Dernier entretien pour les primaires UMP des municipales lyonnaises dans le cadre de notre cycle « CLIC pour 2014 » : Michel Havard, président du groupe municipal d’opposition « Ensemble pour Lyon » depuis 2008, candidat aux primaires lyonnaises de l’UMP, était notre invitée le 23 mai 2013 dans les locaux du Lyon Bondy Blog.
Photo : Naïma Arroussi
Pour l’interroger, l’équipe du CLIC était composée de Sébastien Gonzalvez et Naïma Aroussi du Lyon Bondy blog, de Pierre Gerbeaud de Free-Landz et de Jean-Philippe Bonan de Sens Public et de Forum de Lyon. A la technique : Patrice Berger de Radio Pluriel.
Ecoutez l’entretien en intégralité
Mr Havard, vous êtes candidat à la primaire de l’UMP pour les municipales à Lyon en 2014. Dès le 24 février 2011, vous déclariez vos intentions de vous présenter, pourquoi une telle détermination à être présent à ces élections ?
Lyon c’est pour moi une passion, une conviction. Dans ce monde qui bouge, les territoires, les villes les agglomérations, vont devenir – sont devenus – le lieu où s’entrechoquent à la fois les problématiques de la vie en ville, puisque les villes grandissent, mais aussi le fait que ce sont à l’intérieur même de ces territoires que se trouvent les opportunités. Donc, gérer une ville c’est finalement essayer d’harmoniser ce lieu qui conjugue la vie de nombreuses personnes très différentes. Je pense donc que le mandat de maire est le plus beau des mandat.
Vous êtes à l’initiative de ces primaires à l’UMP, pourquoi avoir choisi ce mode de désignation au sein de votre parti ?
Parce qu’on était plusieurs qui souhaitaient être candidat à la mairie de Lyon et que bien que président du principal groupe d’opposition, je me disais, si l’on est désigné par la commission nationale d’investiture (comme cela est inscrit dans nos statuts), c’est-à-dire par un groupe d’une vingtaine de personnes, cela ne sera pas accepté, ou mal accepté, par celles et ceux qui seront écartés. Et les primaires, qu’avait testé le Parti Socialiste pour la désignation de leur candidat à l’élection présidentielle était un peu une nouvelle méthode de fonctionnement, j’ai donc pensé que c’était une bonne méthode, y compris pour une élection locale. C’est pour cela que j’ai proposé ce système dès le mois de juin dernier, j’ai réussi à me faire écouter. Le processus me paraît bon, et il doit conduire à une désignation qui ne sera pas contesté et qui sera de toute façon incontestable puisque ce sera les citoyens qui auront choisis celui ou celle qu’il veulent comme candidat pour la droite et le centre à la mairie de Lyon.
Vous avez déclaré vos intention en 2011, à l’époque vous étiez député et candidat aux législatives, pour vous, cumuler les mandats de député et de maire vous poserait-il un problème ?
J’ai une position constante à propos du cumul des mandats. Je suis en faveur d’un durcissement de la loi contre le cumul mais pas pour interdire un mandat de parlementaire avec un mandat d’élu local. On peut donc être député ou sénateur et en même temps conseiller régional, départemental ou général. Je suis par contre pour interdire le cumul d’un mandat de parlementaire avec celui de maire ou d’adjoint, ou même de vice-président d’une collectivité. Ce sont des mandats qui prennent du temps. Je vois bien la réalité, et les citoyens le savent aussi, les personnes qui cumulent ont deux fois moins de temps pour faire leur travail et donc les décisions publiques prennent beaucoup trop de temps (puisque le problème vient de l’agenda des élus). Et puis il y a un problème éthique aussi, un salaire, une rémunération, une indemnité, doit être appliquée en fonction d’un travail, et j’ai la faiblesse de penser qu’il y a certains parlementaires qui touche leurs indemnités de parlementaires sans faire leur travail. Ce n’est plus possible.
Si vous êtes élu maire de Lyon vous ne ferez donc que cela ?
Oui, c’est un métier à plein temps. Et c’est bien payé, maire de Lyon, on peut bien vivre qu’avec cette seule indemnité, il n’y a pas de problème.
Pendant votre campagne, vous avez l’occasion de rencontrer les lyonnais et de discuter avec eux. Que vous disent-ils, quelles sont leurs priorités ?
Aujourd’hui les priorités sont économiques. Il y a beaucoup d’inquiétude autour de la situation économique du pays, le chômage, le risque de chômage. On est présents sur les marchés et les commerçants nous disent qu’il y a une baisse du chiffre d’affaire. Les gens qui font les marchés nous disent qu’ils font attention soit parce qu’ils sont plus taxés soit parce qu’ils ont moins à dépenser, et je pense notamment à tous ceux qui ont vus leurs heures supplémentaires supprimées, tout cela a un impact sur la consommation. On voit aussi que le chômage continu sa progression donc aujourd’hui c’est vraiment la première préoccupation des gens qu’on rencontre. Ensuite, il y a d’autres thématiques : celle de la ville notamment et ce qui ressort beaucoup ce sont les problèmes de circulation et de stationnement dans la ville. Et puis on a ensuite les problèmes de sécurité, d’activité commerciales, de garde d’enfants…
Avec quel homme politique local avez vous des contacts privilégiés ou duquel recevez-vous des soutiens ?
Il y a quelqu’un avec qui j’entretiens toujours une relation particulière, puisqu’il est un peu mon père en politique, c’est Henri Chabert qui était député ici et dont j’étais l’assistant parlementaire. Et puis, j’ai des contacts de temps en temps avec Michel Noir, et je citerai aussi Michel Barnier même si c’est plus un homme politique européen.
Que pensez-vous du projet de Lyon métropole soutenu par Gérard Collomb mais aussi Michel Mercier ?
On avait proposé la métropole il y a deux ans au Grand Lyon avec M. Buffet. Et à l’époque, c’était le moment ou se mettait en place le « pôle métropolitain » c’est à dire l’étroite collaboration de quatre métropoles. On avait dit alors à Gérard Collomb que faire un structure en plus de celles déjà existantes ne faisait que rajouter un étage au mille-feuille administratif et qu’il fallait plutôt regarder à créer une métropole. À l’époque il nous avait répondu que ce n’était pas possible. Et puis maintenant, il a repris l’idée et c’est devenu une bonne idée à ses yeux, mais nous, nous pensions déjà qu’il fallait mettre en place une métropole, et nous en sommes toujours convaincus.
Alors pourquoi est-ce une bonne idée ? D’abord parce qu’elle fusionne deux niveaux que sont le Grand Lyon et le conseil général. On simplifie donc le mille-feuille administratif et l’on intègre de nouvelles compétences. Il faut donc que cela se caractérise par une efficacité des politiques publiques qui relevaient alors du conseil général. Le risque, c’est de faire un gros machin très compliqué éloigné du citoyen : le risque d’un déficit démocratique. Il faut faire très attention à cela, bien poser le rôle des communes, parce qu’un citoyen, quand il a un problème, la première porte à laquelle il frappe c’est celle de son maire. Il faut donc conserver au maire un rôle important dans la mise en place de la métropole et il faut conserver à la métropole une identification forte auprès des citoyens. Pour moi il y une très grosse opportunité de pouvoir construire un projet de territoires et des politiques publiques qui soient efficaces, mais il y a aussi un gros risque qui est celui de l’éloignement du citoyen et du déficit démocratique.
Pour vous, les responsables de cette métropoles devraient être élus au suffrage universel direct ou via les communes ?
À terme au suffrage universel direct. Mais aujourd’hui on est le pays aux 36 000 communes, c’est donc compliqué. Lyon est la ville aux cents villages, parce que lorsqu’on vient des Terreaux on est pas de St-Paul et ceux de St-Paul ne sont pas de St-Jean et ceux de St-Jean ne sont pas de St-Georges, etc. Notre ville s’est construite comme cela. Si demain on déclare que les représentants des intercommunalités sont élus au suffrage universel direct cela va poser la question de l’existence de la commune. Donc, soit on arrive a trouver une bonne répartition des compétence entre les structures intercommunales et les communes et les deux pourront voir leurs représentants élus au suffrage universel direct ; soit il va falloir, dans un certain nombre de cas, procéder à des regroupement voir fusionner plusieurs communes.
Vous en parliez tout à l’heure, l’une des questions qui préoccupe les Lyonnais c’est la politique de la petite enfance et les places en crèches. Que proposez-vous pour améliorer l’état des choses actuel ?
D’abord, je proposerai de ne pas être dogmatique, c’est-à-dire de ne rien interdire dans ce domaine. Le premier mode de garde c’est la solidarité familiale, on oublie toujours de le rappeler : la mère ou le père qui arrête de travailler, les grands-parents qui se rendent disponibles, etc. Ensuite, il y a les assistantes maternelles, puis les crèches municipales, familiales et quelques crèches d’entreprises. Il faut essayer d’imaginer comment on peut développer ces modes de garde. Des tentatives ont commencées, je pense notamment au relais d’assistantes maternelles qui permet de les regrouper. Cela présente l’avantage de pouvoir accueillir plus d’enfants, sans augmenter la structure. Il faut aussi savoir qu’une place en crèche municipale coûte très cher autant à construire qu’à entretenir. De mon point de vue les crèches d’entreprises ne sont pas assez développées mais c’est compliqué de faire mieux. Et puis il y a aussi les crèches associatives, et là il y a une marge de manœuvre importante. Je proposerai de créer un certain nombre de place, surtout pour les 2-3 ans dans des jardins d’éveil. Je pense ainsi que quelques petites actions dans le cadre de la garde d’enfants permettrai de donner une bouffée d’air assez conséquente.
Que pensez-vous de la remise en question de la semaine de quatre jours ?
J’ai lu un certain nombre d’articles dessus et d’après des professionnels, il semblerait que ce soit mieux pour l’enfant d’avoir une semaine scolaire sur quatre jours et demi. Par contre, la conséquence de cela, c’est que toutes les activités périscolaires qui étaient assurées par des associations, des MJC, des centres périscolaires, etc. seront remises en question puisque les enfants seront à l’école. Comme on augmente le temps de présence à l’école mais sans augmenter les programmes, il faudra inclure du périscolaire dans le temps de la classe. C’est à dire qu’on rajoute un coût à la ville : pour Lyon cela représente entre cinq et huit millions d’euros et les associations qui intervenaient sur le périscolaire perdent des recettes. Je suis donc favorable à la semaine de quatre jours et demi, mais il faut bien se poser la question et la gestion des conséquences. J’ai proposé au conseil municipal il y a quelques jours la création d’une commission municipale mixte, avec toutes les tendances politiques, parce que les élections approchent et nous ne savons pas quelle tendance va gagner les élections. C’est tout de même mieux si tous les groupes politiques se préoccupent de cette question. Gérard Collomb a refusé. Je lui ai dit que je ne comprenais pas les raisons de ce refus, ni sur le fond, ni sur la forme. Je trouve même cela plutôt scandaleux, je pense que l’intérêt des enfants, des écoles, des parents, doit passer au-dessus des clivages politiques. Mais si en mars 2014 les Lyonnais me font confiance, on verra si Gérard Collomb reconnaît qu’il a eu tort, et si il décide d’être un peu plus ouvert sur certains sujets.
Passons à la question du social maintenant : selon vous où sont les points d’insuffisances dans la politique municipale actuelle sur cette question ?
C’est vaste comme question. Je vais vous dire ce que je pense, parce que j’ai décidé d’être honnête. Globalement, à Lyon, on a plutôt des politiques qui sont correctes dans tous les domaines dont celui du social, parce qu’on est un territoire riche, on a une activité économique importante qui produit des bonnes recettes. Mais, globalement, je pense qu’on manque d’ambitions dans certains domaines. Dans le domaine social j’ai proposé de mettre en place un grand plan de lutte contre l’échec scolaire. On a plein d’associations qui travaille sur le sujet. On pourrait mener des politiques plus importantes dans ce domaine. Si l’on parle du domaine social pur, concernant la solidarité ou les plus démunis, là aussi on a un tissu associatif formidable, et je pense qu’on ne l’accompagne pas assez.
Pensez-vous qu’il faille repenser la gestion des centres d’accueil aux sans-domicile ?
Honnêtement, je pense que les choses ne sont pas parfaites et que la situation est toujours améliorable, mais globalement, on est plutôt efficient. On met en place un certain nombre de choses durant les période de froid. On a le problème du numéro d’appel qui est un peu compliqué. Le fait que tous les appels soient concentrés sur deux ou trois téléphones n’arrange pas la gestion des appels au 115. Il y a des choses améliorables mais, globalement, la politique mise en place est correcte. Ce que l’on peu améliorer c’est souvent sur d’autres domaines qui touchent plus à la précarité qu’aux sans-domiciles. Aujourd’hui, le nombre de place d’accueil est suffisant pour la demande formulée. Souvent, ceux qui ne viennent pas dans ces centres c’est qu’il ne le veulent pas. Je pense que ce que l’on peut améliorer dans ces centres c’est plutôt leur adaptation pour améliorer l’offre. Je pense à la maison de Rodolphe, par exemple, qui accueille les personnes accompagnées d’animaux de compagnie. Sur le nombre de place en soit, à ma connaissance les volumes disponibles sont suffisants. À mon sens, il faut plutôt travailler sur la qualité de l’offre que sur la quantité.
Que faire à Lyon de toutes ces familles de Roms qui sont déplacées de camps en camps et pour lesquelles on n’arrive pas à trouver de solutions que ce soit à long, moyen ou court terme ?
Souvent, ce sont des personnes qui ont la nationalité roumaine, et la Roumanie fait partie de l’Europe. Comme n’importe quel citoyen européen si, par exemple, je décide d’habiter a Stockholm, la loi européenne dit que j’ai trois mois pour trouver un travail, si au-delà de cette période je n’ai pas de travail ou de quoi vivre, alors je suis expulsable. Donc la problématique des populations roms est d’abord à traiter au niveau européen. On a fait la bêtise d’élargir trop vite l’Europe, notamment à la Roumanie et a des pays qui ont un niveau de développement inférieur au notre. Du coup, cela crée des mouvements importants de population, et l’on a versé des crédits à ces pays dont je ne suis pas sûr qu’ils aient bénéficié aux populations auxquelles ils étaient destinés. L’Europe c’est une grosse machine qui met du temps à réagir : quand on est confronté à l’arrivée massive de populations roms, il y a des choses à faire. On essaie tant bien que mal de gérer la situation, et quand on est confronté à l’effet de volume c’est pas facile, mais on ne peux pas laisser s’installer des situations comme cela, dans les espaces publics, sans hygiène, sans confort. Mais plus on en fait, plus il y a des personnes qui viennent mais la situation n’est pas acceptable. C’est un problème compliqué sur lequel il faut éviter les « y a qu’à… faut qu’on… », mais chercher des lieu d’accueil et éviter de laisser s’installer des situations qui conduisent parfois à des drames comme on en a connu il y a peu de temps. Il y a une population roms de huit millions et demi de personnes et même si les Lyonnais et les Français sont super généreux on ne peut pas accueillir tout le monde, ce n’est pas que moi qui le dit, un premier ministre socialiste l’a dit avant moi.
