Mormons de Lyon à São Paulo

Avec la candidature de Mitt Romney, candidat mormon aux présidentielles américaines de 2012, le sujet « des mormons » a été relancé. Au cœur de l’actualité, même française, on peut croiser ces derniers temps de plus en plus de missionnaires mormons, prêchant la bonne parole dans les rues de Lyon. Alors que faut-il vraiment penser de cette religion née en 1830 aux Etats-Unis ?

Des personnes vivant comme au XIXème siècle, des hommes mariés à plusieurs femmes vivant sous le même toit entourés de pleins d’enfants, ces «clichés» faits aux mormons sont ceux qui reviennent le plus souvent lorsqu’on parle de ces derniers.

Jusqu’à récemment, je n’avais jamais croisé de mormons à Lyon. Même si la communauté n’est pas très importante, la capitale des Gaules compte trois paroisses. Faut-il parler de secte ou pas… Autant de questions laissées sans réponse… Il semblerait que le destin soit parfois bien fait.

Alors que je distribuais les journaux (mon job étudiant) un midi à la sortie du métro, j’ai commencé à discuter avec une «collègue de travail», une brésilienne nommée Giuliana. Celle-ci est venue spécialement pour réaliser son rêve : apprendre le français. Au fur et à mesure que je discute avec cette jeune femme de 30 ans, professeure d’art à São Paulo, j’apprends qu’elle est mormone.

Pourtant, au premier abord rien ne pouvait envisager cela. « Il y a donc des mormons au Brésil ?! ». Oui, mais rien à voir avec la petite communauté Française voire Lyonnaise. En effet, si on compte trois paroisses à Lyon, le Brésil possède 900 chapelles à travers le pays et cinq temples dont un à São Paulo.

Je lui donne rendez-vous quelques jours plus tard pour un entretien.

Premier cliché abordé : la polygamie. Les mormons ont plusieurs femmes et vivent tous ensemble dans la même maison. FAUX me répond Giuliana. «Si, cela a existé au début des années 1830, la loi mormone interdit depuis la polygamie». Cependant, certains maris profitent toujours de cette «situation». «C’est comme ceux qui s’habillent et vivent comme au XIXème siècle. Quand j’ai vu les images à la télé, je me suis dit, c’est incroyable car eux font partie d’une dérive, ce ne sont pas de vrais mormons! », me confie Giuliana.

En poursuivant mon entretien avec elle, j’apprends qu’elle vient de divorcer. A ce moment-là, un autre cliché pour moi se brise. Les mormons sont connus pour se marier très tôt et pour toujours, ils font vœux de chasteté jusqu’au mariage et ont pleins d’enfants, n’est-ce pas ? ! « Il n y a pas eu de tromperies et je m’entends bien avec mon ex-mari. Mais cela a été très difficile car j’ai été élevée dans une famille mormone où le mariage, c’est une fois et pour la vie ».

Personnellement, je trouve, cette Guiliana très «moderne» pour une mormone.

Mais alors, y a-t-il «des indices» pour reconnaitre les mormons ? Car pour le moment, je ne vois sur elle aucuns signes apparents tels que des bijoux… Seuls leur sous-vêtements (T-shirt, short blanc..) pourraient les faire reconnaitre car plusieurs parties du corps, les épaules, de la poitrine jusqu’aux genoux, doivent être caché.
A contrario, les missionnaires, ces jeunes envoyés dans le monde entier pour prêcher la bonne parole sont très vite reconnaissables : costume-cravate pour les jeunes hommes avec une plaque où on peut lire « Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours ».

Issue d’une famille très mormone depuis son grand père, Guiliana est une jeune femme souriante qui me parle de son histoire sans tabou. Cela me fait « même un peu peur ». De nos jours, rencontrer une personne aussi ouverte et affichant une joie de vivre à chaque seconde est de plus en plus rare.

«La famille est très importante pour nous, tout comme le travail et les études», me répond t-elle. Je lui demande alors ce qui lui plait tant dans cette religion, qui est en même temps, la seule qu’elle connaisse depuis son enfance : «Pour moi, c’est comme l’air, comme respirer. C’est vital. Ça me permet d’apprendre à être une personne meilleure. J’ai l’espoir dans la vie à venir, dans la vie après la mort… Quant à la fin du monde en 2012, je n’y crois pas une seconde !»

La France compterait plus de 35 000 adeptes. Si l’association UNADFI parle de secte, ce n’est pas le cas pour la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) et MIVILUDES .

La rédaction

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