Rendez-vous en terre inconnue avec le Woofing

Vivre 6 mois à l’autre bout du monde sans un sou en poche (ou presque), c’est possible. La preuve avec Vincent qui a vécu en Nouvelle-Zélande la folle expérience du Woofing.

Cette histoire commence par un voyage.  Mais je ne parle pas d’un voyage entre amis profitant des plages d’Espagne ou de Corse, s’éclatant au festival Rock am Ring ou à la fête de la bière en Allemagne ou découvrant toutes les subtilités et les beautés d’Amsterdam… Non, je parle ici de la démarche plus profonde et réfléchie que représente un séjour prolongé de six mois ou plus, immergé dans un environnement inconnu, excitant et angoissant.

J’ai tenté cette aventure l’an passé. Je me suis envolé à l’autre bout de la Terre, en Nouvelle Zélande, avec pour seule adresse, une ferme…

J’avais entendu parler de ce concept qui consistait à travailler dans une ferme pour une durée allant de quelques jours  à quelques mois, en échange du lit et du repas offert par le fermier : le WOOFing (World Wide Opportunities on Organic Farms).

Et j’y ai trouvé plusieurs avantages.  Tout d’abord, il est toujours bon d’avoir une adresse, un nom, un contact sur place en cas de pépin. Ensuite, l’aspect le plus enrichissant, du  point de vue de ma propre expérience, fut l’immersion. En effet, rien de tel que de partager la vie d’une personne locale pour se sentir dépaysé. J’ai pu apprendre des choses qu’un ancien étudiant en science politique comme moi n’aurait jamais imaginé ! Eh oui, les relations tendues entre les gallinacés et l’homme au XXe siècle  n’étaient pas au programme…

Mais peut-être plus encore que d’apprendre à manier une masse, une scie électrique ou un karcher, le vrai bonus est d’enrichir ses connaissances sur le pays dans lequel on a décidé de poser ses valises. Pour ma part, je suis allé dans un pays où l’exode rural n’a jamais vraiment eu lieu. Hormis Auckland, le reste des deux îles que comprend la Nouvelle Zélande est parcouru par des vallées immenses, des montagnes magnifiques, des falaises imposantes en bord de mer, des fiordlands  au moins aussi magiques que leurs homologues norvégiens (un peu de chauvinisme ne tue personne), et même une région totalement désertique au point d’en être déroutante.

Bref, faire du woofing en Nouvelle Zélande pourrait s’apparenter à faire du surf sur les plages d’Hawai !

Mais revenons à des considérations plus terre à terre mais néanmoins nécessaires. Dans le contexte particulier du voyage, les préoccupations ne sont plus les mêmes, l’esprit non plus, mais certaines subsistent malgré tout, comme le besoin de se nourrir et de compter ses sous.

Ainsi, l’autre avantage du woofing réside dans l’économie. Il m’est arrivé de ne pas toucher mon portefeuille pendant trois semaines. Et c’est quand même bien agréable de manger à sa fin grâce à la cuisine riche des hôtes souvent pas avares de bonnes recettes locales ! La cohabitation, pour ma part, s’est toujours déroulée dans un esprit de convivialité et de curiosité (des deux côtés).  Quelques joyeux souvenirs dont une journée dans un parc aquatique, ou encore une initiation au ski nautique sur une des nombreuses rivières qui jalonnent le pays en témoignent.

En termes plus pratiques, la demande de travail varie selon les endroits. Il m’est arrivé de travailler entre 3h et 6h par jour mais toujours dans la bonne humeur, malgré un travail pouvant être physique par moment. Le cadre et le contexte vous aideront souvent à relativiser vos courbatures et rares bleus qui peuvent survenir. Il est préférable de contacter la ferme que vous souhaitez intégrer deux ou trois semaines à l’avance sur le site http://www.wwoof.co.nz/  pour la Nouvelle Zélande.

L’inscription revenait à l’époque à 50 dollars néo zélandais, avec un accès à toutes les coordonnées des fermes répertoriées sur le site, qui en compte plus de mille ! Et la Nouvelle Zélande n’est pas le seul pays à proposer cette alternative originale, loin de là.

Dernier aspect qui fait selon moi le succès de ce système : la souplesse, et la facilité de contact avec les fermiers. En effet, n’ayant ni contrat, ni question d’argent, cela rend le séjour adaptable aux différents besoins des uns et des autres. Vous voulez partir plus tôt, ou rester plus longtemps ? Parlez-en et on arrive toujours à s’entendre. Même si j’ai pu entendre quelques histoires de fermiers un peu trop exigeants, je n’ai jamais eu à faire à eux. De plus, si cela devait vous arriver, rien ne vous empêche de partir plus tôt, vous n’êtes l’esclave de personne !

Voila pour l’aspect technique mais je tiens, pour finir, à insister sur l’aspect humain : toucher du doigt une autre manière de vivre, côtoyer des gens totalement nouveaux, partager ses différences et ses points communs, en un mot, s’enrichir….Tout cela, ça n’a pas de prix. Pour le reste il y a Eurocard-Mastercard.

 

Vincent Conil

La rédaction

Crée en 2008, la rédaction du Lyon Bondy Blog s'applique à proposer une information locale différente et complémentaire des médias traditionnels.

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