Suite à l’incendie criminel qui a endommagé une partie de la mosquée de Saint-Priest, un grand rassemblement s’est tenu en début d’après-midi dans la ville
Près de 1500 personnes se sont rassemblées à St Priest, avec la présence de plusieurs personnalités comme Gérard Colomb, maire de Lyon; Martine David, maire de Saint Priest, les députés UMP Philippe Cochet et Philippe Meunier, le sénateur communiste Guy Fischer, le représentant de la grande synagogue de Lyon, Marcel Amsallem du Crif, le père Delorme, et bien d’autres.
Ce rassemblement, a été organisé par le conseil régional du culte musulman sous la houlette d’Azzedine Gaci, président du CRCM Rhône-Alpes : « Nous demandons aux pouvoirs publics de mettre tout en œuvre pour identifier et arrêter rapidement les auteurs de ces actes odieux et souhaitons également que la surveillance et la sécurité des lieux de culte musulmans soit augmentée, pour mettre fin à l’insupportable liste des agressions contre les lieux symboliques, visant la communauté musulmane de France ».
Ensuite, il énumère la longue liste des autres actes de vandalisme : le 4 mars 2004 : en haute Savoie à Seynod et à Annecy. Le 3 mai 2004 : à Saint-Just-Saint-Rambert dans la Loire. Le 8 Novembre 2005 à Annemasse (Haute-Savoie). Le 14 Novembre 2005 à Saint-Chamond, dans la Loire. Septembre 2005 à Villeurbanne. Le 13 Novembre 2005, la grande mosquée de Lyon. Le 21 Novembre 2005 à St Étienne où on pouvait lire : « Sale arabe rentre chez toi » ou « La France défend toi, demain il sera trop tard ». Le 11 Février 2006 à Roanne (Loire), le 14 Février 2006 à St Etienne. Le 25 mars 2006 : La grande mosquée de Lyon. Le 22/08/2008 à Meyzieu (Rhône).
Azzedine Gaci a conclut : « Pour tout cela et bien d’autres nous appelons à une action forte, réunissant dans une même mobilisation contre le développement de l’islamophobie inquiétante, entretenue contre les lieux de culte et les symboles de l’Islam en France, et nous demandons la mise en place d’un observatoire de l’islamophobie, susceptible de recenser les actes de manière sérieuse et d’analyser les mécanismes et les dynamiques qui favorisent cette nouvelle forme de racisme ».
Dans la foule, Djamel, qui fréquente cette mosquée est sous le choc : « La recrudescence des actes islamophobes depuis quelques années est un fait incontestable : profanations des carrés musulmans dans les cimetières, écritures à caractères raciste sur les mosquées et incendie ou tentative d’incendie des mosquées sans parler des agressions physiques et des injures racistes (qui ne sont jamais recensées ou répertoriées) et dont sont victimes quotidiennement les Français de confession musulmane ».
Etaient présents également les membres de la coordination contre le racisme et l’islamophobie, représenté par Abdelaziz Chaambi : « Depuis la première affaire dite du foulard islamique en 1989, la situation en France n’a fait que s’aggraver pour les millions de citoyens français de confession musulmane. La lepénisation de la classe politique, et la contamination des institutions et des médias ont entraîné un véritable déchaînement contre cette catégorie de la population, et il ne se passe plus un mois sans que l’on nous sorte une affaire de foulard, de virginité, de mariage forcé, d’imam expulsé, de cantine scolaire, etc.… dont la finalité ne vise qu’à essentialiser et diaboliser les musulmans et à en faire le nouvel ennemi. »
Aujourd’hui à St-Priest, la douleur de la communauté musulmane était palpable.
Azzedine Benelkadi