Photo : Naïma Arroussi
Pendant les deux mandatures de Gérard Collomb on a vu se développer nombre de grands projets : le musée des confluences, l’Hôtel-Dieu, le grand stade… Que pensez-vous de ces projets qui posent parfois des problèmes écologiques et qui sont aussi, souvent, des gouffres financiers ?
Les principaux reproches que je fait à Gérard Collomb, c’est d’une part sa gouvernance : il décide et ensuite il informe. Je préférerai être informé, discuter et ensuite qu’il décide. Je lui reproche aussi sa politique de grands projets parce qu’il a souvent oublié le quotidien des gens. Dans certains quartiers je ne suis pas sûr que la vie se soit améliorée ces dix dernières années. Je rétablirai donc l’équilibre entre les grands projets et les problématiques de la vie quotidienne dans chacun des « villages » de la ville. Pour autant, il faut avoir des grands projets car c’est ce qui fait avancer la métropole : le sport, la culture, les services au public… Sur quelques grands projets j’ai quand même quelques difficultés. Grolée, je ne suis pas sur que l’on puisse parler de grand projet, je pense que c’est plutôt une catastrophe commerciale, et juste à côté il y a l’Hôtel-Dieu. À ce sujet c’est pour moi scandaleux qu’un bâtiment avec cette histoire soit confié à 100% à un opérateur privé. Je pense que les HCL, puisque c’est eux qui avait la responsabilité de ce bâtiment, aurait pu réserver, ou mettre dans le cahier des charges une clause qui aurait obligé l’opérateur qui récupérait le lieu, à dédier une partie de ce bâtiment. Même 10% du bâtiment, cela aurait déjà fait une sacrée surface disponibles pour des activités d’intérêt général. J’avais, par exemple, proposé que des universités puisse trouver ici un lieu d’accueil, que les pôles de compétitivités, dont on parle beaucoup, puissent y trouver une vitrine, que l’on en fasse un musée de la santé (et dans le bâtiment de l’Hôtel-Dieu cela ne semble pas idiot). Ce lieu doit rester une vitrine des activités d’intérêt public qui font partis de l’histoire de la ville. Collomb a préféré donner ce lieu à un groupe. Le paradoxe c’est que, comme d’habitude, il va se rendre compte (mais trop tard) que l’on avait raison, et on risque de se retrouver à payer pour quelque chose que l’on aurait pu éviter de payer au départ. À mon avis, je donne quelques mois au projet pour que les Lyonnais se retrouvent mis à contribution pour sponsoriser le projet qui sera devenu le projet d’Eiffage. La cité de la gastronomie, par exemple, pourquoi Collomb voudrait-il la placer dans l’Hôtel-Dieu ? Parce qu’il va ainsi répondre aux arguments qu’il n’y a pas d’activité d’intérêt public dans ce lieu, mais c’est aussi de l’argent qu’il va donner à Eiffage. Si cela avait été prévu dès le départ, on aurait donné qu’une seule fois l’argent à ce groupe, mais là, on va payer deux fois.
Pour ce qui est du musée des Confluences, à l’époque j’étais conseiller général et j’étais le seul à considérer qu’il y avait beaucoup d’argent dans le bâtiment et peu dans la culture dans le cadre de ce projet. De plus, je me demande comment on va payer les frais de fonctionnement de ce bâtiment. Alors, cela fera un bâtiment remarquable mais les gens viendront le voir de l’extérieur. L’objectif d’un musée c’est quand même que les gens rentrent dedans. On verra une fois passé les premières années (avec l’effet nouveauté), à trois/quatre ans s’il y a un public suffisant pour prendre en charge les frais de fonctionnement, parce qu’en période d’argent public rare cela coûte très cher au contribuable. Donc, on verra ce que donnera le contenu du musée et sa fréquentation, et j’espère que vu ce que l’on a investi ce sera un grand succès.
Juste à côté, il y a le quartier de la Confluence, là aussi, une erreur historique a été faite en n’y implantant pas le métro, j’ai déjà eu l’occasion de le dire. Maire de Lyon, je ne ferais pas le métro à Confluence. On vient de mettre 80 millions d’euros pour faire le prolongement du tramway. Aujourd’hui, je ne sais pas qui irait casser une infrastructure toute neuve qui a coûté 80 millions d’euros. Pas moi en tout cas. Par contre, j’ai proposé la création d’une nouvelle ligne de métro pour relier Saint Paul et la Part-Dieu. Je pense que si on veut que les gens garent leurs véhicules, il faut qu’ils aient des moyens de transport efficace.
Ce serait une ligne de métro à la place du C3 ?
Oui, et celle là ne transportera pas 55 000 voyageurs par jour mais 100 000, 150 000 et peut-être même 200 000, parce qu’en plus, elle est structurante sur la ville.
