Spotted Lyon 3 : une fac de poètes ?

Il flotte actuellement comme une ambiance de séduction et de poésie à l’Université Lyon 3 et ce n’est pas dû à la Saint Valentin qui approche. Depuis le 20 janvier, le phénomène Spotted a envahi les réseaux sociaux lyonnais. Sur cette page Facebook, chacun peut déclarer sa flamme à un inconnu croisé dans la rue, à la fac…

Spotted lyon 3

Sébastien (19 ans) et Clovis (20 ans), tous deux étudiants à Lyon 3, sont les créateurs de la page Facebook « Spotted : Université Lyon 3 ». Celle-ci est la plus populaire des facultés françaises. Nous avons pu rencontrer Clovis entre deux cours, des milliers de messages et plusieurs interviews qu’il livre désormais à la presse. Retour avec lui sur ce succès.

LBB : Comment est née cette page Spotted sur Facebook ?

Clovis : En fait, il n’y a rien de nouveau, cela fait un an que cela existe dans les pays anglophones. On a juste importé le concept à Lyon. Sébastien s’est levé un dimanche matin et m’a proposé de faire ça sur Lyon. J’avais vu le concept Spotted quelques jours avant dans des journaux et du coup, je lui ai dit « Go »! C’est marrant car on ne pensait pas que ça prendrait autant d’ampleur. En deux jours, on était à 3000 likes (ndlr : actuellement 7800 likes). Ça vraiment été explosif.

Combien de messages recevez-vous par jour? Quel est la journée « type » d’un administrateur page Spotted ? 

A la base, on est deux administrateurs mais désormais on est quatre. On reçoit entre 20 et 40 messages par jour. Après, ça dépend des jours. Le weekend, il y en a un peu moins. Mais dès qu’on a un moment de libre, on en profite pour publier un message. On ne peut pas se permettre de traîner pour poster un message. Mais on est étudiant avant tout donc on va en cours. Dans la journée, on vérifie les messages, on trie. Il y a deux choses importantes pour nous : garantir l’anonymat de la personne jusqu’au bout ; et la seconde, on ne veut pas de messages grossiers ni d’injures.

Comment expliquez-vous ce succès à Lyon 3 et non dans une autre fac telle que Lyon 2 par exemple ?

C’est la question piège [rires]. On ne sait pas si à Lyon 3, les gens sont trop timides pour se parler en vrai ou au contraire, si on a une fac de poètes, des gens qui aiment écrire… Pourquoi ça marche ici et pas ailleurs, on n’en sait rien du tout. Pour l’instant, c’est inexplicable.

Quel est le profil des personnes qui vous envoient des messages ?

Clovis Spotted lyon 3

On a une parité partagée. Les premiers jours, on avait environ 80% de filles. Aujourd’hui, on doit être autour des 65% donc ça s’équilibre.

D’après toi, est-ce un phénomène qui va perdurer à long terme ?

On marche à flux tendus depuis deux semaines. C’est le principe d’un buzz et on en a pleinement conscience. On profite de ce buzz pour que les gens qui nous suivent s’amusent. Ils sont là pour ça. On veut exporter cette idée vers d’autres « plateformes ». On vient d’ailleurs de mettre en ligne  notre site qui est une suite de notre page Facebook et qui va nous permettre de créer d’autres projets.

Simples étudiants encore hier, en deux semaines votre page Spotted fait un véritable carton. Vous êtes interviewés par des journalistes nationaux et même internationaux, comment vous vous sentez?

Séb et moi, on est plutôt timide dans la vie de tous les jours. On est déjà satisfait que les personnes à l’université ne nous reconnaissent pas. C’est assez important pour nous. Cela paraît bête à dire mais on est bien dans notre coin. Après, c’est sympa de voir que le projet marche, mais on a jamais créé la page pour se mettre personnellement en avant.

Est-ce que vous avez déjà été contactés par des publicitaires ou de grands groupes pour des applications web ?

Oui, on a eu plusieurs propositions mais on a toujours été indépendant depuis le départ. C’est marrant de dire « depuis le départ » alors que la page existe seulement depuis trois semaines. On ne fera rien avec des gens qu’on ne connaît pas donc ce n’est pas la peine de nous proposer des partenariats.

La rédaction

Crée en 2008, la rédaction du Lyon Bondy Blog s'applique à proposer une information locale différente et complémentaire des médias traditionnels.

Voir tous les articles de La rédaction →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *