L’UFOLEP : une formation sportive et urbaine

L’UFOLEP propose deux parcours professionnalisant permettant de devenir animateur.trice sportif.ve. Destinés à des jeunes entre 16 et 25 ans, ils proposent une formation fitness classique ou orientée « danse urbaine » liée aux JO de Paris 2024.

La fédération sportive UFOLEP (Union Française des Œuvres Laïques d’Éducation Physique) recrute une trentaine de jeunes de 16 à 25 ans d’ici octobre-novembre 2022 pour intégrer deux parcours sportifs diplômant, nommés « parcours coordonnés ». Il s’agit d’un dispositif financé par l’État qui a un double objectif d’inclusion sociale et d’insertion professionnelle.

Fitness et hip-hop, urbain et classique

Les deux formations intégrées aux parcours délivrent toutes les deux le premier niveau de qualification pour devenir animateur.trice sportif.ve, soit le Certificat de Qualification Professionnelle Animateur en Loisirs Sportifs (CQP ALS), équivalent niveau bac. Orienté fitness, il prépare principalement à l’enseignement des Activités Gymniques d’Entretien et d’Expression (AGEE), comme le cardio, le renforcement, le stretching ou le STEP. Si le premier cursus est classique, le deuxième propose une coloration « danses urbaines ».

Les jeunes sont accompagnés pendant huit mois, d’abord sur un aspect d’inclusion sociale. Ils travaillent la valorisation et la confiance en soi (ex : jeu de rôle, théâtre d’improvisation…). Ensuite, le volet insertion professionnelle prend le relai. « C’est aussi un accompagnement professionnel pour trouver un emploi. On fait des ateliers CV, des simulations d’entretiens d’embauche pour travailler la posture, on apprend à répondre à une annonce d’emploi, à chercher des offres », précise Guy-Daniel Schiffmacher, chargé de l’organisme de formation et référent des futurs volontaires au niveau administratif. Il insiste sur le « suivi individualisé » des formations professionnelles et leur prise en charge financière par l’UFOLEP. Les volontaires auront la possibilité de passer le BAFA (Brevet d’Aptitudes aux Fonctions d’Animateur) et le PSC1 (Prévention et Secours Civique de niveau 1).

Le parcours s’apparente à un cheminement qui prend en compte tous les aspects du quotidien, tels que l’assiduité ou l’hygiène de vie. Un objectif qui passe par la sensibilisation avec la diététicienne Mathilde Samy qui conseille une alimentation saine et équilibrée. Elle propose ponctuellement des interventions collectives autour de la nutrition.

Première génération d’ambassadeur de l’UFOLEP 69. Crédit : UFOLEP

« Beaucoup n’auront jamais vu la danse sous cet angle-là »

Le parcours spécialisé « danses urbaines » est né en rapport avec l’inscription du break dance comme épreuve à part entière aux Jeux Olympiques (JO) de Paris 2024. Ceux qui choisissent cette option seront des « ambassadeurs » de l’évènement et pourront suivre une formation tout en étant en service civique. Ils recevront donc une indemnité d’environ 600 euros. « On ne garde de l’AGEE que la partie renforcement et stretching. La partie step est remplacée par la danse », précise Leidjy Maitrel, coordonnateur des ambassadeurs et formateur en danse urbaine.

Les danseurs aborderont leur discipline d’un point de vue pratique et théorique : « Peu importe le niveau en danse, il faut quand même qu’ils aient des bagages pour pouvoir transmettre par la suite. Au début de la formation, on va forcément passer par l’étape apprentissage. Plusieurs intervenants vont présenter des danses différentes. Personnellement, je vais leur permettre de conceptualiser la danse en sous-catégories. On va développer les cinq grands axes de ce sport, décortiquer tout ça, pour qu’ensuite, chacun puisse se trouver. C’est intéressant pour eux car beaucoup n’auront jamais vu la danse sous cet angle-là. ».

« La danse et la culture urbaine, c’est une façon d’être ensemble »

Les ambassadeurs porteront les valeurs de l’olympisme et de la culture liée au breakdance en dehors des murs de l’UFOLEP, c’est le sens même de leurs missions : shows, initiations, ateliers d’écriture dans les écoles, en prison, en maison de retraite… les contacts avec le public, souvent éloignés du hip-hop, peuvent être nombreux. Leidjy met néanmoins en garde ses futurs volontaires : « Une fois le groupe construit, j’aimerais bien que ce soit nos ambassadeurs qui aillent chercher des partenariats, des structures dans lesquelles on peut intervenir, qu’ils aillent d’eux même au contact du public ». L’accompagnement ne fait pas tout : « Il y a un aspect d’émancipation pour nos jeunes. Chaque intervention sera l’occasion de se professionnaliser et d’ouvrir leur propre réseau pour trouver un poste à l’Ufolep ou ailleurs. Tout dépend d’eux. ».  

Loin de se limiter aux ambitions personnelles, service civique rime aussi avec engagement : « On attend de ces jeunes qu’ils aient envie de donner aux autres. Ils devront montrer que la danse et la culture urbaine, c’est une façon d’être ensemble, de partager des choses, d’être dans le lien social. » ajoute Guy-Daniel. Le breakdance, au-delà d’être un sport, s’apparente à « un vecteur de socialisation, de partage et d’entraide. ».

« Il y a deux courants de pensée, le côté académique et le côté street »

Pour postuler au parcours « danse urbaine », il suffit d’avoir une proximité avec la culture hip-hop. « Le but, ce n’est pas d’avoir que des danseurs. Cinq, six danseurs sur une promo de 15, ça me suffit. Si j’ai quelqu’un qui rappe, qui graphe ou qui a juste l’amour de la culture hip-hop, c’est bien, car il aura des choses à apprendre », explique Leidjy.  Pour autant, être ambassadeur ne signifie pas devenir danseur professionnel : « on n’est pas une compagnie de danse, mais s’il y en a qui veulent devenir danseur à plein temps, on travaillera individuellement. Ils ne doivent pas confondre leur projet professionnel et le projet collectif. ».

La notion de transmission culturelle est centrale dans le projet pédagogique dece projet. Tout en respectant les origines « street » (ndlr : rue en anglais) du hip-hop, Leidjy ne souhaite pas se passer d’une forme de théorisation, essentielle pour entretenir une culture commune authentique : « Pour transmettre une culture, tu te dois d’être à jour, d’autant plus sur le hip-hop qui est en constante évolution. On ne peut pas se permettre de donner de fausses informations. Il y a deux courants de pensée, le côté académique et le côté street. Moi, j’aimerais bien trouver une sorte d’osmose entre les deux ».

L’UFOLEP recherche 15 jeunes pour intégrer le parcours coordonné classique et 15 jeunes pour rejoindre le parcours avec une coloration « danse urbaine ».

Contacts pour le parcours coordonné classique : Marilyne Faath ufolep@ufolep-69.com, 06 20 66 56 78

Contacts pour le parcours coordonné danse urbaine : Leidjy Maitrel, l.maitrel@ufolep-aura.com, 07.69.31.03.67

Aurore Ployer

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