon dynamique en essayant de faire sa diva ou d’incarner un personnage burlesque. C’est l’occasion de découvrir de nouveaux talents comme Ambrine de 11 ans, et trouver des artistes confirmés comme Archie Burnett, Kévin BeProud et Princess Madoki.

Que ce soit les jurys, les danseurs ou les spectateurs chacun ont trouvé son bonheur dans cet évènement hip hop. Pour Constant c’est l’occasion de voir des surprises. Comme Greentech et Nelson en popping. Du côté des juges, Kim Holmes décrit l’AOD comme une “ étape pour ces bons danseurs avant de devenir un danseur célèbre”.  S’agissant de l’organisateur, le festival attire ceux qui “ont l’amour du hip hop”, en effet, le money price qui s’élève à 200€ est très faible par rapport à d’autres concours, ce qui n’a pas empêché d’avoir un excellent niveau tout au long de ces trois jours.

Cette année, l’AOD nous a fait découvrir des danses, des pas, et nous confirme que l’esprit hip hop n’est pas mort.

Peace, love, have fun!

Sofia Azzedine

Etudiante à l'Institut d'Etude du Développement après un parcours du combattant passé dans les méandres de la Science Politique, entre la Sociologie et le Journalisme et les Langues Etrangères. Je souhaite toujours explorer ces banlieues plurielles méconnues et mal traitées pour jeter au sol ces préjugés. Tout cela, pour éluder toute l'humanité vivace qui existe dans ces régions de la différence et de l'indifférence et faire parler cette jeunesse silencieusement bavarde.

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