Sur le Grand Stade, on a voté contre. C’est une position un peu compliquée, parce que je ne suis pas opposé sur le principe qu’il faille qu’un club professionnel avec sa propre structure et son propre stade. Je préfère que le club paye son stade et sa maintenance plutôt que le contribuable, qui n’est pas forcement fan de foot ou de basket. Mais là, il y avait trois problèmes. Le premier, c’est qu’on ne sait pas ce qu’on va faire de Gerland après le départ de l’OL. Le deuxième est le choix du site, je ne l’aurais pas mis là pour des questions d’accessibilité et de transport qui sont dramatiques. Et troisièmement, quand les collectivités locales mettent 250 millions d’euros dans un projet, on peut s’attendre qu’à la fin du projet elles soient autour de la table pour discuter de son avenir. A priori, ce n’est pas le cas en ce qui concerne le Grand Stade puisque ni la ville de Lyon, ni le Grand Lyon n’ont prévu d’être autour de la table une fois que le projet sera terminé. Malgré l’argent public qui sera investit pour la réalisation de ce projet.
Sur les pôles commerciaux comme le Carré de la Soie ou Confluence. Là aussi il y a une question de volumes. On ne peut pas créer des pôles commerciaux à chaque fois qu’on fait un quartier. Il y a encore des centres commerciaux de prévus pour le projet Part-Dieu. On monte, ensuite, des systèmes compliqués pour essayer de faire vivre les commerces de proximité dans les quartiers. Il y a déjà un premier moyen d’aider le commerce de proximité : arrêter de faire des centres commerciaux chaque fois qu’on fait un grand projet. La population augmente moins vite que les mètres carrés commerciaux que fait Gérard Collomb. Il faut, à un moment donné, stopper ça. Se donner au moins le temps d’une pause et avoir une vraie stratégie sur les cœurs de quartiers et sur les centres commerciaux de proximité que sont les artères commerçantes de notre ville.
Quand vous étiez député, vous avez travaillé sur le groupe autour de l’environnement, et notamment de l’eau. La délégation de service public de l’eau est-elle une bonne idée ?
Je pense que l’option choisie d’un contrat court [huit ans, Ndlr], avec un contenu cadré et une instance de contrôle est la bonne solution. Ça devrait permettre de ramener un prix plus correct. Et de savoir qui fait quoi. Je pense qu’on y verra beaucoup plus clair avec le nouveau contrat qu’avec celui qui datait de 1986. L’eau est toujours gratuite, c’est le service de l’eau qui est payant. Il a toujours un coût, qu’il soit exercé en régie, en délégation de service public, en prestation de service où comme on veut, les tuyaux qu’on pose coûtent de l’argent. Il faut bien quelqu’un qui paye. Les ouvriers qui travaillent au service de l’eau ont un salaire. Ils ne font pas ça gratuitement, il faut bien aussi les payer. Donc, il y a un prix à payer au service de l’eau. Soit c’est l’usager qui le paye, soit c’est le contribuable. En France, l’eau est payée par l’usager, les ordures ménagères aussi. Je pense que c’est un bon principe sur lequel il ne faut pas revenir. Sinon on va noyer les dépenses. Déjà que c’est compliqué, si en plus on noie la dépense, on va y voir encore moins clair. Je ne suis pas sur qu’on y gagnerait en transparence. En revanche, il faut que les choses soient bien cadrées.
Souvent, le reproche qui est fait à la délégation de service public est de dire : « Il y a une entreprise privée qui va faire une marge sur le service de l’eau. » Sauf qu’une entreprise paye des impôts. C’est une recette qui permet de faire fonctionner la bibliothèque ou la crèche dont on parlait tout à l’heure. La régie ne paye pas d’impôts. À un moment donné, il faut faire un choix. On ne peut pas tout avoir. On a un niveau de service public dans une agglomération comme Lyon qui est de bonne qualité. On peut l’avoir car nos recettes fiscales sont bonnes. Si demain elles diminuent, parce qu’on exerce beaucoup de choses en régie ou parce qu’on a moins d’entreprises, on ne pourra pas avoir les mêmes politiques publiques. Donc c’est en cela que je dit : il faut conserver un volume d’activité aux entreprises suffisant. Par ailleurs, les entreprises font de la recherche et du développement, pas la régie municipale. Les progrès techniques, on va les voir sûrement dans le nouveau contrat. Je pense qu’il va y avoir des choses en terme de nouvelles dispositions plus écologiques que précédemment. Parce qu’il y a un savoir faire, une expérience et une recherche et développement qui sera aboutie et qu’on pourra introduire dans le contrat. C’est pour ça qu’il faut des contrats courts. Huit ans c’est bien. Il faut un contrat clair, où chacun sait ce qu’il a à faire. Et il faut une instance de contrôle. Je crois que le choix qui a été fait est un bon choix.
Vous qui avez fait le forum de l’eau, considérez-vous que c’est une marchandise comme les autres ?
Est-ce que l’énergie est une marchandise comme les autres ? Est-ce que la nourriture est une marchandise comme les autres ? Est-ce que l’éducation est une marchandise comme les autres ? Ce qui vaut pour l’eau vaut pour tout. Je dirais même que pour se nourrir comme pour boire, c’est pareil. Pourtant les gens vont faire leurs courses à Carrefour sans demander que Carrefour soit en régie. Il y a autant besoin de manger que de boire.
