par Lyes, un de nos jeunes bloggueur a encore frappé. Armé d’un regard particulier, il s’est, cette fois-ci, attaché à décrypter Noël lorsqu’il n’est pas éclairé de guirlandes et de magie.
Vendredi 24 décembre 2010. Noël s’abat sur les quartiers où sont entassés les fils de l’immigration française. Pour la plupart, dans leur pays d’origine lointaine, on ne fête pas Noël. Et pourtant, ce soir le pays sur lequel ils vivent, rêvent et espèrent, fête Noël.
Mais c’est quoi Noël ?
Il faut acheter un tas de bouffe bizarre qui coûte cher, et en plus y’a le réveillon après, alors il faut recommencer. Il faut acheter des cadeaux à la famille, même aux amis. Pour s’amuser, il faut claquer une fortune dans des sorties : boîte de nuit, resto, chicha, etc… Mais y’a pas thunes!!!
Partout, les joyeux messages de Noël fleurissent en France. Le peuple est, dit-on, joyeux et la magie de Noël se répand. Pourtant, quand je regarde par ma fenêtre, la pluie bat les carreaux, les rues sont tristes et grises. On dirait qu’elles pleurent. Le quartier a toujours son air lugubre et déprimant, les mêmes âmes s’enfument dans les mêmes halls. Les plus riches sont partis claquer des fortunes pour se sentir heureux le temps d’une ivresse, laissant les vieux chibanis à la maison devant la télé avec toujours la même expression lasse et triste sur le visage. La magie de Noël n’a pas pris dans le ghetto, décidément c’est vraiment une zone de non droit.
A la télé, les présentateurs et invités ont tous l’air heureux. C’est Noël. Le monde est beau et joyeux, dehors le froid ne mord plus les SDF ivres, qui ressassent, à mesure qu’ils ingurgitent les litres, la chaleur des Noël passés. A voir ces gigolos de la télévision gesticuler, on croirait que le soir de Noël la paix s’impose au monde et plus personne ne souffre.
Le soir de Noël, les exclus sont encore plus rejetés. Le soir de Noël, c’est là où on ne se sent pas du tout français. Le soir de Noël c’est une escroquerie, alors je ris le cœur lourd et je vous souhaite un Noël à sa juste valeur : triste et hypocrite.
Lyes Kahoua