C’est un débat qui vaut pour tellement de matières. Ma conception des choses est que nous devons être dans des modèles économiques équilibrés. Il ne faut pas regarder qu’un côté des choses. Quand on parle avec les organisations syndicales des entreprises de l’eau, ils n’ont pas l’impression d’être des voyons. Le fontainier, qu’il soit de Veolia, Suez ou d’un autre, n’a pas l’impression d’être un mauvais citoyen. C’est un salarié qui gagne sa vie et a envie de savoir s’il va conserver ou pas son job.
Quand on a eu le débat sur la taxe carbone, j’étais rapporteur d’un sujet sur les bilans d’émission des gaz à effets de serre. J’avais rencontré les entreprises, les collectivités locales et les organisations syndicales sur les méthodologies de comptabilité des émissions de gaz à effet de serre. Ensuite, il y a eu la taxe carbone. Là, les organisations syndicales sont venues nous voir, notamment dans le domaine du ciment, et nous ont dit : « Attention, si vous nous mettez la taxe carbone, on perd notre job ». Vous leur dites quoi ? C’est compliqué. Il faut donc trouver le bon équilibre pour faire en sorte d’être dans des choses raisonnables. Le développement, c’est de l’économie, du social et de l’environnement. L’économie créée la richesse qui permet des politiques de solidarité. Et il faut que tout ça se fasse dans le respect de l’environnement.
Vous parlez de transition énergétique et de déplacement durable à Lyon. Que voulez-vous dire ?
Je pense que Lyon pourrait faire beaucoup mieux dans le domaine. J’ai annoncé quatre grandes directions sur lesquelles j’irai si demain je suis maire de Lyon.
Premièrement sur les déchets, je pense qu’on peut faire beaucoup mieux. Par exemple, on aurait pu, quand on a conçu un grand quartier tels que Confluence, adopter, comme le font beaucoup d’éco quartiers, le transport des déchets par voie pneumatique. Il n’y a alors plus de camions ni de poubelles. Ça libère donc de la place dans les immeubles pour aménager des locaux à vélo. De plus, en fonction de l’énergie qu’on utilise pour le système d’aspiration, ça réduit les émissions de gaz à effet de serre puisque le nombre de transports en camions est diminué.
Sur les énergies renouvelables, et notamment le solaire, là aussi on peut faire plus. Le débat sur la transition énergétique va, je l’espère, y aider. On verra ce que le gouvernement va décider sur la question de l’auto consommation, qui peut être un vrai sujet de développement des énergies renouvelables, y compris dans des villes comme Lyon où le taux d’ensoleillement est suffisant. Mais il faut des politiques volontaristes.
Sur la qualité de l’air, nous sommes la troisième ville la plus polluée de France, triste classement. S’il faut poser la question de la pollution de l’air extérieure, il ne faut pas oublier pour autant le problème de la qualité de l’air intérieur. Ce sont des sujets sur lesquels je travaille beaucoup et je mettrai donc en place des protocoles de mesure, parce qu’il faut savoir de quoi on parle. On mesurera la qualité de l’air intérieur dans les écoles, les crèches, globalement dans les lieux où il y a beaucoup de monde, pour essayer d’installer des systèmes innovants de traitement de l’air afin de le rendre moins pollué à l’intérieur.
Il y a aussi la question des coulées vertes. Je trouve qu’il y a un certain nombre de quartiers qui se développent de façon très minéral, il y manque un peu de respiration. Là aussi, il faut dire les choses. Je pense qu’il faudra renforcer un peu la densité urbaine et monter la hauteur des immeubles pour libérer de l’espace sur les voiries et créer ainsi des espaces de respiration au sol. Quand on prend un quartier comme Gerland, on a l’impression d’être un peu serré, c’est dense et il n’y a pas de lieu de respiration. Quitte à faire de la densité autant monter les immeubles de deux trois étages mais réduire leur emprise au sol afin de créer des vraies respirations dans la ville. C’est un sujet qui est en cours de discussion avec le plan local d’urbanisme et de l’habitat. Si je deviens maire de Lyon je prendrais la main et j’essaierais de pousser dans ce sens là.
Sur les déplacements vous avez parlé du métro Saint-Paul – Part-Dieu, pourquoi privilégier le métro au lieu du tramway pourtant moins cher ?
Le métro à plusieurs avantage. D’abord il permet de transporter beaucoup plus de personnes que le tramway et j’ai la conviction qu’il y a plus de gens qui laisseront leur voiture au parking s’il y a un métro. Ensuite, on a des voiries étroites à Lyon : vous imaginez une voie de tramway traversant ces quartiers (entre Part-Dieu et Saint-Paul) ? Il faut arrêter d’encombrer la circulation par des lignes de tramway. Il faut libérer de la surface de circulation et rendre l’espace au public, ce n’est pas pour rien que cela s’appelle l’espace public. D’ailleurs je ferrai des annonces ultérieurement dans ce sens.
Que comptez-vous faire pour la circulation en ville ?
Je propose le stationnement intelligent, c’est une méthode que j’ai vu à San Francisco. Cela se fait aussi à Londres et en France Nice expérimente une version assez similaire. Savez-vous que 25 % des voitures qui tournent en ville sont à la recherche d’une place de stationnement. Or aujourd’hui les nouvelles technologies permettent de donner la liste des places disponible très facilement, à partir d’une application sur un smartphone ou sur Internet. Ainsi les conducteurs auront l’information en temps réel sur les possibilités de stationnement en ville. À partir de cette information ils pourront choisir soit de prendre la voiture si les places de stationnement disponibles sont nombreuses soit au contraire de prendre les transports urbains. L’information permet la prise de décision adaptée à la situation et change la façon d’utiliser son véhicule. C’est une proposition très simple et qui ne coûterait pas cher, je fais en sorte que mes propositions soient ambitieuses sans être coûteuses. Ce qui me permet de dire que mes propositions sont réalisables
Le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, publié en mars, note une augmentation des actes antisémites de 58% et une augmentation des actes contre les musulmans de 30%. Par ailleurs, un sondage CSA, paru dans Le Monde du 22 mars, rend compte du fait que 66% des personnes interrogées estiment qu’il y a trop d’immigrés aujourd’hui en France : 22 points de plus qu’en 2009. Quel bilan tirer de ces chiffres alarmants et quelles solutions proposez-vous ?
Il faut être très vigilant sur tous ces sujets là. C’est extrêmement inquiétant et on a vu encore dans l’actualité récente un pauvre type qui se fait trancher la gorge pour des raisons religieuse, c’est dramatique. Lyon a une tradition de dialogue inter-religieux, qu’il est extrêmement important de conserver. On est dans une période où, à la fois, les difficultés économiques et la mondialisation créent des tensions entre les religions et il n’y a rien de pire car c’est complètement irrationnel. Le pire c’est que entre ces différentes religions on parle du même dieu. Je suis croyant, pour moi la religion est synonyme de paix de compréhension de l’autre, pas de conflit. Et je ne suis pas naïf quand je dis ça, il faut favoriser le dialogue entre les communautés religieuses entre les pouvoirs publics et les communautés religieuses. Et en même temps être intransigeant sur la dénonciation des actes racistes, antisémites ou anti-religieux. C’est la seule solution pour apaiser les tensions.
Lyon est bien fournit en camera, êtes-vous pour la multiplication des cameras de vidéo surveillance ?
On parle de vidéoprotection maintenant. La différence vient du fait que la vidéosurveillance sous-tend quelqu’un qui surveille derrière un écran alors que pour la vidéoprotection les images ne sont visionnées qu’en cas de besoins. C’est une différences importante tant sur le fonctionnement que sur la conception du principe.
Quel système préconisez vous ?
Je préfère la vidéoprotection car je n’ai pas envie d’avoir quelqu’un derrière un écran vidéo qui surveille ce que je fais même si c’est dans la rue, or ce n’est pas le cas pour la vidéoprotection les images ne sont utilisées que s’il y a attentat, crime ou délit et selon une procédure pilotée par un magistrat.
Que pensez-vous de ceux qui disent qu’il faut mieux investir dans l’humain (police municipal, médiateurs…) que dans les caméras ?
Je pense qu’il faut les deux. On doit continuer à mettre en place la vidéoprotection, notamment dans les zones commerçantes ou sur les lieux qui nécessitent un traitement spécifique. En même temps il faut du personnel et aujourd’hui je ne suis pas sûr que le rôle de la police municipale soit bien perçu comme étant un rôle de sécurisation de l’espace public. Je pense qu’il faut transférer une partie des policiers municipaux sur des missions de présence, ils pourraient par exemple être plus présent aux sorties d’écoles et ainsi aider les parents qui amènent les enfants à l’école le matin. C’est une mission de sécurisation de l’espace public et c’est valorisant pour le policier et pour la ville. Il faut donner a la police municipale d’autres types de missions que celle de mettre des PV sur les par-brises.
Lyon a connu l’émergence de plusieurs grands événements culturels (biennale de la danse, biennale d’art contemporain, Festival Lumière, nuits sonores), si vous êtes élu continuerez-vous cette politique culturelle ou appliqueriez-vous une politique complètement différente ?
Sur la politique culturelle de la ville je la poursuivrai, je l’adapterai et je créerai des choses différentes.
Il y a certains événements qui sont arrivés à maturité et qu’il faut réussir à maintenir en tête au niveau de l’excellence : les biennales de danse et d’art contemporain, par exemple, sont de très beaux événements culturels. Elles ont trouvées leur public au niveau national, européen et même mondial.
Les nuits sonores sont plus récentes mais fonctionnent très bien aussi. C’est, dans le domaine de la musique électronique, une vrai référence mais on doit y apporter des compléments c’est pourquoi j’ai proposé que sur les musiques actuelle on puisse réutiliser éventuellement en partie le Palais des sports pour avoir des lieux de répétition et de diffusion de musique.
Je conserverai la fête des Lumières et le festival Lumières mais en les faisant évoluer.
De quelle manière ?
Je peux pas vous le dire aujourd’hui car Gérard Collomb me pique toutes mes idées je vais donc essayer d’en garder deux/trois pour la campagne.
Vous avez un exemple d’emprunt de M .Collomb ?
Au mois de janvier j’avais proposé le chèque premier logement pour aider les primo-accèdants, et ce mois-ci je constate qu’on vote à la communauté urbaine un délibération pour une aide aux primo-accèdants pour leur premier logement. C’est la preuve que mon idée était bonne mais c’est toujours embêtant quand on se fait piquer ses idées par son adversaire politique.
Revenons à la politique culturelle, vous nous parliez de créer quelque chose de différent.
Qu’est-qui fait aujourd’hui le rayonnement d’une ville ? Quand je parle de rayonnement c’est aussi bien la perception que nous avons de notre ville que celle qu’en on ceux de l’extérieur.
Essentiellement ce sont les grandes manifestations culturelles qui sont un des premiers vecteurs de notoriété d’une ville, déclenchent les visites touristiques, mais il y a aussi le monde économique qui à sa façon fait rayonner sa ville. Je veux réunir ces deux mondes ensemble dans une commission que je créerai et qui aura en charge le rayonnement international de la ville. Je leur confierais la responsabilité d’imaginer les prochaines politiques de rayonnement culturel en lien avec le monde économique qu’on pourra mettre en place. Détail important, cette commission ne sera pas présidée par le maire car je pense qu’il faut arrêter avec cette conception de la vie politique où un maire est omniprésent à chaque niveau. Moi je me fiche d’être en premier sur la photo pourvu que ce que l’on fasse réussisse. Prenez le cas de la candidature à la capitale européenne de la culture : Lyon monte un projet porté par Gérard Collomb, Marseille présente le sien soutenu en binôme par le président de la Chambre de commerce et d’industrie et un responsable du monde culturelle. C’est Marseille qui a été choisi.
La culture c’est le premier des budgets de la ville de Lyon, il est largement consommé par les grandes institutions. Résultat on a tout un terreau culturel qui se contente de la petite part du budget. Comme on ne pourra pas augmenter le budget il faut réfléchir sur l’organisation de ces aides. Par exemple, il y a des équipements culturels dont les financements devraient être partagé ce qui devrait donner une marge de manœuvre pour pouvoir créer sur toute la chaîne des vrais filières, même si je n’aime pas trop ce terme là, que se soit sur le théâtre, la musique, la peinture…
Il ne faut pas opposer les petites structures aux grandes structures il faut travailler au fait de les faire mieux fonctionner ensemble. On doit réussir à développer un terreau local très riche qui soit suffisamment mis en lien avec nos grandes institutions culturelles pour créer une mécanique vertueuse ça passera par une réaffectation de certains moyens et par le changement de certaines pratiques. Comme je ne pourrait pas augmenter les budget de tous il faudra faire des choix stratégiques.
Selon quel critères ferrez vous ces choix ?
Comme on ne pourra pas tout faire, il faudra fixer des priorités. Ce qui veut dire qu’on consacre plus de moyens à un secteur mais qu’on ne les mettra pas ailleurs. Je ferai donc des choix mais je ne les ferait pas tout seul, je serai accompagné par cet ensemble d’acteurs du monde culturel et économique.
Il y a un domaine dans lequel on est très fort à Lyon c’est celui de la danse. Aujourd’hui, on est bon partout mais on est exceptionnel nulle part. Est-ce qu’on mise ou pas sur certains domaines culturels pour atteindre l’excellence ? C’est un vrai choix stratégique à faire et je le ferais.
Quelle est votre position par rapport au mariage pour tous ?
J’étais contre le texte essentiellement vis-à-vis du risque qu’il y a sur la filiation : s’il y a le droit des parents et il y a aussi le droit des enfants. J’ai la faiblesse de penser qu’un enfant, à l’âge de 18 ans ait envie de savoir qui est son papa et qui est sa maman. Parce que, s’il y a une chose auquel il sera sûr c’est qu’il a un papa et une maman.
Ensuite, sur ce qui est de l’union de deux personnes de même sexe avec des droits qui sont équivalents à ceux des hétérosexuels, honnêtement on serait parti sur un texte comme cela je pense que cela aurait fait consensus dans le pays. Il est dommage que le gouvernement ait cherché à diviser sur cette question.
Si vous êtes élu maire procéderez-vous à des mariages de personnes du même sexe ?
Je suis un démocrate, j’applique la loi même si elle ne correspond pas à mon opinion. Le jour où les élus commencent à ne plus appliquer la loi c’est compliqué d’expliquer aux citoyens qu’il faut qu’ils le fassent.
Seriez vous prête à diriger la ville avec des élus du Front National ?
Non, c’est sûr que non, avec aucun extrême, qu’il soit de droite ou de gauche. Je suis par nature un modéré, je respecte toutes les opinions, je trouve toujours dommage de se priver de parler aux personnes qui ne pensent pas comme nous. Mais les positions extrémistes ont toujours été, dans l’histoire, dangereuses. Je suis prêt à fonctionner avec beaucoup de gens mais pas avec les extrêmes.
Si les Lyonnais veulent vous contacter que doivent ils faire ?
Il peuvent le faire à mon adresse mail ou sinon aller sur mon site internet.
En vidéo : Trois questions à Michel Havard
Retranscription de Jean-Philippe Bonan, Sébastien Gonzalvez et Marion Carette.
Photo : Naïma Aroussi
Article également disponible sur Médias Citoyens.